LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 1 : Le Guerrier Ténébreux (À corriger)

CHAPITRE 22

Jamais Abyss n'avait pensé demander de l'aide à un chasseur. Mais il fut encore plus surpris que la chasseuse accepte sans qu'il ait à la menacer. Par contre, il devait bien admettre qu'elle était intelligente. Pour un démon, accepter quelque chose sans contrepartie revenait à donner de l'argent à un caissier sans rien acheter.

Cependant, il ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle l'entraîne, lui et Jackal, à l'intérieur de l'Institut des chasseurs. Manifestement, ce soir était le soir des premières fois aussi bien chez les chasseurs que chez les démons.

— N'essaies même pas de nous la faire à l'envers, katya, grogna Jackal qui n'avait pas arrêté de fusiller du regard la femme du nom de Thasya.

La concernée jeta un regard noir par-dessus son épaule.

— Je ne sais pas ce que ça signifie mais tu m'as pris pour quelqu'un qui en a quelque chose à foutre de ce que tu racontes.

Si la situation avait été différente, Abyss se serait bien autorisé à lâcher un gloussement. Jackal se contenta de grogner plus fort.

Lorsqu'ils étaient arrivés dans le souterrain de l'Institut, lui et le clebs avaient bien failli avoir leurs vêtements troués avant le couché de la lune. Ça n'aurait pas dérangé Jackal mais Abyss n'avait clairement pas de temps à perdre. Thasya s'était rapidement entretenue avec l'homme dont Abyss était sûr être le dirigeant. Il avait bien vu qu'il avait accepté à contrecœur — ce qu'Abyss comprenait ; il ne voudrait certainement pas de chasseurs chez lui — mais avait rétorqué qu'ils les accompagneraient. Du coup, ils étaient suivis par une horde de chasseurs assoiffés de sang. Ou suicidaires, ça restait encore à déterminer.

Thasya leur lança un regard.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? s'enquit-elle et Abyss ne manqua pas de remarquer les regards haineux que lui adressait la femme aux longs cheveux noirs du nom de Jack.

Jackal la regarda, surprit avant de jeter un regard en coin à Abyss qui se contenta de rouler des yeux. 

— Ça signifie « chasseuse » en langue ancien, marmonna-t-il.

Et encore une fois, Abyss dut lutter pour ne rire.

Ils passèrent des doubles portes battantes et continuèrent à longer le couloir en béton.

— Et donc, c'est quoi cette condition ? interrogea Abyss alors que Thasya s'arrêta devant une porte derrière laquelle des cris de douleur retentirent.

Étrangement, ces cris de douleur lui étaient familiers.

Thasya ne prit pas la peine de toquer et entra. À l'intérieur, il y avait deux personne, un blond et une petite femme aux cheveux bruns coupés court. Le visage de l'homme exprimait l'inquiétude et la fatigue.

— Thasya ? Qu'est-ce que...

— Pousse-toi, Rheed, dit fermement Thasya.

Elle s'effaça pour les laisser entrer. Abyss pénétra dans la pièce le premier, Jackal sur ses talons. Immédiatement, ses yeux se posèrent sur la jeune fille recroquevillait en position fœtale sur le lit d'hôpital. Il la reconnut aussitôt.

Noor.

N'était-elle pas censée être morte ?

Il fronça les sourcils et adressa un regard interrogateur à Thasya.

— Votre Faë a dit qu'il lui arrivait la... la... (elle agita la main, comme si le mot allait remonter dans sa bouche) Ça commence par un « m ».

Abyss souleva un sourcil.

— La Muë ?

Thasya claqua des doigts.