CHAPITRE 28

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Le désespoir était un cancer qui rongeait tout ce qu'il y avait de bon chez une personne, qu'elle soit mauvaise ou non. Qu'elle soit humaine ou non. Il arrivait sans que personne ne soit prêt et frappait sans hésitation. Il laissait un immense vide chez une personne et repartait se choisir une nouvelle cible. Chez un démon, lorsque le désespoir frappait, il était beaucoup plus amplifié que chez n'importe quel autre être humain.

Chez un Djinn, il était dévastateur.

Destructeur.

Abyss le savait. Il le savait mieux que quiconque. Pourtant, il fut tout de même pris de court lorsqu'il entendit un rugissement qui fit trembler la terre et s'écrouler le plafond provenir de l'endroit où se trouvait le drakon. De l'endroit où se trouvait Jackal.

Il entendit Eos jurait et vit du coin de l'œil l'incube se relevait, Twiy dans ses bras.

Des morceaux provenant du plafond s'effondrèrent et le drakon poussa un hurlement strident. Les vampires se mirent à courir dans tous les sens. Le poids sur sa tête s'allégea et il entendit Neros chuchotait dans son oreille :

— On se reverra, mon frère.

Dès que Neros retira sa botte de son visage, Abyss se redressa et se rua vers Salem. Il la releva et vit que son visage était baigné de larmes. Pourtant, ses yeux argentés jetèrent des éclairs dans la direction de Knox. Quand Salem essaya de s'avancer dans cette direction, Abyss serra son emprise sur son bras. Salem tourna la tête vers lui et il vit des ombres courir sur ses bras. Un courant d'air envahit Abyss et il sentit son sang se glacer. Littéralement. Il agrippa Salem par les épaules et la secoua légèrement.

— Salem, dit-il fermement. Ce n'est pas le moment de penser à te venger. (Il montra du doigt l'endroit où se trouvait le drakon.) On va tous se faire tuer si on ne se casse pas d'ici. Tu vois Jackal, il a complètement perdu l'esprit et a laissé son démon, pas sa part « chien des enfers » mais sa part « Djinn », prendre le dessus. Et quand ça arrive, tout le monde est un ennemi, tu entends. Tout. Le. Monde.

Manifestement, elle avait entendu car elle pâlit et ses yeux redevinrent dorés. Elle dit quelque chose mais ses mots furent engloutis par un autre rugissement mais provenant du drakon, cette fois. Abyss tourna la tête dans sa direction et débita une bordée de jurons en voyant Jackal dont la peau avait viré au bleu d'encre soulevait le drakon du sol, comme s'il soulevait un sac et non une bête de plusieurs tonnes. La bonne nouvelle était qu'il n'avait libéré son démon qu'à moitié puisqu'il avait conservé sa taille humaine. Mais une fois qu'il se serait totalement déchaîné, il serait assez grand pour toucher les nuages. Et là, il serait irrécupérable, chose qu'Abyss voulait à tout prix éviter. Mais sans l'aide de Zevran, c'était peine perdue. Et ils n'avaient donc pas d'autre choix que d'abandonner Jackal.

Jackal s'avança vers le Bassin du Diable toujours en tenant le drakon. Son regard était verrouillé sur Knox qui avait perdu toutes expressions de victoire. Il n'y avait que du désespoir dans ses yeux. On récoltait toujours ce qu'on avait semé. Knox recula mais jeta un dernier regard à Abyss avant de s'enfuir, la queue entre les jambes en compagnie de sa goule et de Zoria.

Mécontent de la fuite de Knox, Jackal rugit et balança brutalement le drakon dans le Bassin du Diable. Il commença à se jeter sur les vampires qui restaient et se mit à les démembrer, comme s'il cassait des jouets. Il éclata de rire et continua à s'amuser avec les vampires.

— Il faut qu'on se casse, déclara Rex qui venait de les rejoindre.

— Et Jackal ? demanda Salem, désespérée.

Personne ne dit rien.

Salem fit les gros yeux.

— On ne va pas l'abandonner, si ?

LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 1 : Le Guerrier Ténébreux (À corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant