Chapitre 37

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Sagitta, Douzième Royaume, Valyar.

La nuit tombait lentement sur la capitale. Les nuages s'étiraient en longs filaments irisés aux couleurs allant du rose pâle au mauve en passant par toutes les nuances de rose-orangé.

L'Envoyé Itzal marchait seul dans les allées autour du Palais, le panthirion Roïk sur ses talons. L'attaque survenue en fin d'après-midi lui avait renvoyé en pleine face son inexpérience des combats. Face aux capacités des Messagers, il n'était qu'un débutant. Se sentir ainsi inutile était déprimant.

On va où ?

Voir Laria.

Ah ! Pourquoi toi sembler si triste ? Elle être très gentille ! Elle gratter les oreilles de Roïk ! Roïk adorer ça ! Roïk pas comprendre pourquoi toi pas être content.

Oh mais je suis content.

Toi pas pouvoir tromper Roïk. Roïk savoir.

Tu ne peux pas comprendre. Comment t'expliquer ? C'est une ... femelle ...

Toi vouloir des petits ?

Le jeune félin semblait vraiment désireux de comprendre, mais Itzal ne se sentait pas le cœur de lui expliquer. Surtout depuis qu'il avait pris connaissance de la note que Lucas avait laissée à son intention.

Le Messager avait vu juste. Itzal n'avait jamais pensé que Laria puisse souhaiter sa présence juste pour... ça.

Je suis un être humain. Ça marche pas pareil.

Ah...

Itzal crut en avoir terminé mais Roïk n'était pas décidé à lâcher l'affaire.

Roïk toujours pas comprendre.

Tu verras alors.

Le jeune homme s'arrêta devant une porte, celle de la jeune femme s'il ne s'était pas trompé dans ses indications. Elle logeait dans les quartiers des invités, près du Palais.

Il était arrivé. Une angoisse sourde s'empara de lui. Pourquoi ne pas faire demi-tour et rentrer tranquillement à la caserne ? Lucas n'était pas là, donc il n'aurait droit à aucune réflexion.

Toi avoir peur ?

L'intervention du petit félin le fit rougir. Il pouvait très bien dire qu'il s'était perdu, qu'il avait confondu avec une autre date...

Oui, la meilleure solution était de s'en aller et de présenter ses excuses. Son cœur s'allégea soudainement à cette pensée. À peine avait-il tourné les talons qu'un grincement se fit entendre. Il se figea, le cœur battant.

–Ah, tu es là. Je t'attendais.

Laria. Il avala difficilement sa salive. Trop tard, il avait laissé passer sa chance.

–Heu...je...

–Ne reste pas planté là. Entre.

La mort dans l'âme, le jeune homme suivit Laria dans ses appartements. Ses sens furent aussitôt submergés par une masse d'informations : une lumière diffuse effaçait les contours, des senteurs marines laissaient un agréable parfum de fraîcheur, et une douce musique résonnait agréablement à ses oreilles.

La jeune femme avait noué une étoffe de soie en guise de ceinture autour de ses hanches, et deux pans de tissus soyeux, bien trop étroits au goût de Itzal qui se sentait de plus en plus mal à l'aise, dévoilaient entièrement ses jambes aigue-marine. Sur son ventre nu scintillait une pierre à la couleur ambrée, incrustée dans son nombril. Le jeune Envoyé n'avait aucune idée de sa valeur. Une étole en soie enveloppait sa poitrine, une étole bien trop transparente selon Itzal, qui se demandait encore comment elle osait se montrer ainsi. Les Atlantes étaient décidément un peuple aux mœurs étranges.

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