Agent Thalia Connor | Avengers

24. Psychologie

- Steve, j'espère que tes menottes suffiront à le retenir.

Thalia retroussa ses manches et vint se placer derrière le soldat, encore déboussolé par le violent coup qu'il avait reçu.

- Attrape le carnet dans mon sac à dos et ouvre le à la première page, ordonna t-elle aimablement à son coéquipier.

Il s'exécuta et lui porta le dit carnet et l'ouvrit.

- Ce sont les ?...

Elle acquiesça avant qu'il ne puisse terminer sa phrase.

- C'est la liste de mots russes qui transforment ton cher Bucky en tueur sans pitié.

- Tu as appris à parler russe ?

- Oui, grâce au S.H.I.E.L.D, spécialement pour cette mission.

Elle posa ses mains sur la tête de l'homme et ferma les yeux, évidemment il se débattait dans tous les sens, ne rendant pas la tâche facile. Cela n'empêcha guère la jeune femme de plonger dans ce qui ressemblait plus à un labyrinthe qu'à un esprit humain. Les émotions fusaient telles des feux d'artifices, la colère et la rage prenaient le dessus sur tout le reste.

Thalia se concentra un peu plus et partit à la recherche des souvenirs dissimulés mais bien présents du soldat et pour la première fois, tandis qu'elle arpentait prudemment le moindre souvenir, elle se retrouva littéralement projetée dans l'un d'eux. C'était comme si elle vivait la scène à sa place.
Barnes était allongé sur une longue table inclinable, ligoté tel un animal. En face de lui se trouvait des savants portant la marque d'HYDRA. L'un d'eux s'approcha, c'était le tristement célèbre Arnim Zola, l'homme qui s'amuser à faire des expérimentations sur Barnes lors de sa capture.

Il attrapa un petit livret rouge orné d'une étoile noire et se mit à lire les mots, les fameux mots-clés russes.

- желание, « Envie » prononça le savant.

À ce premier mot, l'esprit de Barnes s'emballa. Thalia était spectatrice de la scène, réduite à contempler la souffrance de l'homme, physique et mentale. Tandis que dans l'inconscient du soldat, tout semblait agité. Il fronçait les sourcils et grinçait des dents, essayant de toutes ses forces de se rappeler l'origine de cette sensation. Des flashs défilaient derrière ses paupières trop longtemps closes - un visage jeune et souriant, un manège, une glace, l'océan, des gratte-ciels - son cœur menaçait d'imploser et ses yeux brûlaient de larmes dans son combat frénétique pour s'accrocher à ces réminiscences. En vain. Seul le fantôme de ses rêves le hantait désormais, voile de paix douce-amère qui se déchirait un peu plus à chaque seconde que s'achevait le processus, jusqu'à disparaître complètement. Bientôt, tandis que plusieurs aiguilles s'enfonçaient dans sa peau et que des pinces trifouillaient les circuits de son bras métallique, la liste commença et le train de ses pensées déjà chaotiques dérailla.

- ржaвый « Rouillé »

Il suffoquait et peinait à respirer et ce n'était pas uniquement à cause du masque noir qui lui mangeait la moitié du visage, mais aussi à cause de l'odeur. Au fil des ans, même l'intérieur du bunker avait rouillé à cause du vent chargé d'humidité qui s'infiltrait par les grilles d'aération, rendant la puanteur omniprésente. C'était encore pire lorsqu'elle se mêlait à celle du sang. Thalia releva la tête, prisonnière de ce corps qui n'était pas le sien elle contemplait les agents d'HYDRA qui l'observait à l'abri derrière les barreaux, chronomètre en main. Il lui fallait rarement plus de quelques secondes.

- Семнадцать « Dix-sept »

Là ce fût à un souvenir que Thalia fut confrontée. Quand ils avaient dix-sept ans, Bucky et Steve avaient décidé de dépenser toutes leurs maigres économies pour aller au nouveau parc d'attractions de Coney Island, au sud de Brooklyn. Steve avait d'abord été réticent, mais Bucky avait fini par le convaincre, comme toujours. Il savait que son ami n'avait pas le moral, s'étant fait refusé la veille par une école d'art des hauts quartiers qu'il avait toujours rêvé d'intégrer.