Gabriel.

Chapitre 9

       Il est à peut prêt 23 h, je suis assise en tailleur devant la table basse du salon, un cahier à la main. Tous le monde est couché sauf moi. La soirée c'est plutôt bien finie, les deux derniers n'ont pas posé de questions et ont dévoré leur pizza. De toute la soirée, Gabriel n'est pas réapparue. Je ne peut m'empêcher de temp en temp de lancer un regard vers le couloir, non éclairé, qui mène aux chambres. Nathalie m'a appelé il y a une heure pour me dire qu'elle devait travailler sur une présentation avec son collègue et qu'elle ne rentrerais que très tard dans la nuit. Plus j'y pense, plus je me rend compte que cette dernière rentre de plus en plus tard. Je me demande parfois si il n'y aurais pas anguille sous roche. 

Les minutes passent et  je me perd dans mon cours de synthèse organique. J'essaye de me concentrer sur le cours mais la musique qui passe à ce moment dans mes oreilles m'en empêche totalement. Je me laisse entraîner part la mélodie en n'en oubliant les enfants qui dorment, Gabriel qui boude dans sa chambre et  le fait que j'ai des écouteurs dans les oreilles.  Je me met à chanter à voix basse et plus la musique avance plus je chante fort. Je finie par danser sur place tous en chantant totalement faux.  Si on me voyais, je ressemblerais probablement à ça:

Ce que Ophélia ignore, c'est que dans le couloir sombre, quelqu'un l'observe, attiré part le bruit. Ce dernier sais que de là ou il est elle ne le verra pas. Il s'adosse doucement contre le mur et la regarde danser et chanter. Il ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire. La scène est magique, si il pouvais il filmerais. Il sait que si elle savais qu'il était là, elle s'arrêtais immédiatement et se refermerais sur elle même, tous ça part sa faute. Il ne pensais pas ce qu'il a dit à sa mère l'autre jour, mais c'étais pour se protéger d'une énième combines de sa mère.  Lors de leur première rencontre il n'a pas était chaleureux mais c'est qu'il se méfie de ceux qui rentre dans son cercle familiale. Aujourd'hui il sait qu'il n'avait pas à s'en faire, plus il l'observe dans l'ombre plus il se rend compte qu'ils avaient besoin d'elle. 

Une fois la chanson finie je me rend compte que je me suis totalement laissé allé, je balaye la pièce du regard. Personne. Je lâche un soupir de soulagement et me dirige vers la cuisine pour y prendre un verre d'eau. Je retourne dans le salon en m'installant sur le canapé  et je regarde le plafond. Je me remémore la journée qui viens de s'écouler et je lâche un second soupir. Quelle longue longue journée. Je sent mes yeux devenir de plus en plus lourd, je me sent de plus en plus emporté par le sommeil. 

Il est 8 h lorsque les premiers rayons de soleil pénètrent dans le salon et me chatouillent le visage. Je me suis endormie sur la canapé hier soir. C'est lorsque je m'étire que je découvre que quelqu'un ma mis une couverture sur moi. Sûrement Nathalie me dis-je. Je me redresse et essaye de me coiffer pour ne pas ressembler à Madam' Mim de Merlin l'enchanteur.

Je plis le plus proprement que je peut la couette et la pose au bout du canapé. Je décide de rassembler mes affaires et de laisser un mot au Berges. 

" Je suis partie tôt, je ne voulais pas vous réveiller sachant que nous sommes Samedi. Je vous souhaite un bon week-end. Et je vous dit à Lundi soir. 

Ps 1: La monnaie est dans la boîte de la cuisine.

Ps  2: Merci Nathalie pour la couette.  

                                                                                                                                                                Ophélia. "

Je décide d'aller faire des courses dans le petit supermarché à coté de ma résidence étudiante. C'est devant le rayon fruits et légumes que je me fait interpeller par une fille de mon âge. 

- " Salut. Dit-elle tous timidement. 

- Salut.

- Excuse moi de te déranger, surtout que tu ne doit pas me reconnaître. Mais j'étais à la bibliothèque hier, je suis en botanique." Me dit-elle tous en souriant. 

La bibliothèque. Géniale, même jusqu'ici, ça va me poursuivre. Voyant que je fronce les sourcils elle s'empresse d'ajouter. 

- "Je viens en amie. Je trouve dégueulasse ce que ce mec t'a fait! J'ai voulu intervenir mais tu était déjà partie. C'est lorsque je t'ai reconnue que je suis venue te voir. Je sais reconnaître quelqu'un comme moi quand j'en vois un." Poursuivie-t-elle tous en me faisant un clin d'œil. "Mais je ne me suis même pas présenté, je m'appelle Isabelle, toi c'est Ophélia non ?"

La seule chose que je réussie à faire c'est de hocher la tête. Je ne réalise pas vraiment ce qui se passe.  Comment ça les gens comme elle? 

- " J'aimerais bien être ton amie. Je n'en ai pas beaucoup. Mon caractère extravertie ne plaît pas à beaucoup de gens. Me dit-elle tous en baissant les yeux.

- Tu veux être mon amie? A moi? Ce sont les seuls mots que j'arrivent à articuler. 

- Oui, deux filles bizarres ensemble ça peut que marcher. Ce n'est pas un piège que je te tend. Je sais à quoi tu doit penser, je suis passée par les même choses que toi. Je suis sincère." 

Je reste bête devant les tomates à la regarder comme si j'avais vue un extraterrestre. En ce moment ça tourne à pleins régime dans la tête. 

- " Bon je te donne mon numéro de téléphone si jamais tu te décide. A plus Phee" Dit-elle en s'éloignant vers les caisses. 

Je la regarde partir, mon bout de papier à la main. C'est la première fois que quelqu'un me trouve un surnom à part mes parents. Je regarde le numéro que je tiens dans ma main et décide de le mettre dans mon portable, on ne sais jamais. Je finie mes courses et me dirige vers mon studio le cœur léger.