Chapitre 20

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Druus, Premier Monde, Capitale de l'Empire des Neuf Mondes.

Dans la grande salle de travail de son palais, l'Empereur Dvorking recevait ses généraux, venus lui soumettre un énième plan afin de réduire la Fédération à néant. Sa patience s'effritait au fur et à mesure de leurs échecs successifs.

Depuis des siècles, la Fédération des Douze Royaumes était une épine plantée dans le pied de l'Empire. Les Empereurs avant lui, tel Kor et Vortis, avaient tenté d'éliminer ces douze planètes, dont le niveau de vie était ridiculement rudimentaire.

En vain.

Ces maudits phénix protégeaient la Fédération en générant la Barrière – rendant de fait les douze planètes inattaquables depuis l'espace.

Sans la Barrière magique érigée par les oiseaux de feu, un bombardement orbital aurait mis au pas depuis bien longtemps ces peuplades indisciplinées.

Mais l'âge d'or de l'Empire des Neuf Mondes était lui aussi passé. Leur flotte interstellaire vieillissante n'était plus que l'ombre de sa gloire. Sans qu'on ne sache vraiment comment, au fil des années puis des siècles, des savoirs inestimables avaient été perdus.

La fréquence des Purges ordonnées par l'Empereur paranoïaque Taliel, cent dix ans auparavant, n'y était certainement pas pour rien, mais nul ne se serait hasardé à soumettre cette hypothèse à l'Empereur Dvorking, Orssanc lui prête sa force.

En conséquence de quoi, les vaisseaux spatiaux périclitaient. Plus de la moitié de leur armada n'était plus opérationnelle depuis des années.

En fait, les ingénieurs n'arrivaient plus qu'à réparer les navettes qui effectuaient les liaisons entre les neuf planètes de l'Empire.

De leur immense territoire et de leurs centaines de planètes-esclaves, il ne restait plus que le cœur même de l'Empire.


Si l'Empereur Jorc n'avait pas cherché à éliminer les phénix pour sa quête d'immortalité...

L'Empereur Dvorking, Orssanc lui prête sa force, serait peut-être le premier à réussir là où son aïeul avait échoué.

Sauf si l'Arkom Samuel se trompait, bien sûr. Les prédictions d'Orssanc étaient toujours sujettes à interprétation, après tout.

Une chose était certaine, il lui fallait la fille. Éliminer cette lignée maudite mettrait fin au pacte qui liait les phénix à la Fédération des douze Royaumes. Avec un peu de chance, ils abandonneraient les douze planètes à leur triste sort.

Dans le cas contraire, eh bien... Dvorking comptait bien leur forcer la main. Quinze ans que l'absence d'héritier lui ôtait tout espoir de transmettre son œuvre. Des années qu'il avait su mettre à profit pour mener d'intenses recherches et réflexions.

Il redonnerait sa gloire passée à l'Empire. Ensuite, il aurait l'éternité devant lui.

–Nos armées sont prêtes, Suprême Empereur, dit le général Vail, qui commandait l'infanterie. Nos derniers hybrides feront merveille.

Originaire de Bereth, le cinquième Monde de l'Empire, il avait mené toute sa carrière au sein de l'armée régulière. Désormais, il ne répondait qu'au Seigneur Seregon de Bereth, et à l'Empereur Dvorking, Orssanc lui prête sa force.


–Notre flotte de vaisseaux reste impressionnante, intervint l'amiral Tilld. Ils n'ont aucune chance face à notre puissance de feu. Les troupes au sol n'auront même pas à intervenir, ajouta-t-il sur un ton dédaigneux.

Les Douze RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant