Chapitre 28

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La victoire de Serpentard fut fêtée le soir même. Beaucoup de rouges et verts étaient venus féliciter Jane, et elle les avait remerciés avant de s'engouffrer dans son dortoir. Elle s'était endormie en entendant toujours les Serpentard hurler.

Le lendemain, son quotidien reprit. Elle sentit une nouvelle fois le manque et se renferma sur elle-même. Elle ne supportait plus d'attendre. Elle ne savait pas si Loukas était mort. Elle n'avait jamais connu pire situation.

Au petit-déjeuner, elle remarqua que pas mal des Serpentard lui souriaient. Ça lui réchauffa en quelques sortes le cœur. Elle se sentait un peu plus intégrée. Au bout de la table, Drago et Pansy regardaient leur bol de céréales sans un mot. Jane avait vite saisi que l'accident de la veille avec sa vieille ennemie ne lui avait pas du tout plu - et elle n'était pas prête à aller s'excuser- mais Drago, elle avait du mal à le cerner. Était-ce parce qu'elle lui avait volé la vedette qu'il tirait la gueule ? Elle s'en voulait un peu, même si elle savait que c'était de sa faute s'il avait été viré de son poste.

Une heure après, alors qu'elle se rendait à son premier cours de la matinée en compagnie d'Auror, Harry vint la chercher.

-Jane ! Jane ! Hagrid est revenu !

Elle laissa en plan son amie et partit à la suite d'Harry, bientôt rejoints par Ron et Hermione. Tant pis s'ils séchaient. Hagrid avaient énormément manqué à la jeune fille.

Ils dévalèrent la colline et s'arrêtèrent à quelques mètres de la cabane. De la fumée sortait par le tuyau de cheminée et une voix leur parvint. Discrètement, ils regardèrent par une petite fenêtre.

Jane grimaça quand elle vit Dolores en train de discuter avec Hagrid.

-... Je vous ordonne de me dire où vous étiez ! siffla la sorcière.

-Je vous l'ai déjà dit, je suis parti pour ma santé ! répliqua celui-ci.

Ombrage jeta un coup d'œil dans leur direction et les quatre amis se baissèrent.

-Votre santé ? questionna-t-elle.

-Oui. Pour être au grand air, vous voyez...

-Oh oui, en tant que garde chasse, vous êtes rarement au grand air, n'est ce pas ?

"Vous êtes rarement au grand air, n'est ce pas ?" répéta Jane avec une voix hargneuse. Ses trois amis étouffèrent un gloussement.

-Et bien, si j'étais vous, je m'attendrais à repartir... en fait, je ne déferais même pas mes bagages.

La voyant se diriger vers la porte, le quatuor se cacha derrière la maisonnette et attendit que leur professeure se soit assez éloignée pour toquer. Hagrid leur ouvrit et leur sourit gentiment.

-Entrez.

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-Mais c'est top secret, compris ?

Le quatuor hocha la tête. Après avoir dit à Hagrid combien il leur avait manqué, ils s'étaient empressés de lui demander où il était passé pendant tant de temps. Ils avaient fini par le faire céder, comme d'habitude.

-Dumbledore m'a envoyé négocier avec les géants.

-Les géants ?! s'écria Hermione.

-Chuut ! s'énerva Hagrid.

-Vous les avez trouvés ? demanda Jane d'une voix plus basse.

-Ah, ils sont pas difficiles à trouver, pour dire la vérité... ils sont tellement grands.

Jane haussa un sourcil. Elle oubliait parfois qu'Hagrid n'était qu'un demi-géant.

-J'ai essayé de les convaincre de se rallier à notre cause, mais j'étais pas le seul à essayer d'obtenir leur appui.

-Des Mangemorts ? demanda Ron.

Jane pensa immédiatement à Lucius Malefoy et à son père.

-Ouais, exactement. Ils essayaient de les convaincre de rejoindre Vous-Savez-Qui.

-Ils ont... dit oui ? s'enquit Harry.

-Ils ont eu le message de Dumbledore. Certains se souviendront peut-être qu'il était leur ami, j'imagine.

-Et ce sont eux qui vous ont fait ça ? demanda Jane en pointant son visage du doigt.

Il avait deux gros bleus au milieu du visage, et ses cheveux étaient plus emmêlés qu'à l'ordinaire. Hagrid pressait un morceau de viande fraîche contre son front endolori.

-Pas exactement, non...

Il balança son morceau de viande à son chien en riant à gorge déployée, puis se rembrunit quand le vent se mit à souffler. Jane se dirigea vers la fenêtre et regarda au dehors. Le ciel s'était couvert et l'orage menaçait de gronder. Elle fut rejointe par ses acolytes qui avaient les visages fermés. Jane n'aimait pas cette atmosphère. C'était comme si quelque chose se préparait.

-Il se passe des choses dehors, comme la dernière fois. Une tempête approche. Il vaudrait mieux qu'on soit prêts quand elle arrivera, dit Hagrid d'une voix sombre.

Jane savait que Voldemort reformait son armée en secret, tandis qu'Harry faisait de même. Et avec ou sans le Ministère, ils allaient finir par s'affronter.

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"Nous vous confirmons qu'une dizaine de prisonniers sous haute surveillance se sont évadés hier en tout début de soirée. Le premier ministre moldu a bien entendu été prévenu du danger. Nous avons toutes les raisons de penser que cette évasion a été organisée par un homme qui s'est lui-même évadé de la prison d'Azkaban ; le criminel, bien connu, Sirius Black, cousin de l'évadée, Bellatrix Lestrange."

Jane lut le journal avec horreur. Le nom des évadés était dressé, accompagnés d'une photo. Le nom de Selwyn n'apparut aucune fois, et Jane en fut à moitié soulagée.

-Dumbledore avait prévenu Fudge que ça risquait d'arriver. On va tous se faire tuer parce qu'il ne veut rien entendre, s'énerva Hermione quand Jane lui rendit le journal.

Personne n'ajouta quoi que ce soit. Ils savaient tous les quatre que le ministre les conduisait à une mort certaine.

Jane tourna sa tête vers Neville. Son teint avait blêmit et il regardait son assiette avec des yeux vides, le journal posé sur ses genoux.

Elle connaissait l'histoire de ses parents et de Lestrange, pour que son père lui ait racontée. Elle pensa à tous ceux qui avaient souffert à cause de Voldemort, et qui allaient bientôt souffrir pour la même cause.

Elle avait de plus en plus l'impression que le monde se transformait en cauchemar.

A Suivre.

Jane Windia et l'Ordre du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant