Poétiquement incorrect

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La porte de chez moi à peine franchie, elle ôte son long manteau et ses bottines à talons, tandis que je contemple la simplicité de la robe-pull qu'elle endosse. Sa longueur à mi-cuisses qui m'aguiche, tout comme les manches qui la recouvre jusqu'aux mains, pour ne laisser dépasser que le bout de ses doigts bagués. Un large sourire se dessine sur son visage, expression charmeuse qui cherche simplement à mettre l'appât dans ses filets.

— On a dit qu'on enlevait ce manteau, m'ordonne-t-elle en le retirant de mes épaules, laissant parcourir ses mains le long de mes bras jusqu'à ce que le manteau soit tombé.

Pour une personne qui n'apprécie pas la douceur, ses caresses m'affirment tout autre chose.

Puis, elle se dirige vers la salle de bain. Je l'entends me dire de venir la rejoindre. Le temps de prendre un préservatif dans ma table de chevet et accourir auprès d'elle où je la découvre nue sous le jet d'eau. Son visage s'offre à ce flot qui éclabousse les parois de ma douche italienne. Je peux détailler ces fines gouttes cheminer sur ses seins et son nombril. Ses doigts longs et fins passent sur ses hanches et ses jambes pour étaler l'eau qui s'écoule en cascades éparses.

Elle finit par se tourner en positionnant ses paumes en guise de vase. Ses épaules sont parsemées de taches de rousseur et l'eau continue de couler entre ses fesses. Je ne bouge pas. Je ne dis rien. Je l'observe d'un regard tendre et admiratif. Reposante vue baignée d'un florilège de poésie et de couleurs se mariant entre elles. Contraste de sa peau blanchâtre aux carrelages muraux noirs de ma salle d'eau.

— Qu'est-ce que tu attends ? Déshabille-toi, me propose-t-elle en se remettant face à moi.

Je m'exécute et entre dans la douche. Soudain, elle me pousse sous l'eau beaucoup trop chaude pour moi.

— Charlie, shit ! rouspété-je.

Elle rit extrêmement fort avant de coller son corps nu contre le mien. Elle bascule sa tête et ouvre la bouche pour y prendre de l'eau qu'elle laisse couler aux abords de ses lèvres, qu'elle recrache sensuellement en me fixant dans les yeux.

Provocatrice.

Elle empoigne mon pénis entre ses mains. Celui-ci n'a pas attendu ce petit acte aguicheur pour se mettre au garde à vous.

— Tu n'es jamais rassasié, me murmure-t-elle avant de passer le bout de sa langue sur mes lèvres.

Je respire fort. Elle me masturbe, puis se met à genoux pour mettre mon sexe dans sa bouche. Comme à son expérience, elle entreprend de passer sa langue sensuelle autour de mon gland gonflé puis le long de ma queue. Le bout de sa lécheuse me procure tellement de plaisir que je grogne en attrapant ses cheveux et l'incite à aller plus profondément. J'entends ses bruits de succion se mêler à ses soupirs de délectation. Sa bouche embrasse enfin le bout de mon pénis alors que ses yeux se figent dans les miens. Regard qui en dit long. Je la relève, l'invite à se tourner, puis guide ses mains contre la paroi carrelée, ses jambes écartées. En plus de s'exécuter sans rien dire, elle abaisse son dos, me laissant sa cambrure pour appui. Sa croupe si parfaite exposée à ma vue que je fesse par pulsion. Mon étudiante sait y faire.

J'enfonce deux doigts à l'intérieur d'elle pour la préparer à ma venue, mes lèvres affairées à embrasser son dos. Secouant de bas en haut, elle cède dans un cri et se met sur la pointe des pieds. Je stoppe et ma langue la pénètre. Ma bouche embrasse ses lèvres gonflées de désir. Ses gémissements sont sans retenue, sensuels et en redemandent encore.

L'eau est devenue trop brûlante sur nos deux corps enflammés. Je prends l'initiative de refroidir la température. Au contact du froid, Charlie lâche un petit cri redoublé par ma pénétration hâtive. Mes mains rencontrent les siennes contre le mur. Mon bas-ventre tape contre son moelleux séant bruyamment et ma partenaire se retrouve la joue contre la paroi glissante de la douche, si ce n'est que j'ai dû la reculer pour éviter qu'elle ne se fasse mal. Je continue sans relâche en titillant de mes doigts son clitoris. Son poing se ferme contre ma main libre à plat et me serre fort. Elle ne gémit plus : elle s'abandonne dans des cris en mesure de mes coups de reins. Heureusement que le bruit du jet d'eau recouvre sa voix, qui peut alerter les voisins. On n'est jamais trop prudent.

Je la soulève pour la mettre à genoux. Une de ses joues contre le sol en mosaïque, les fesses relevées pour me permettre de m'enfoncer plus profondément en elle. Ma main l'incite à rester dans cette position. Bien heureux que ma douche soit assez large pour que je puisse faire ce genre de fantaisie.

— James...putain ... Mon Dieu !

— J'aime quand tu m'appelles comme ça, lui susurré-je à l'oreille, tandis que mes à-coups sont secs et féroces.

Je la sens trembler entre mes mains qui la tiennent fermement. Je tente de ralentir par inquiétude.

— Ça va ?

— Oui... Continue ! Vas-y encore ! Encore s'il te plaît... plus fort, me dicte-t-elle en me repoussant de mon acte un peu trop tendre à son goût.

Je la baise tellement qu'elle finit par s'affaisser, se retrouvant quasiment de tout son long sur le carrelage. Mais elle n'est pas du genre à abandonner si facilement. C'est qu'elle encaisse énormément car elle se redresse afin que je persiste à la prendre durement. Ma main serre son cou et elle en profite pour sucer un de mes doigts. Ça m'excite encore plus. Je ressens des douleurs aux genoux à force de les frotter sur le sol en mosaïque.

De façon inattendue, elle décide de se retirer de moi pour me prendre en pleine bouche jusqu'à éjaculation.

Jouissance ô combien exaltante !

Nous terminons tous les deux sous l'eau brûlante, essoufflés et sourires aux lèvres.

Œuvre d'art T.I - La muse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant