Chapitre 26

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Sagitta, Douzième Royaume.

L'Assemblée se réunissait enfin. La séance avait été reportée après l'attaque des Faucons Noirs. Dix jours après cet événement, l'enquête n'avait toujours pas abouti. Le seul survivant de l'attaque était toujours en fuite. Les affaires ne s'arrêtaient pas pour autant, et le Souverain avait décidé qu'il avait accordé suffisamment de temps à la jeune fille pour se remettre. La Fédération avait besoin d'eux.

Lorsque Dionéris entra dans la Grande salle de réunion, les douze Djicams étaient déjà présents, accompagnés par leurs assistants. Séparés en deux hémicycles, tous se levèrent pour accueillir le Souverain et la Durckma.

Dionéris s'installa pour présider la séance, Satia prenant place à sa droite.

–Bien. Maintenant que nous sommes réunis, commençons, dit Dionéris. Harog, quelles nouvelles de Mouligraï ?

Le Djicam du Premier Royaume se leva pour prendre la parole. À la fois grand et robuste, il incarnait à lui seul la force des Mouligrans. Un véritable colosse qui aurait pu toucher le plafond en tendant le bras. Ses cheveux d'un noir d'ébène étaient coupés courts, pour mieux supporter la chaleur intense qui régnait sur Mouligraï au plus fort de l'été.

–La production de céréales s'annonce très bonne, malgré les dégâts infligés par l'armée de l'Empire, annonça-t-il d'une voix grave. Il ne devrait y avoir aucun problème d'approvisionnement pour l'ensemble de la Fédération. (Ses yeux noirs se plissèrent). Par contre, la récolte des fruits d'automne sera mauvaise. Plus de la moitié des arbres ont été détruits ou endommagés par leurs attaques répétées. Les fermiers ont été correctement indemnisés, mais je pense qu'il faudra encore quelques années avant que la production reprenne correctement.

–Les cultivateurs souffriront-ils beaucoup de ce manque à gagner ? demanda Satia.

Le Djicam haussa les épaules.

–Comme nous tous ici, ils survivront. Les difficultés seront plus grandes pour les petites exploitations complètement ravagées, ou pour les monocultures. Les Mouligrans auront besoin de l'aide de leurs concitoyens.

Le Souverain acquiesça.

–Ils auront tout ce que nous pourrons leur fournir. Qu'en est-il sur Atlantis ?

Ce fut au tour de Rodrig, Djicam du Deuxième Royaume, de se lever afin de s'adresser à l'Assemblée. Ses cheveux châtains se déployaient en boucles sur son front, et ses yeux étaient de la couleur de l'océan. Contrairement aux autres membres de l'Assemblée, sa peau aux tons verts bleutés était composée de minuscules écailles, qui permettaient une meilleure pénétration dans l'eau. La planète ne comportant qu'un seul continent, ainsi qu'une poignée d'îles, la majorité des cités Atlantes s'étaient développées au sein de l'unique mer, la Grande Bleue. Concession à la vie terrestre, il avait ceint un pagne autour de ses hanches.

–Les attaques nous ont relativement épargnées, déclara-t-il, notamment par rapport à Niléa et Déoris. Pour attaquer une cité sous-marine, il faut d'abord la localiser. Pour que les espions de Dvorking soient si bien renseignés... il y a eu des fuites. Nous nous occuperons du cas des traitres avec la sévérité qui s'impose.

La plupart des Djicams acquiescèrent en silence.

–Qu'en est-il des activités des Atlantes ? demanda Satia.

–Notre flotte de pêche a été partiellement détruite, il est vrai, car les impériaux sont incapables de discerner une simple barque d'un navire de guerre ! Mais les Vénérians nous ont promis une importante quantité de bois pour reconstruire, dit-il tout en jetant un regard à Alcor. Ce dernier hocha la tête.

Les Douze RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant