45. Chapitre final

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- Vous tenez à elle.

Tony le foudroya du regard, et l'envie le prit de frapper dans quelque chose.

- C'est une jeune femme ravissante, et clairement aussi courageuse que créative, alors on peut facilement comprendre qu'un homme ...

- Vous l'avez mise en danger ! Le coupa le milliardaire. Vous l'avez jeté dans la fausse aux lions, sans vous être assuré de savoir si elle était prête ou non pour ce genre de mission. Votre homme vous a trahi, comment avez-vous pu passer à côté de ça !

- Ça ne se reproduira plus, assura Fury.

- Ça je vous le fais pas dire.

Tony se leva, claqua la porte du petit local où lui et l'ancien directeur du S.H.I.E.L.D s'étaient donnés rendez-vous, à la demande du milliardaire. Il grimpa dans sa sportive et s'en alla à toute vitesse rejoindre la jeune femme qui se reposait chez lui depuis maintenant une semaine.

~

New-York
Remonter la pente avait été dur mais pas impossible. Thalia avait encaissé une fois de plus les événements chaotiques et en retînt une précieuse leçon, comme à chaque obstacle surmonté. Même si l'idée d'avoir tué quelqu'un la répugnait au plus haut point, elle avait fini par accepter le fait que si elle ne l'avait pas fait, ce serait sans doute elle qui serait morte au fond de cette cellule.

La jeune femme se leva du divan pour se diriger vers la salle de bain, elle se stoppa devant le miroir et y contempla son triste reflet. Elle effleura du bout des doigts les marques violines et encore douloureuses qui parsemaient son visage.

- Est-ce toujours douloureux ?

Thalia sursauta, ne s'étant pas rendue compte que l'homme la contemplait en silence, adossé à l'encadrement de la porte.

- Un peu oui, avoua t-elle doucement.

- Vous permettez ? Demanda t-il en approchant.

Elle répondit par un hochement de tête. L'homme s'approcha lentement et posa ses mains froides sur son visage.

- Aïe, grimaça la jeune femme en reculant un peu.

- Désolé. Tout semble normal, ça cicatrise bien.

Ils quittèrent la pièce et s'en retournèrent au salon. Tony décida de laisser son bricolage de côté, préférant tenir lui compagnie.

- Vous êtes allé voir Fury, devina t-elle.

- Oui.

- Ce n'était pas la peine Tony.

- Vous auriez pu mourir là-bas.

- Je sais ...

- Vous auriez dû m'en parler, ajouta t-il.

- On ne va pas remettre cette conversation, je me suis déjà excusée ... j'avais envie de faire mes preuves, de me sentir utile. À l'évidence il est clair que je suis incapable de me débrouiller par mes propres moyens.

L'homme soupira.

- Comment auriez-vous pu prévoir une trahison ? Votre mission aurait été un succès si vous n'aviez pas été piégée. Cessez un peu de douter de vous.

- Je suis désolée Tony.

Il se frotta le front et soupira.

- Arrêtez de vous excuser.

- Je vois bien que quelque chose ne va pas, cela fait une semaine que nous sommes rentrés et vous m'adressez à peine la parole, je crois même que depuis que je suis ici, c'est la conversation la plus longue que nous ayons eu. Pourquoi vous m'évitez ?

L'homme se leva brusquement.

- Parce que quand je vous regarde je ne vois que de l'échec, mon échec ! J'ai échoué à vous protéger comme je l'avais promis à votre mère, pesta t-il énervé. Tout cela n'aurait jamais dû se produire.

Elle écarquilla les yeux, incrédule.

- Mais c'est grâce à vous si je suis vivante !

- Rectification, c'est à cause de moi que vous avez été blessée. Je n'aurai jamais dû vous laissé partir, vous encourager à suivre vos idées de faire le bien ... c'était stupide et inconscient.

- Vous êtes injuste, dit-elle agacée.

L'homme ne répondit guère et s'en alla en claquant la porte. Thalia jeta alors son bouquin et se recroquevilla sur elle-même, trop faible pour lui courir après. Les larmes se mirent à couler toutes seules le long de ses joues, sans qu'elle ne puisse rien y faire. Toutefois, elle les essuya d'un franc revers de manche et ferma les yeux quelques instants.

Il réapparut quelques minutes plus tard, visiblement plus calme, mais Thalia, toujours agacée se leva comme une furie et vint lui faire face afin de vider son sac.

- Avant que vous ne disiez quoi que ce soit d'autre de stupide, sachez que le fait de vous rendre responsable de tout ça ne m'aide pas du tout ! Vous n'êtes pas fautif, bien au contraire vous avez encore une fois sauvé ma vie comme vous le faites si bien depuis que je vous connais.

- Thalia, je suis désolé.

Surprise, elle se calma légèrement et contempla l'homme avec étonnement.

- Vraiment ?

- Oui. Je ne voulais pas vous blesser. D'une certaine manière, il est clair que cette colère n'est que la simple traduction de ma peur. J'ai eu peur Thalia, comme jamais auparavant, peur qu'il vous arrive quelque chose, peur de vous perdre et de ne plus jamais vous avoir à mes côtés.

La jeune femme sentit alors son estomac se serrer, elle observa l'homme en silence, attendant la suite de sa phrase.

- Je ne suis pas doué pour ce genre de chose alors ...

Il attrapa la main de la jeune femme et la posa sur son torse. Elle leva les yeux et lui adressa un regard interrogateur.

- Allez-y, faites votre machin emphatique. Voyez pas vous même.

Thalia s'exécuta sans réfléchir, elle ferma les yeux et plongea dans les émotions du corps qu'elle touchait.
Quelques secondes après, elle sursauta et retira sa main, que l'homme s'enquit de reprendre.

- Qu'avez-vous vu ? Murmura t-il en s'approchant d'elle.

- Un rouge vif ... mêlé à une lueur pâle.

- Ce qui représente ?

- L'amour et la peur.

Amusé par la gêne qu'il avait occasionné chez la jeune femme et voyant qu'elle ne savait trop quoi faire, Tony esquissa un sourire, attrapa son doux visage entre ses mains et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Un baiser fait de passion et de désir, un baiser qui signifiait tant de chose.

La voilà, mise à nue, la raison de la peur du milliardaire de perdre celle dont il était tombé amoureux.
Il n'imaginait pas partager sa vie avec une autre, à présent. Personne ne saurait jamais la remplacer dans son cœur. Il devait affronter la réalité en face, la conséquence de ses actes. Après tout le soin qu'il avait mis à se contrôler et les années de solitude qu'il s'était imposées, il avait baissé sa garde et s'était laissé allé. Thalia avait comblé ce vide émotionnel comme nulle autre n'en serait jamais plus capable.
Quand à Thalia, elle lui rendit son baiser, le genre de baiser qui vous fait penser que les bienfaits de l'oxygène sont exagérés.

- C'était... murmura t-elle en reculant légèrement.

- Plus que temps ? Je suis d'accord mais j'aime bien prendre mon temps.

Elle sourit et se réfugia dans ses bras.

« Quand sa bouche à trouvé la mienne je me suis disloquée. Je n'ai pas explosé comme une bombe ou quoi que ce soit de ce genre, mais je me suis décomposée. Quelques morceaux à la fois. Ils se sont envolés, mis sur orbite, quasiment. Une galaxie qui se morcelle. Un anéantissement somptueux, au ralenti. Les coutures qui tenaient mon cœur blessé se sont mises à craquer, une à une.
- Thalia »

Fin du premier tome.

Agent Thalia Connor | AvengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant