21h46, Campement des trafiquants.
À la nuit tombée, allongée sur le sommet d'une crête rocheuse, Thalia contemplait le petit village abandonné que les trafiquants avaient choisi d'occuper pour la nuit. Un bon nombre de ces individus s'était regroupé dans le centre, autour d'un grand feu de camp. Thalia les entendait rire à gorge déployée. Les armes étaient gardées plus loin, dans une petite bâtisse en pierre gardée par trois hommes et deux autres à l'intérieur, selon les informations de Saïd.
« - Agent Connor »
La jeune femme pressa son oreillette.
« - Oui Saïd, je vous reçois.
- Quelle est votre position ?
- Je me trouve sur un petit sommet rocheux au nord, celui qui surplombe le village.
- Très bien. Quand vous serez prête à intercepter le chargement d'armes, faites moi signe. »Prise d'un étrange sentiment qui émanait du fond de ses entrailles, la jeune femme ferma les yeux quelques secondes et prit une profonde inspiration. « Ça va aller Thalia, tu peux le faire » pensa t-elle. Son cœur palpitait à une drôle de vitesse, signe qu'une crise d'angoisse se préparait. Elle souffla bruyamment, et se mit à penser à des souvenirs joyeux afin de faire disparaître l'anxiété. Elle s'arrosa le visage à l'aide de sa gourde et reprit peu à peu ses esprits.
« - Saïd je me mets en route. »
Pas de réponse.
« - Saïd ? »
« - Saïd vous me recevez ? »
Toujours rien.
Alors, le sentiment inqualifiable réapparut et la jeune femme tendit légèrement l'oreille, guidée par un instinct naturel. C'est alors qu'elle se rendit compte que les rires avaient cessé, le village était calme, d'ailleurs, personne n'aurait pu croire qu'il était occupé en raison du silence qu'il y régnait.
« - Espèce de .... ! »
Elle avait comprit l'entourloupe bien trop tard et tandis qu'elle se relevait pour s'enfuir de se guêpier, deux hommes aussi silencieux que des ombres apparurent dans son dos. Sans crier gare l'un d'eux attrapa son fusil et frappa d'un coup sec l'arrière de la tête de la jeune femme avec la crosse. Thalia s'écroula à terre, l'arrière du crâne en sang.
Allongée sur le sol poussiéreux, la tête en sang, la jeune femme reprit connaissance difficilement, abattue par la douleur qui résonnait dans son crâne. Attachée pieds et poings liés, elle essaya de bouger la tête.
- Je ne ferais pas ça si j'étais vous, déclara une voix familière. Le câble qui vous maintient est fermement attaché au petit appareil dissimulé dans votre nuque. Inutile de tenter le diable en voulant tirer trop fort dessus.
L'homme, tapie dans l'ombre, se leva de sa chaise en bois et s'approcha des grilles qui retenaient la jeune femme prisonnière.
- Alors ne tentez rien, reprit-il. Un seul mouvement, une seule parole de travers et j'arrache cet inhibiteur pour vous regarder agoniser de douleur.
- Allez-y, arrachez le sale traître et on verra qui de nous deux s'en mordra le plus les doigts, menaça Thalia en foudroyant l'homme du regard.
L'homme accompagné de deux acolytes, marmonna quelque chose en arabe et reporta son attention sur la jeune femme.
- Je suis profondément désolé agent Connor que cela soit tombé sur vous mais voyez-vous, ces armes doivent arriver en Amérique et vous constituiez un obstacle trop important pour cette mission, poursuivit Saïd.
- Allez vous faire foutre !
L'homme se mit à rire.
- Au revoir Agent Connor, ce fut un réel plaisir. Je vous laisse en compagnie de Adel. Si je devais lui reconnaître une qualité, je dirais que c'est quelqu'un de très patient, il va prendre son temps avec vous.
L'homme s'en alla. Thalia s'apprêtait à hurler quand le fameux Adel pénétra dans la cellule et la gifla au visage de toutes ses forces, puis il se mit à rire. Thalia releva la tête, cracha son sang et le fusilla du regard. Il recommença, deux fois, trois fois. Toujours avec cet abominable rire salace.
La jeune femme encaissait les coups. Son corps tout entier bouillonnait de rage. Alors au bout d'une série de coups et dans un dernier élan de force, elle employa son pouvoir de thermokinésie et concentra toute son attention sur l'homme. Dans d'autres circonstances elle se serait contentée de le plonger en hypothermie. mais là, la colère qui la consumait de l'intérieur état beaucoup trop fort et finit par prendre le contrôle de son esprit. Elle augmenta la température de l'homme avec une telle rapidité qu'il recula de quelques pas et se mit à hurler en se tenant le crâne.
Rapidement, sa peau devint rouge. Il se débattait de part et d'autre de la cellule, à la recherche de quelque chose de frais. Thalia redoubla d'efforts et puisa dans ses dernières forces afin de maintenir solidement le lien. Il hurla pendant de longues minutes puis finit par s'écrouler à terre, la peau carbonisée, son cadavre fumant.
La jeune femme épuisée, sonnée, resta immobile un moment, le visage et la tête ensanglantés. Elle venait de tuer quelqu'un. Certes il s'agissait là de légitime défense, mais pour elle cela ne changeait pas grand chose. Prise de violentes nausées elle régurgita son repas de la veille. Peu après, les larmes se mirent à couler et long de ses joues salies par la poussière et le sang. Toujours ligotée, incapable de se libérer elle prit une profonde inspiration et pria.
« - Tony, je vous en supplie »
Après ces quelques mots, la jeune femme pencha sa tête en avant et tira un grand coup sec. L'inhibiteur s'arracha et tomba par terre dans un petit bruit métallique.
Elle avait tirée la sonnette d'alarme et n'avait plus qu'à espérer qu'il l'entende.
Enfin libérée de l'emprise sur sa tête, elle tomba sur le côté et ferma les yeux, laissant la matière noire reprendre son activité et la dévorer de l'intérieur.Quelque part au dessus de l'océan Indien.
- Monsieur le signal indique que l'inhibiteur de l'agent Connor a été débranché.
- Mets les gazs Friday, pesta le milliardaire. Revois l'itinéraire au plus rapide.
Le milliardaire arriva dans le petit village désertique, il atterrit brutalement et défonça la porte du petit local où était retenue prisonnière Thalia. Ses yeux balayèrent la pièce rapidement tandis que l'odeur âcre de brûlé lui monta au nez, il contempla le sang, le cadavre de l'homme et vit enfin la jeune femme.
- Thalia !
Faible mais toujours consciente. Elle se redressa difficilement, décomposée. Elle pleurait. Elle était pétrifiée, et tremblait de tout son corps. L'homme se précipita à ses côtés et la prit dans ses bras. Soulagée, l'adrénaline quitta le corps de la jeune femme qui tomba inconsciente. Penchée au dessus d'elle, Tony la serra contre son torse métallique tout en caressant tendrement sa chevelure entachée de sang. Il remercia le ciel d'être arrivé à temps.
Trop faible pour voyager, l'homme la mena en lieu sûr et prodigua les premiers soins.
Il pansa ses blessures, remit l'inhibiteur en place et réserva un vol pour New-York afin de la ramener à ses côtés, là où plus personne ne pourrait la blesser.45 ... Le chapitre final approche ❤️
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Agent Thalia Connor | Avengers
FanfictionTOME 1 « Ne me dites pas de ne pas pleurer, de me calmer, d'être moins excessive ou raisonnable. C'est ainsi que la terre a été créée. Que le vent continue à polliniser. On ne dit pas à l'océan de se contrôler. » Thalia Connor, méta-humaine aux ca...