Merci Gustave

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On sort d'une bouche de métro comme si l'on renaissait à chaque fois. On inspire l'air pollué comme si il était aussi frai qu'un air de montagne en pensant que c'est toujours mieux que l'odeur infâme des tunnels sous terre. Seulement rien ne change à partir le goût moins âcre de l'air.
Je ne sais pas vraiment ce qui m'a mis en retard, peut être que c'est le métro qui avançait moins vite que d'habitude, peut être est-ce la dame qui m'a interpellé pour me demander une direction ou alors j'ai quitté mon lit trop tard ? Dans tous les cas mon temps est compté, et bientôt dépassé. Je ne peux pas me permettre de rater cette entrevue, seulement voilà, c'est précisément ce que je risque. Pourquoi ai-je donc eu l'idée de mettre des talons aussi haut ? Mon habitude à me rendre beaucoup plus grande que je ne le suis réellement va finir par me tuer, ou tout du moins me péter une chevilles, si ce n'est deux.
Il est 9h moins le quart quand j'arrive enfin face à l'immeuble vitré, je prend tout de même quelques secondes pour admirer la façade lisse du bâtiment. Merde, ça a dû coûter une blinde !
Je finit pas pénétré dans le hall, sans manqué de rester bloquée dans le tourniquet. Mes hauts talons rouge claque contre le sol blanc. Est-ce vraiment du marbre ? Je ne m'arrête pas plus longtemps sur la composition du carrelage, impeccable soit dit en passant, et me force à me concentrer sur mon objectif : Harry Styles. La secrétaire m'offre un énorme sourire en me demandant de quelle façon elle pourrait m'aider. Si vous pouviez me faire disparaitre ça serait génial ! Je grimace légèrement.

«J'ai rendez vous avec monsieur Styles ... Maintenant ?»

La jeune femme en face de moi ne peut retenir un rictus, elle aussi connais l'attachement qu'a Styles à un horaire de rendez-vous.

«Monsieur Styles vous attend, son bureau est au 20 ème étage. L'ascenseur est à votre droite.»

Attendre n'est absolument pas dans le vocabulaire d'Harry, ne l'a jamais été et ne le sera sans doute jamais. Gustave, mon chaton, je te lègue le fauteuil, toi qui l'aime tant.

«Dite à ma famille que je l'aime s'il vous plaît.
-Je n'y manquerai pas mademoiselle.»

Elle m'offre un jolie sourire qui se veut rassurant et je ne tarde pas plus longtemps pour m'engouffrer dans la cage métallique qui me guidera jusqu'à une mort prochaine et douloureuse.
Le "Tiing !" arrive bien trop tôt à mon goût, je souffle un bon coup, comme si expiré avec du bruit pouvait m'empêcher de perdre totalement les pédales. T'es déjà complètement cramer ma pauvre fille !
Je n'ai pas besoin de frappe à la porte du bureau pour entendre la voix grave d'Harry Styles.

«Entre Julie. Tu es déjà suffisamment en retard, ne perdons pas plus de temps.»

Je vais mourir ... Je referme la porte derrière moi et lisse ma jupe crayon noir d'un geste nerveux, un de mes ongles écarlate s'accroche au tissu se cassant instantanément et je me fait violence pour ne pas juré.

«Seulement vingt minutes de retard. On progresse.
-Écoute ...
-Je ne pense pas que ce soit nécessaire.
-Si, pour une fois, fait le. S'il te plaît.»

Il hausse les épaules et se rassoit sur sa chaise en cuir à au moins 600 balles. J'estime alors qu'il me laisse une chance pour m'expliquer, seulement je n'ai aucune excuses. Et il le sais parfaitement. Harry adore me voir gesticuler dans tous les sens à la cherche d'une explication plausible à mon énième connerie comme le ferait une mouche prise dans une toile d'araignée, et lui c'est la veuve noir qui est toujours gagnante à la fin.

«Mon réveil à sonner, mais Gustave la éteint et je me suis rendormie et ...
-Ne rejette pas la faute sur ce pauvre chat.
-Attend attend ... Et donc après je me suis rendormie. Mais une fois réveiller j'ai fait hyper vite !
-C'est pour ça que tu as pris le temps je retrouve cette jupe qui te fait un cul pas possible au fond de ton armoire.»

Je préfère ignorer cette remarque et continue mon histoire en lui racontant l'épisode de la vieille dame perdue et du métro trop lent.

«Et j'ai couru ! Et me voilà ...»

Son silence en dit très long et je me met à prier n'importe quel Dieu voulant bien pouvoir me sauver.

«Donc tout ça, c'est à cause de Gustave ?»

Je ne réponds rien, sachant pertinemment que je vais me prendre le MAC pro en pleine gueule si je l'ouvre.

«De la faute d'un chat ... À cause d'un chat tu arrives avec vingt minutes de retard ?»

Si seulement se métamorphoser en souris était dans mes cordes.

«Tu te fou de ma gueule Julie ?!»

Je retiens la respiration alors qu'il frappe du poing sur son bureau.

«C'est la quatrième fois cette semaine ! Tu sais combien il y a de jours dans ma semaine ? Six !»

J'ouvre la bouche répliqué mais il me coupe. Sa colère c'est légèrement calmé.

«Putain Julie, tu me rend fou ... Et cette jupe putain.»

Il se mort la lèvre en contournant son bureau.

«Je suis vraiment désolée Harry, je ...
-Ne t'excuse pas, ça te fera pas arrivé à l'heure. Viens là.»

Il me fait signe d'approcher et je m'exécute. Une fois près de lui il ne perd pas plus de temps pour glisser ses mains le long de mes hanches jusqu'à mon fessier moulé dans ma jupe et m'embrasse dans le cou.

«Vraiment, cette jupe elle me rend encore plus fou que ta manie à ne jamais être à l'heure quelques part.»

Merci Dieu de la mode de m'avoir ordonné d'être stylé aujourd'hui.
Ses lèvres s'appuient un peu plus sur la peau fine de mon cou et je ne peux retenir un soupir. Je le sent sourire contre ma peau et je pousse un petit cris quand il me soulève pour me poser sur la tranche de son bureau en ébène avant de se placé entre mes jambes, ce qui a pour cause de remonter considérablement ma jupe le long de mes jambes.

«Je vais m'occuper de toi Julie Dighton. Mais avant ça on a un dossier à terminer.»

Il se sépare de moi, laissant soudain un grand vide dans ma poitrine. Je me dandine pour descendre du meuble et en fait le tour à sa suite.
On passe presque trois heures sur le dossier "Myller", ce couple de riche d'origine française immigrés à New-York depuis bientôt dix-sept ans sont en instance de divorce, je suis en charge du dossier, seulement c'est un cas difficile et Harry m'aide pas mal dessus. Mon ventre crie famine, indiquant l'heure imminente de déjeuner.

«Une petite pause s'annonce.»

Harry me sourit avant de se lever. J'ai toujours adoré son sourire, quand on le connait bien on peut voir si il est vrai ou pas aux simples fossettes qui se creusent sur ses joues et ses yeux un peu plus clair qu'à leur habitude, dans ses moments la, Harry rayonne. Ça ne dure jamais très longtemps mais c'est un pur concentrer de bonheur.
Je le suis dans les couloirs jusqu'à la salle de pause. J'observe ses épaules large et sa démarche assuré. Le Harry Styles que j'ai connu au lycée, maigrichon et réservé est bien loin derrière nous. Mais j'aime cette personne plus que moi même, et je sais que temps que je n'arrive pas en retard c'est réciproque.

Imagines One Direction - Recueil de fanfictionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant