When You Come To CirclyCices

Chapitre XXXIII. Partie II.

"Comme pour appuyer cette dernière, un son monstrueux de douleur s'échappe de mes lèvres, démontrant que les mutations avaient atteint jusqu'à ma gorge"

Je me débats mais les sangles se resserrent toujours plus.

Les silhouettes se penchent sur moi, me scrutent, l'une d'elle dégage mon cou tandis qu'une autre vérifie que sa seringue rougeâtre ne contient aucune bulle en la pressant légèrement.

Je sais ce qu'ils vont faire...

Alors je me débats plus, je hurle plus, claque des dents, montre les crocs. Je semble les décourager puisque certaines reculent, mais ce n'est que pour revenir en force, une nouvelle entrave en mains. Très vite elles placent leur nouvelle contrainte sur mon visage, une camisole.

L'aiguille s'approche dangereusement de ma nuque, toujours plus violemment je tente de faire céder les liens qui me retiennent, mais rien n'y fait, je suis qu'une gamine...

Le liquide valse dans son récipient à quelques centimètres de mon visage, j'y observe la bête dansant à l'intérieur, riant, jubilant d'être bientôt libérer de ses chaînes, de bientôt pouvoir parcourir mes veines...

Les figures blanches l'injectent finalement dans mon cou et aussitôt elle se déploie, dévore les muscles sur son passage, en prend possession.

Elle allait me manger.

Des larmes veines dévalent mes joues alors qu'un nom franchit mes lèvres dans un hurlement bestial: 

Papa...

Mon rêve s'achève ainsi...

"Nous sommes arrivés." me réveille doucement David en coupant le contact de la voiture.

J'ouvre péniblement les yeux et observe pas la fenêtre du véhicule la façade du lieu de travail du shérif...

***

"Ekhö tu n'es pas forcée à voir ces photos..." me souffle David dans un murmure en posant une main sur le dossier que je m'apprêtais à ouvrir.

"à vrai dire si, shérif." Le reprend son adjointe qui l'assistait. "On est au point mort pour cette enquête, et son silence sera considéré comme une entrave à la justice..." 

L'amérindien dévisage durement la jeune femme en uniforme à ses côtés pour lui signifier son manque d'empathie.

Je relève les yeux de la table de la salle d'interrogatoire dans laquelle nous nous étions installés quelques minutes plus tôt, afin que je puisse éclaircir quelques points de l'affaire qui aurait échappé aux autorités.

Dès l'aube nous avions débarqué au commissariat avec David, les nerfs trop à vifs pour céder au sommeil après avoir découvert que j'étais le dénominateur de toute cette enquête.

"ça ira David..." je le rassure d'un maigre en sourire en ramenant le fichier vers moi.

D'une main pourtant fébrile j'ouvre le dossier et retient un haut-le-cœur à la vue des photos qu'il contient en plaçant une main sur mes lèvres.

"Je savais que c'était une mauvaise idée !" Se relève le loup dans un grognement en tentant de reprendre le fichier qu'il m'était chargé d'analyser.

"Monsieur Amras !" se relève à son tour son adjointe, le coupant dans son élan. "Sans vouloir vous manquer de respect, je pense que vous devriez sortir." lui conseille t-elle plutôt sur le ton d'un ordre. "Vous ne faîtes que prolonger cet interrogatoire."