CHAPITRE 12

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Salem ne savait plus quoi penser. D'après ce qu'ils lui avaient raconté, les Djinns seraient en réalité pires que le diable lui-même. Mais alors qu'elle les dévisageait à tour de rôle, elle se demanda vraiment en quoi pouvaient-ils être dangereux. À première vue, ils ne ressemblaient qu'à de charmants — cinglés — jeunes hommes qui n'avaient aucune maturité et semblaient se foutre de tout. Même Abyss. Mais Salem avait réussi à apercevoir des brides de ténèbres enfouit chez ces hommes. Chez certains, comme Noah par exemple, lui avait fait froid dans le dos alors que chez Abyss ; ça l'avait réchauffé. Eos aussi avait quelque chose d'apaisant. Il semblait être le plus doux et le plus calme. Il se trouvait que Salem l'appréciait.

Une main se posa sur sa cuisse et la caressa. Salem tourna sa tête vers Abyss et soudain le monde s'arrêta de tourner. C'était incroyable comment sa présence à elle-seule pouvait l'isoler de tout ce que l'entourait.

— Putain, mais prenez-vous une chambre ! lança Noah. Ce n'est pas ce qui manque ici.

Abyss lui adressa un sourire en coin avec une lueur de malice dans les yeux, comme s'il savait quelque chose qui échappait totalement à Salem.

Un mouvement capta son attention et Salem tourna la tête vers l'embrasure de la porte. Une femme d'une extraordinaire beauté à la démarche aussi légère que la brise entra et vint s'installer à côté de Rex. Élégante et gracieuse, elle portait une robe en satin vert émeraude et ses magnifiques cheveux de la même couleur que le cœur d'un rubis lui descendaient par vagues jusque dans le bas du dos. Son visage était d'une perfection exceptionnelle ; ses yeux avaient la couleur de la nacre dont l'iris était entouré d'un anneau de lilas pâle. Elle était sûrement la plus belle femme que Salem ait jamais vue. Et franchement, là, tout de suite, elle avait envie de s'enterrer six pieds sous terre car il était clair qu'elle ne faisait pas le poids contre cette fille — non que c'était un concours mais quel genre homme pouvait résister à une telle femme. Étrangement, aucuns des hommes présent dans la pièce ne semblaient aussi émerveillés que Salem.

La femme planta son regard dans celui de Salem et lui offrit le plus éclatant des sourires, révélant sa parfaite denture immaculée, tellement blanche qu'elle semblait pouvoir aveugler Salem ; à moins que ce ne soit sa beauté. La femme repoussa une mèche derrière et Salem vit qu'elle avait également des oreilles pointues.

— Salem chérie, voici Twiy, dit Eos en découpant bien le « Tou » du « y ». Comme Noah, c'est une Faë.

Quel étrange nom... mais bizarrement cela lui allait bien. C'était à la fois doux et mélodie comme cette fille. Non, comme cette Faë.

— Bonjour, la salua Twiy d'une voix mélodieuse et Salem inspira profondément tout en posant une main sur son cœur.

Mon Dieu, cette fille semblait pouvoir la tuer avec seulement sa voix. Sa voix était magnifique. Parfaite. Merde ! tout chez cette fille l'était, en fait. Salem jeta un regard en coin à Abyss et constata que toute son attention était concentrée sur elle. Une douce chaleur se déversa dans le creux de son vendre. Elle ne comprenait pas bien pourquoi il me regardait pas Twiy alors qu'elle était mille fois plus belle qu'elle mais son cœur se serra en constatant cela. Jamais un homme ne l'avait regardé comme Abyss le faisait, avec possessivité. Et elle se surprit à aimer ça. Elle posa donc une main sur sa cuisse et la serra. Abyss sembla surpris mais lui adressa un sourire qui la fit rougir.

— Je suis heureuse de voir que tu vas bien, déclara la Faë.

Salem reporta son attention sur elle et fronça les sourcils.

— Pendant ta Muë, elle m'a aidé à prendre soin de toi, dit Abyss.

— Oh. Euh... merci.

LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 1 : Le Guerrier Ténébreux (À corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant