Epilogue

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Londres, 1998

Une fin d'après-midi non comme les autres, je suis allongé sur le lit de ma patronne. Lauren Smith se lève déjà en enfilant sa robe en soie légère noire. Ses longs cheveux bouclés de couleur ébène lui tombent au milieu du dos.

J'ai pris mon pied. Même si Mrs Smith n'apprécie pas tellement que je sois trop brutal, s'envoyer en l'air avec l'inégalable experte en œuvre d'art et galeriste de son temps, est qualifié de bonne baise.

Je suis assez fier. Les premières fois, les femmes n'aiment pas trop être dominées. Elles veulent sentir de la tendresse. Il faut attendre la deuxième et, pour d'autres, la troisième fois pour être un peu plus virulent dans le sexe. Mais, ça me va. À vingt-cinq ans, j'ai pu faire le tour de plusieurs partenaires pour savoir que les premières fois sont bien, mais le reste demeure bien meilleur par la suite.

— Tu es très doué dans le domaine, Taylor.

Je lui souris, mains derrière la tête. Cet éloge me parvenait aux oreilles comme une réplique habituelle. C'est souvent suivi d'une seconde partie de jambes en l'air, d'ailleurs.

— Allez, maintenant habille-toi.

— Pourquoi ? On est bien ici, lui dis-je en essayant de la tirer par sa robe.

— Suis-moi dans le salon s'il te plaît, exige-t-elle.

La boss a parlé. Je saute du lit, enfile mon Jean et mon large sweat-shirt rouge. Oubliant mes chaussettes dans la chambre, je la rejoins dans le salon où elle m'attend debout devant sa table basse. Si je m'enfonce un peu plus dans son canapé, je peux potentiellement et discrètement me rincer à nouveau l'œil sous sa robe.

— James, tu m'écoutes !

Oui, Mrs Smith, réponds-je en secouant la tête.

— Pour commencer, j'aimerais te congratuler pour tes exploits au British Museum. C'est extraordinaire ! L'œil du connaisseur est inné chez toi et je pense réellement que tu peux aller beaucoup plus loin dans ton domaine. Tu devrais pousser dans tes retranchements et j'aimerais t'apprendre quelques techniques d'apprentissage. Quelques détails importants de la peinture, en passant par l'allégorie, le symbolisme...

— De quoi me parlez-vous, boss ?

— J'aimerais te donner des cours. T'enseigner certaines choses qui ne s'apprennent pas obligatoirement à l'École, vois-tu ?

— Je sais déjà beaucoup vous savez, tenté-je de la rassurer.

— Non, ça n'est pas un reproche. Écoute-moi...murmure-t-elle en s'asseyant à côté de moi. Je vais faire de toi un grand expert. Aucune personne ne pourra t'égaler. Le savoir, la connaissance et tout ça ancrés dans ta mémoire ! rajoute-t-elle en me caressant le visage.

Mes yeux bleus plongent dans le noir des siens.

Suis-je capable de pousser plus loin mon savoir ? N'ai-je pas encore tout appris ? Non. Hormis la femme qui se trouve devant moi, je suis l'autre professionnel que l'on contacte pour me demander d'expertiser leurs précieuses œuvres, à vue d'œil.

— Si tu acceptes que je te donne des cours, Taylor, continue-t-elle en prenant soin de bien articuler chaque mot. Non seulement, tu auras ta place autant que tu le souhaiteras dans ma galerie, mais tu seras augmenté. Et toi et moi nous pourrons continuer à nous voir en privé.

Ça devient intéressant. Un très bon deal. Voir son salaire évoluer en suivant des cours sur un contrat indéterminé avec en prime se taper la patronne : Mrs Lauren Smith en personne. Ma vie va prendre un sacré tournant.

— D'accord, j'accepte, affirmé-je en m'enfonçant dans le canapé.

Elle se lève en jubilant. Un sourire niais s'affiche sur mon visage.

— Quel est mon premier cours, professeure ?

De son regard espiègle, rictus au coin des lèvres, elle me chuchote alors :

— Vénus.

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A SUIVRE
T.II- La jeune prodige

II- La jeune prodige

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Œuvre d'art T.I - La muse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant