Agent Thalia Connor | Avengers

28. Steve

Dans la nuit du jeudi soir, Thalia avait été contacté par Fury pour une mission de reconnaissance. La jeune femme s'était parée de son costume d'espionnage et était partie traquer le trafic d'armes provenant de l'ancien S.H.I.E.L.D. La mission achevée, elle rentra au complexe comme si de rien ne s'était passé. Malgré son assignation aux Avengers, elle restait tout de même à la disposition de Fury pour des missions confidentielles complémentaires.

En ce vendredi matin maussade, Thalia se leva aux aurores. L'homéopathie semblait faire son effet car cette nuit avait été paisible à la différence de celles des jours passés. Il était un peu plus de cinq heures du matin quand elle décida de s'habiller et de partir courir sur Central Park.

En silence elle quitta le complexe à bord d'une voiture empruntée et se dirigea vers le centre de New York. Elle prit le temps de se garer dans un parking souterrain, prit un petit-déjeuner sur le pouce et débuta sa course.

Quelques kilomètres après, des petite gouttes de pluie se mirent à tomber d'abord tout doucement puis de plus en plus fort, obligeant la jeune femme à aller s'abriter dans le café d'à côté. La pluie n'arrêtait pas de tomber, le vent ne cessait pas de souffler. Le paysage qui paraissait auparavant si paisible, se transformait en quelque chose de moins merveilleux. Le ciel obscur et le bruit inquiétant prit le dessus, le vent soufflait d'une telle force que les passants armés de leurs parapluie manquaient de s'envoler avec. L'orage offrit désormais un paysage triste, le vent continuait de souffler, et la couleur du lever de soleil avait laissé place à un ciel menaçant. Assise bien au chaud, Thalia commanda un jus de fruit et attendit que le déluge passe.

Après trois quart d'heure, elle paya sa note au comptoir, partit chercher sa voiture et regagna le quartier général. Il était à peine sept heure. Thalia s'en alla prendre une douche. À son retour dans la cuisine elle fut surprise de découvrir un homme assis, il lui tournait le dos et discutait avec Natasha qui devait être levé depuis peu.

La posture et la carrure reconnaissable de l'homme ne trompait guère, elle s'avança d'un pas peu décidé et se plaça face à lui, sous le regard de Natasha qui semblait en dire beaucoup. L'homme leva les yeux vers elle et sourit.

- Ravi de te revoir Thalia, débuta l'homme sereinement.

- J'aimerais en dire autant, rétorqua t-elle sur ses gardes. Qu'est-ce que tu fais ici Steve ?

- Aux dernières nouvelles c'est encore chez moi.

- Aux dernières nouvelles tu nous a laissé tomber sans la moindre explication.

- J'avais mes raisons.

- Et te connaissant je suis sûre qu'elles étaient justifiées, ce que je ne comprends pas en revanche c'est pourquoi tu ne me les a pas expliqué quand je te les ai demandé.

Il ne répondit pas.

- Tu m'as lâché Steve, tu nous as tous lâché. Cela va faire des semaines que tu ne donnes aucun signe de vie et te revoilà, comme par miracle, comme si rien ne s'était passé.

- Je t'ai déjà dit que j'étais désolé, dit-il toujours aussi posément.

- Les excuses ça ne fait pas tout.

Elle le regarda longuement, le regard dénué d'émotion. Car il n'y avait aucune colère ni amertume en elle, mais de la peine.
Il s'apprêtait à répondre mais la jeune femme préféra s'en aller, la déception était encore bien trop grande. Elle s'enfuit en silence à travers les longs couloirs du complexe tout en espérant qu'il ne la suive pas et décida de se réfugier dans le laboratoire. À cette heure-ci elle le pensait encore vide, elle claqua la porte et se laissa tomber sur l'un des fauteuils tout en poussant un immense soupir.