30 Seconds To Love

Chapitre 11 : Andrea

Dimanche 15 avril 2018

12h25

Je me décide à rentrer dans l'hôtel, en remontant mes lunettes Dior sur la tête. Arrivée à la réception, un charmant jeune homme en costard me fait un large sourire.

Réceptionniste : Bonjour Madame.

Moi : Bonjour ! Je viens voir un ami, Shannon Leto. Pourriez-vous m'indiquer sa chambre ?

Le charmant réceptionniste tourne les pages de son registre derrière son desk et relève la tête, presque gêné.

Réceptionniste : Je suis désolé, je n'ai personne à ce nom.

Moi : Et Jared Leto ?

Réceptionniste : Nous n'avons pas de Leto dans nos réservations. Je suis désolé.

J'essaie tant bien que mal de me rappeler du prénom du guitariste mais sans son nom que je n'ai jamais connu de toute façon, ça ne servirait à rien.

Moi : Bon, tant pis, j'ai dû mal comprendre.

Je me retourne et me dirige vers un mini salon qui se trouve dans l'entrée. Je sors mon téléphone de mon sac Céline, et compose le numéro de mon répondeur pour écouter à nouveau le message de Shannon. Quand sa voix résonne, j'en ai presque des frissons. Et je me rends compte que j'ai bien compris, et que je suis bien dans l'hôtel qu'il m'a dit. Je me relève, déterminée, et retourne voir le réceptionniste.

Moi : Je suis désolée de vous importuner à nouveau, mais je ne pense pas avoir mal compris. Il n'y a pas d'autre Mandarin Oriental à Paris n'est-ce pas ?

Réceptionniste : Non Madame, il n'y en a pas d'autre.

Moi : J'ai reçu ça ce matin. Ecoutez.

Le réceptionniste, Martin, comme il est écrit sur son badge, attrape le téléphone que je lui tends et le porte à son oreille. Il me le rend après quelques secondes, en perdant son air gêné et en retrouvant son sourire.

Martin : Je vais voir ça. Qui dois-je annoncer ?

Moi : Andrea. Andrea Fournier.

Je sais que Shannon ne connait pas mon nom mais ça fait plus crédible de le donner. Quand Martin raccroche, il semble ravi pour moi.

Martin : Toutes mes excuses Madame Fournier. Monsieur Leto vous attend dans sa suite. La 308, troisième étage à droite. Les ascenseurs se trouvent au fond du couloir à gauche.

Je ne percute qu'à ce moment-là que les frères Leto ne peuvent décemment pas donner leur vrai nom quand ils réservent leurs chambres. Bref, dans l'ascenseur, le stress refait son apparition. Plus on monte, plus je me rapproche de Shan, et plus je me sens mal.

Quand la cloche d'arrivée à l'étage retentie, je suis au bord du malaise. Le liftier m'explique que je dois rejoindre le bout du couloir, et tourner à droite pour rejoindre la suite tant recherchée. J'essaie de garder toute mon assurance en sortant, jusqu'à ce que la porte se referme, me laissant là, seule. Mes jambes tremblent et je ne me reconnais pas.

J'arrive devant la porte de la suite de Shannon, et j'ai toujours du mal à respirer. Je me répète que ce n'est qu'un mec, ce qui me calme légèrement. Je frappe, et la porte s'ouvre rapidement.

Shannon : Bonjour Andrea ! Je suis content que tu sois là.

Moi : Bonjour Shannon. Je suis très contente moi aussi.

Il me fait signe de rentrer, et une vague de chaleur me traverse le corps. Quand je passe devant lui, ma main effleure son bras, et je sens qu'il bouillonne lui aussi. Je m'avance jusqu'au salon de sa suite, et je m'installe sur le canapé. Quand il arrive, il s'installe sur le fauteuil d'en face, et me dévore du regard. Il me désire autant que je le désire.

Shannon : Tu as faim peut-être ? Tu veux que je commande quelque chose ? Ou qu'on descende au restaurant ?

Non, j'ai juste faim de toi, on pourrait simplement aller dans la chambre, ça serait parfait.

Moi : Je n'ai pas déjeuné, mais je n'ai pas très faim pour l'instant. Mais si tu veux manger, on peut descendre, pas de soucis !

Shannon : Je vais commander des trucs, ça sera fait, mais rien ne nous oblige à manger de suite. Tu as des préférences ?

Moi : Non, aucune. Commande ce que tu veux, ça m'ira.

Il s'approche et attrape le téléphone à côté de moi pour passer commande de caviars avec tous les accompagnements. Quand il raccroche, je souris bêtement.

Shannon : Ça arrive.

Moi : J'aurais jamais imaginé que tu sois le genre de mec à aimer le caviar.

Shannon : Non, c'est vrai, je n'aime pas ça. Mais c'est qu'un apéritif, juste pour t'ouvrir l'appétit.

Je souris. J'ai chaud. Si seulement il savait que je n'ai pas besoin d'apéritif.

Moi : Tu sais, je ne suis pas venue ici pour manger. J'avais juste très envie de te revoir. Tu n'es pas obligé de faire quoique ce soit pour m'impressionner. Parce que tu sais, il te faudra bien plus que du caviar.

Shannon : Alors, il te faut quoi ?

Moi : A toi de trouver...

Je lui lance le regard le plus sexy dont je suis capable, et il comprend de suite. Il se rapproche de moi et passe son bras sur mes reins pour m'attirer contre lui. Son regard plongé dans le mien, j'ai l'impression que mon corps entier prend feu.

Shannon : D'accord...

Il m'embrasse enfin. Et j'en tombe à la renverse. Il est maintenant allongé sur moi, en plein milieu du salon, et je repense au service d'étage qui ne devrait plus tarder. Il commence à passer ses mains sur mes cuisses, et je n'en peux plus. Dans la précipitation, je lui enlève sa ceinture. Je me demande bien ce qu'il va penser de moi, mais après tout, il doit être habitué à ce que des filles se jettent comme ça à son cou. Dans la précipitation, il déchire ma robe.

Moi : Oh non, ma robe Chanel...

Shannon : Je t'en rachèterais une. Même dix si ça peut te faire plaisir.

On se met à rire et je commence à le déshabiller à mon tour, moins violemment.

Shannon : Attends...

Il se lève et quitte la pièce en courant, avant de revenir, un préservatif à la main. Je souris, on sent que monsieur a l'habitude. Quand on est tous les deux en sous-vêtement, et surexcités, le service d'étage frappe à la porte.

Shannon : Revenez plus tard !

Service d'étage : Mais c'est votre commande monsieur !

Il grogne et se lève. Il ouvre la porte en sous-vêtements, à l'étroit dans son caleçon. Le jeune homme en costard pousse son chariot jusqu'au salon, et se met un peu plus à rougir quand il me voit. Shannon lui donne un pourboire et le remercie gentiment, et sans le raccompagner à la porte, il s'assoit à côté de moi. Quand on entend la porte se refermer, tous les deux, on explose de rire.