Chapitre 42

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             Les semaines s'enchaînent et se ressemblent toutes. J'essaye de m'occuper un maximum, j'accumule les activités, les sorties. Je prépare mes cours pour l'année qui vas arriver, je passe du temps avec mon frère qui recherche un studio, je continue de m'occuper de Matthieu et Camille, mais rien de tous ça ne m'empêche de voir qu'il n'est pas là. Tous me rappelle qu'il risque sa vie à des kilomètres de nous. Je suis dans le salon des Berges et je tiens fermement dans mes mains la nouvelle lettre, de Gabriel, que je viens de recevoir. C'est très cliché et en dirait une mauvaise parodie du film "chèr John", mais le seul moyen de communication que nous ayons sont les lettres. Il peut s'écouler plusieurs semaines entre chacune d'entres elles, mais c'est le seul contact que je puisse avoir avec lui alors je ne fait pas la difficile. Je tremble un peut et hésite à l'ouvrir ici alors que Camille fait du piano dans sa chambre et que Matthieu regarde son émission à la télé. Je touche l'enveloppe et me laisse  toucher par l'état de cette dernière, elle est sali par la poussière et le sable, froissée et cornée a plusieurs endroits. La brutalité de la réalité me frappe une fois de plus de plein fouet, ou est-tu Gab'? Tiens-tu le choc? Rentes-tu bientôt à la maison? 

Résignée, je regagne la chambre de Camille, je la lirait seule chez moi. En rentrant dans la chambre de cette dernière, je ne la trouve pas derrière son piano mais simplement assise en position fœtal sur son lit. 

- " Camille?" Dis-je en me rapprochant de son lit. 

Elle ne me répond pas, elle se contente de fixer sa fenêtre le regard triste. 

Oh Camille...

Je me rapproche de cette dernière et m'assoie en face d'elle. Elle me brise le cœur, c'est trop dur à endurer pour une fille de cet âge! Je lui prend la main et la regarde avec toute la compassion et l'amour que je peut. 

- " Il te manque ma puce? "

Elle se contente d'hocher la tête de haut en bas tous en murmurant une petit " Oui."

A cet instant je vois Matthieu passer sa tête à travers l'encadrement de la porte, d'un geste de la main je lui dit d'entrer

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A cet instant je vois Matthieu passer sa tête à travers l'encadrement de la porte, d'un geste de la main je lui dit d'entrer. Ce dernier se précipite pour prendre sa sœur dans ses bras, ils ont besoin d'être en famille, avec leur mère, pas avec moi. Je les laissent quelques secondes, le temps de prévenir Nathalie pour qu'elle vienne, il sont déboussolé et ont besoin de leur mère, c'est une certitude.  Cette dernière est arrivée dans les vingt minutes qui on suivie mon appel, elle s'est directement précipitée dans la chambre de sa dernière. Je les laissent en famille, ils ont besoin d'être seul et en famille. Je m'eclipse alors doucement de la chambre et me dirige vers le garage pour récupérer mon vélo et rentrer chez moi. 

Tous le long du trajet j'ai l'estomac noué, la gorges serrée et les mains qui tremblent... Il me manque à m'en crever le cœur. Cela ne fait qu'un moi qu'il est parti mais  j'ai l'impression que cela fait une éternité. J'ai des milliers de flashs de notre histoire dingue et inattendue, entre lui et moi. Nos début si compliqués, notre attachement grandissant et notre amour inconditionnel. 

En arrivant chez moi, je ferme doucement la porte et me laisse glisser le long de cette dernière. Je ne tiendrais plus... 

Ou es-tu Gabriel? 

Ou es-tu Gabriel? 

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Poussière, vent chaud et encore de la poussière. Le sable, le désert et la chaleur oppressante. Tous ça n'a pas de fin, la mort, la solitude jusqu'à l'infinie. Je redresse mon arme en traversant le village que nous venions de récupérer et ou nous faisions un stop.  Je croise quelques visages connu, des amis faire un foot et d'autre lire un livre, le regard au loin. Je me trouve un coin tranquille derrière un tank, je pose ma mitrailleuse à mes pieds et me laisse tomber sur un banc de fortune. Je sort de ma poche une lettre d'Ophélia, il c'est écoulé plusieurs semaines depuis que je lui ai envoyé la mienne. J'ai les mains qui tremblent en l'ouvrant, je reconnais la belle écriture, fine et appliqué, de ma copine. 

J'esquisse un sourire lorsqu'elle me raconte comment Edward est tombé dans l'escalier en portant les courses, je sais qu'elle m'arrange l'histoire pour me faire sourire, mais

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J'esquisse un sourire lorsqu'elle me raconte comment Edward est tombé dans l'escalier en portant les courses, je sais qu'elle m'arrange l'histoire pour me faire sourire, mais... J'aime cette attention. Apres pleins d'anecdotes toutes les plus mignonnes que les autres je perçois à travers ces mots qu'elle ne vas pas bien et que ça lui pèse autant qu'a moi. 

Tiens bon, je rentre bientôt. 

J'ai appris hier lors d'un dernier briefing avec mon escouade, que dès que nous aurions dégagé la voie demander par notre hiérarchie nous pourrions retourner chez nous. 

Je rentre Phee... Je rentre...

- "Gabriel !"

Je relève alors la tête dans un mouvement brusque et rapide, je vois Damien ,mon supérieur direct, courir vers moi à vive allure, sa mitrailleuse dans les mains, prêt à s'en servir. J'analyse la situation le plus rapidement que je peut mais je suis interrompu et secoué par le premier impact d'une bombe. Je m'accroupi brutalement au sol, vite rejoins par Damien qui se couche a coté de moi. Je lis dans ces yeux qu'on est dans une mauvaise posture. Nous sommes a nouveau secoué pas un nouveau lâché de bombe suivie de prêt par le son de nos mitrailleuse qui remplissent ce village perdu dans le desert, qui jusque là n'était perturbé que par le son du sable qui tapait contre les petites habitations. 

Je vais rentrer Phee... Je vais rentrer...

Gabriel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant