Chapitre 8

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Je l'entend qui se lève brutalement de la salle de bain et qui essaye de me rattraper, mais je n'ai pas envie de m'expliquer, l'orage est passé, j'ai vidé mon sac et ça va mieux, de toute façon j'ai l'habitude. 

J'arrive dans le salon, ouvre le frigo pour voir ce que je peut faire pour le repas de ce soir.  Je commence à parler avant qu'il ne le fasse lui.

- " Je n'ai pas envie d'en parler. Oui je vais bien. Non je ne te dirais pas pourquoi je pleurais dans la salle de bain et non je n'en parlerais pas à quelqu'un." Lui dis-je sans même sortir ma tête du frigo. 

Il ne dit rien mais je l'entend tirer la chaise de la table à manger. Il ne réagis pas, tant mieux. Je regarde l'horloge mural et vois que Camille sera là dans 15 à 20 minutes. Il faut que je me dépêche, mais il n'y a pas grand chose dans la réfrigérateur. Je pousse un long soupir. 

- " Au risque de me faire tapper dessus, je vais insister.

- Non mais je ne te demande pas d'être mon psy!

- Parce que tu en a eu un ?" Me demanda-t-il d'un air taquin sauf que l'alarme sujet sensible viens de s'allumer dans mon cerveau.  J'ai eu plusieurs psychologues et j'ai toujours un peut honte de ça. 

Je ne lui répond pas et je pense qu'il réalise que c'est peut être pas le bon sujet pour me débloquer  ou me tirer les verres du nez. 

- " Ecoute, je ne suis pas doué pour parler avec les gens, je...

- Alors pourquoi tu t'obstine à parler avec moi? Tu n'a pas a culpabiliser pour ce que tu as dit  à ta mère, la dernière fois , je ne veux pas être ta bonne action de la journée. Je n'ai pas besoin de ta pitié." 

Je sort enfin la tête du frigo et le regarde dans les yeux sans faillir. Je n'arrive pas à le cerner, je ne le comprend pas. Un jour plutôt il me déteste et me trouve insipide et le lendemain il veux limite être "mon ami"... 

- " Tu ne me fait pas pitié."  Dit-il. 

Il était nonchalamment assis sur sa chaise, avec les coudes posés sur la table, la tête entre ces main et ne me lâchait pas des yeux.

Je ne me ferait pas avoir deux fois en une journée, j'ai eu mon compte pour aujourd'hui. Je ne lui répond pas, le contourne pour atteindre les assiettes dans le meuble derrière lui. Je commence à mettre la table sans pour autant avoir prononcé un mot. Je sais qu'il ne m'a pas lâché du regard, je le sent. C'est cette foutue sensation lorsqu'il pose son regard sur moi, j'ai la chair de poule automatiquement. 

- " je vais arrivé à te faire parler ou quoi? " Il y eu un blanc. " Ophélia? Insista-t-il. 

- Ecoute, parce que je ne le dirais qu'une foi. On va se côtoyer quelques temps car je travaille ici, mais on est pas obligé d'être ami, alors arrête de te forcer et vas retrouver tes amis, je suis sûr qu'ils sont nombreux et bien plus intéressant, alors lâche moi!"

J'y suis peut être aller fort. C'est pas mon genre de m'énerver comme ça, je suis plutôt du genre passive. Mais c'est lorsque je le vois déglutir péniblement et avoir les yeux brillants que je me rend compte que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas.

 Mais c'est lorsque je le vois déglutir péniblement et avoir les yeux brillants que je me rend compte que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas

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Je ne sais pas ce que j'ai put dire mais ça lui a fait de la peine. Et même si je ne suis pas bien aujourd'hui, je n'ai pas à lui faire du mal, même si il m'en a fait. J'allais parlais quand je le vois me tourner le dos et renifler. Je suis perturbée, je n'aurais jamais, mais jamais pensé voir Gabriel pleurer et surtout pas devant moi. Je m'approche doucement de lui et pose ma main sur son épaule. J'entend juste ces reniflements, il ne bouge pas d'un pouce, je sent qu'il voudrais arrêter de pleurer. Je ne sais pas quoi faire, je voudrais le prendre dans mes bras mais on en ai vraiment pas là, lui et moi. Je suis là a hésiter et finalement c'est lui qui retire ma main de son épaule  et qui me regarde, les yeux rougis.

- " Tu as raison, on peut pas être ami."

Il me bouscule pour passer. Je le suis du regard et le vois sortir de la maison en jurant. Je reste planté comme une idiote au milieu de la salle à manger. Je ne comprend pas pourquoi ces derniers mots restent coincé dans ma gorge, c'est tous ce que je voulais, ne plus avoir à faire à lui.  Je sort de ma léthargie lorsque j'entend du bruit dans le jardin. je m'approche doucement de la fenêtre qui donne sur ce dernier et aperçoit Gabriel qui parle avec un mec qui n'inspire pas vraiment la confiance. J'essaye d'entendre ce qu'ils peuvent dire mais je suis interrompue par Matthieu qui débarque dans le salon. 

- " Tu n'arrivera pas à entendre ce qu'ils disent, c'est perdu d'avance.

- Pourquoi?

- Gabriel est discret et vus comme tu t'y prend il doit s'avoir que tu l'observe alors il ne risque pas de te servir sur un plateau ce que tu cherche. 

- Comment ça?

- Gabriel est dans l'armée alors la discretion il connait, crois moi. Après sa dernière mission on ne la pas vus pendant 4 mois. " Dit-il tous naturellement. " Oh fait maman m'a envoyé un message, elle dit qu'il n'y a rien à manger et qu'elle rentre tard, une réunion de dernière minutes. Y'a un billet sur la console de l'entrée on peut se commander des pizzas." 

Mais je ne réagis pas. Gabriel dans l'armée. Non j'arrive pas a y croire, ça pourrais expliquer beaucoup de choses, sont coté rustre et brutal. C'est comme si je le voyais sous un autre éclairage. Toutes mes certitudes le concernant viennent d'être ébranlés. Je sursaute quand j'entend la porte d'entré s'ouvrir brutalement en laissant rentrer Gabriel suivie de Camille.

- " Ne l'oublie pas, tu est encore payé pour la surveiller !" 

Ce sont les seuls mots qu'il me dit en allant s'enfermer dans sa chambre Je regarde Matthieu et Camille, ils semblent ne pas comprendre ce qui se passe. Moi je sais, j'ai dit quelques choses tous à l'heure qu'il ne fallait pas et je vais en subir les conséquences. Je me racle la gorge. 

- " Bon aller, on les commandes ces pizzas! " Dis-je 

Je laisse Camille et Matthieu au salon avec la carte et je me dirige vers la chambre de Gabriel. La dernière fois qu'il a fait une erreur il a fait un pas vers moi, alors peut être naïvement, j'espère qu'il interprétera mon geste comme un pas vers lui. Je toc nerveusement à sa porte. J'attend un signe, un bruit, n'importe quoi mais le silence est ma seule réponse. 

- " Gabriel, on commende pizza ce soir. On te prend quoi?

- J'ai pas faim, c'est bon pas besoin d'en faire autant car tu m'a vus pleurer. Je veux pas de ta pitié."

Je ne peut que exploser de rire. Il me fait la même scène que moi je lui ai fait quelques minutes plutôt. On est vraiment deux têtes brûlés, embourbé dans nos sentiments et notre crainte du regard des autres. 

Sans le vouloir je venais de trouver le premier point commun entre Lui et Moi



Gabriel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant