Chapitre 41

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             Assise en tailleur dans le lit de Gabriel je l'observe, il sort son uniforme qu'il pose délicatement a mes pieds ainsi que son sac qu'il remplis. Il reste debout a les regarder sans rien dire. Je le scanne et ne perd pas une miette de ce qu'il fait. Tous en le regardant s'organiser et se préparer je repense à hier soir, si Maxime ne me l'avait amené je ne sais pas si nous serions là aujourd'hui lui et moi. Il a le visage crispé tous comme moi, il ne me regarde pas dans les yeux et se concentre sur ce qu'il est en train de faire. Après plusieurs minutes de préparatifs, il passe le bas de son uniforme, s'assois brutalement sur le bord de son lit et met ses chaussures. Il s'arrête dans ses gestes, il fixe ses rangers et ne fait plus aucun mouvements. Je l'entend renifler, j'ai le cœur serré, l'estomac noué et les larmes aux yeux. Je ne sais pas vraiment comment réagir, je pensais qu'il ne vivait que pour son engagement, je ne pensais pas que cela pouvais être si douloureux pour lui. Il me stop net dans mes pensées en se levant brutalement du lit, faisant tomber son sac au passage. Il fait les cent pats et grogne, je me lève du lit pour le stopper dans sa crise. Lorsque nos regard se croise, je vois la colère sur son visage s'évaporer et faire place à de la tristesse, je ne me rend même pas compte que je pleure depuis quelques minutes. Je pose mes mains sur mon visage, c'est un geste débile, mais je n'ai pas envie qu'il me vois pleurer. Il se précipite alors pour me prendre dans ses bras et enfouir sa tête dans mon cou, je passe alors mes mains autour de son cou et le serre de toutes mes forces contre moi. 

Nous sommes resté longtemps dans cette position sans rien dire, juste lui et moi, suspendue dans le temps

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Nous sommes resté longtemps dans cette position sans rien dire, juste lui et moi, suspendue dans le temps. Mais il a bien fallu que nous nous séparions pour qu'il finisse de se préparer. Ne voulant pas qu'une fois de plus nous nous laissions submergés par nos émotions, je le laisse donc finir seul. L'ambiance n'est pas très gaie dans la maison, Camille serre fort contre elle son doudou tous en regardant ses dessins animés, Matthieu est dans sa chambre et ne veux qu'on vienne le chercher qu'au moment de partir et Nathalie fixe sa tasse de café depuis que je suis sortie de la chambre de Gabriel. Autrement dit... C'est une humeur d'enterrement sans mauvais jeu de mots. Je décide de m'asseoir avec Camille et de regarder la télé avec elle, ça m'évitera de tout tourner dans ma tête une fois de plus. Au bout d'une quinzaine de minutes Gabriel sort de sa chambre en uniforme, cheveux coupés, mâchoire serrée. Il regarde sa mère intensément, cette dernière se lève doucement s'avance vers son fils et lui pose délicatement sa main sur sa joue pour ensuite chercher Matthieu. Le trajet vers la base aérienne se fait dans un silence de mort, je ne peut pas soutenir le regard des personnes dans cette voiture et regarde , par la fenêtre, le paysage défiler. Maxime nous suit dans sa voiture et je ne peut m'empêcher de me retourner pour le regarder de temps en temps. 

Lorsque les voitures s'immobilisent dans le parking, je me sent encore plus mal que je ne le suis actuellement.  Une bourrasque de vent fait voler mes cheveux, mais cela n'a pas d'importance, je frisonne, mais cela n'est rien comparé à la douleur de la taille du Texas qui se trouve dans mon estomac. A travers mes cheveux qui me fouette le visage de plus en plus fort à mesure que le vent se lève, je vois Gabriel "s'enregistrer". Camille me serre la main aussi fort qu'elle le peut, c'est insurmontable! Je me tourne vers Maxime, les yeux embués de larmes et lui murmure: " Comment on surmonte ça?". Il me souris tristement, comme si il n'avais pas la réponse, mon murmure reste en suspend jusqu'à ce qu'il me chuchote a l'oreille: " Parce qu'on les aime."  

PS: je vous conseil de lire la suite avec la musique ci dessus, c'est vraiment comme ça que je l'ai imaginé... Essayez ça donne plus de corp au texte. 

J'ai les larmes qui ruissellent le long de mes joues, glacées instantanément par le froid et je n'arrive pas à les arrêter, c'est un déluge, les paroles de Maxime tournent encore et encore dans ma tête et trouvent une résonance dans mon cœur. Je n'entend même pas Gabriel revenir vers nous et nous parler, je ne le vois pas dire au revoir à sa mère et la soutenir pour qu'elle ne s'écroule pas, je ne sourie pas tendrement lorsqu'il fait tourner sa sœur dans les airs pour lui dire au revoir, je ne l'observe pas lorsqu'il serre Matthieu dans ses bras et lui chochotte à l'oreille des mots réconfortants. Je me reprend et le vois serrer Maxime dans ses bras, lui taper dans le dos de manière "viril" et lui lancer un regard entendu. J'ai l'impression que mon cœur vas éclater dans ma poitrine lorsqu'il pose son regard sur moi. Il s'approche doucement, comme si il s'approchait  d'un animal blessé qui pourrais être effrayé. Il pose sa main sur ma joue, ne me quitte pas des yeux, analyse la moindre de mes expressions et réactions. Il approche doucement et tendrement son visage du mien, colle son front au mien et me regarde. Je soutiens comme je peut sont regard qui m'a tant de fois déstabilisée, fait chavirer et ravagé. Je me contient, j'essaye de faire bonne figure et de ne pas être le cliché de la fille qui pleure à chaudes larmes.  Je suis sur le point d'exploser quand il me murmure:

- " Je t'en supplie, soit  là quand je rentrerais."

J'essaye d'étouffer un sanglot et de contrôler mes pleurs, mais je crois que c'est peine perdue. Je lui attrape la main et lui glisse un objet à l'intérieur, il me regarde avec interrogation et ouvre cette dernière pour y découvrir un petit porte-clef grincheux, des sept nains. Il souri à moitié en versant deux larmes que je récupère avec mon pouce.

- " Et toi rentre à la maison."

Il hoche sa tête avec détermination et se ressaisi, met mon cadeau dans la poche de son veston. Je ne le lâche pas du regard, il n'y a que lui et moi, comme ça a toujours était le cas. Je le vois retenir ses larmes et mettre sa main sur sa poche. Je le sent au bord de la rupture, je ne lui laisse pas le temps de se défiler et l'embrasse, le plus tendrement, le plus passionnément, le plus amoureusement que possible. Nous nous fichons du monde qu'il y a autour de nous, c'est lui et moi, nous n'entendons pas les sifflement de ses camarades d'armes, nous n'entendons pas les bruit des hélices de l'hélicoptère qui se mettent en marche et nous n'entendons pas les premiers appels pour l'embarquement. Je le serre conte moi, je m'accroche à lui comme à mon dernier souffle. Je l'aime. Et je suis capable d'endurer ça pour lui. 

Nous sommes séparé par son supérieur qui perd patiente, seule les cris de sa sœur résonnent dans l'habitacle et  font echos à se que je ressent. Il s'éloigne, ne se retourne plus vers nous, passe les nombreux contrôles, signe de nombreux papiers et enfin se dirige vers un hélico avec trois autres hommes.  Il y a quelque chose qui se rompt en moi à ce moment là, je ne peut le laisser partir comme ça, je ne lui ai pas dit! Tous tourne dans ma tête je ne peut pas! Je ne lui ai pas dit que je l'aimais... Non... Je sent monter en moi une force que je n'aurais pensé posséder, je suis animé par quelque chose de fort. C'est trop d'émotions. Durant une fraction de seconde, je regarde Maxime et je sais qu'il a compris. Je me met en marche seule sans vraiment prendre conscience de ce que je fait, je me met à courir à l'instant où Maxime aller me rattraper. Je l'entend m'appeler et se mettre à courir après moi mais je redouble d'effort poussé par l'adrénaline, la folie et l'amour. Je saute la première barrière de sécurité et j'entend alors toutes sorte d'alarmes se mettre en marche et des gens crier, mais je n'y fait pas attention, il est sur le point de monter à bord. Je hurle, je l'appelle, il se tourne doucement dans ma direction et semble halluciné. Je ne fait pas attention au agents qui me suivent prêt à m'interpeller, je ne prête pas attention au bourdonnement dans mes oreille et au vertige qui me prend, il faut que je lui dise, il fait que je le serre contre moi, que je l'embrasse encore une fois. Lorsqu'il ne me reste que quelques centimètres, je lui saute dans les bras, il me réceptionne au vol. Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. 

- "Je t'aime."

Je l'embrasse encore et encore, il passe ses mains dans mes cheveux et intensifie le baisé. Je n'ai pas besoin de réponse, ni de mot, son baisé veut tous dire. Lorsque je me sépare de lui et que je regarde derrière moi, je vois quelques policiers, désolé, mais le regard qu'ils me lancent ne laisse pas place au doute. Si je ne part pas tous de suite ça va mal se passer. Je me retourne une derniers fois vers Gabriel et lui mime un dernier je t'aime, qu'il me rend et je rejoint les policiers.  

Gabriel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant