Agent Thalia Connor | Avengers

33. Piégés

Assise dans un des bureaux, Thalia gribouillait sur son carnet de notes personnel en attendant patiemment l'arrivée de ses collègues.
Attristée et éreintée par cette situation pesante, elle préférait rester à l'écart de tout ce remue-ménage dont elle se passerait bien.
Les événements passés ainsi que la division des Avengers en deux groupes distincts, ennuyaient particulièrement la jeune femme, la faisant presque regretter sa vie d'avant, lorsqu'il n'était pas question de dieux, de pouvoirs, de missions confidentielles ou de sauver le monde.

Plongée dans ses pensées, elle ne détourna même pas le regard vers l'homme qui venait d'entrer dans la pièce.
Ce n'est que lorsque ce dernier claqua la porte qu'elle leva les yeux en sa direction.

-Pourquoi avoir fermé la porte ? questionna le milliardaire.

- N'est-ce pas là, la fonction principale d'une porte ?

- L'ironie vous va si bien, se moqua l'homme en prenant place sur l'une des chaises. Que faîtes vous ici, toute seule, telle une pauvre âme errante ?

Sans prendre part à la plaisanterie, elle ferma son carnet et reporta toute son attention sur l'homme.

- Je réfléchis. J'imagine. J'anticipe ce qui pourrait nous arriver de pire. Ah et je regrette aussi ! Oui plus le temps passe, plus les événements s'enchaînent, plus je regrette.
Sans vous mentir Tony; j'ai à mon actif une liste d'événements désastreux déjà longue comme mon bras et je pense que c'est pareil pour vous, mais ça, ce qui nous arrive en ce moment, c'est vraiment au dessus de tout ce que j'aurais pu imaginer. D'ailleurs je ne pensais pas que ça nous arriverait un jour, lâcha t-elle abruptement. Alors pour me réconforter j'essaye d'imaginer ce qui pourrait être pire que tout ce bordel dans lequel nous sommes actuellement mais honnêtement j'ai un peu de mal à visualiser qu'est-ce qui pourrait encore nous tomber dessus.

Il la contempla avec sérieux, pour la première fois depuis leur rencontre, il venait de découvrir un autre aspect de la personnalité d'habitude de la jeune femme, habituellement calme et réfléchie.

L'homme troublé par ces révélations, se frotta nerveusement la tête, cherchant une réponse pertinente et réconfortante. Il n'était plus à prouver que le tact et la délicatesse n'étaient pas ses qualités principales, mais il prit tout de même l'initiative de répondre par une phrase qui lui revint en mémoire.

- Tout d'abord, détrompez vous agent Connor, il y a toujours pire. Mais vous savez ce que disait mon père ? Il disait que la vie c'est comme un tour de magie. Quand on est enfant, on ne voit que le devant de la scène. C'est fabuleux, on s'émerveille, on se pose des questions, on a envie d'en savoir plus. Et puis, on grandit. Peu à peu, les coulisses se dévoilent, on réalise que c'est compliqué. C'est moins joli, c'est même parfois moche, on est déçu mais on continue quand même à s'émerveiller.

Il marqua une courte pause.

- Enfin tout ceci pour dire que ces événements fâcheux ne plaisent à personne mais si vous les laissez vous submerger, vous ne relèverez jamais la tête. Vous n'en verrez jamais la fin. Et croyez moi, même les situations désastreuses prennent fin un jour ou l'autre.

- Je ne suis pas sûre de vouloir savoir comment se terminera celle-ci Tony, répondit la jeune femme.

- Agent Connor, le monde va avoir du soucis à se faire si nous nous mettons à perdre espoir. On ne peut se le permettre, pas nous. Alors secouez vous les puces nom d'un chien.

La dernière phrase fit légèrement sourire Thalia.
L'homme reprit avec sérieux.

- En ce qui me concerne, j'ai besoin de vous à mes côtés. Peu importe les événements qui suivront.