Des peluches...
Une véritable armée de doudous colorés qui s'étendait du sol au plafond et qui aurait suffi à dissuader n'importe qui de sensé et tenant un tant soit peu à ses pauvres rétines d'entrer.
Cependant, sensé, ce n'était pas vraiment l'adjectif qui correspondait le mieux à Manon. Il aurait dû le savoir depuis le temps... La jeune fille contemplait la vitrine envahie de petits êtres de fourrure flippants, des étoiles plein les yeux.
- Wouaah ! Elles sont vraiment trop belles ! s'exclama-t-elle au comble de la joie. Pas vrai ? lui demanda-t-elle en attendant son approbation.
Alain jeta un œil à une peluche Mélofée dont l'expression boursouflée rappelait celle d'une vieille tante dont la chirurgie esthétique aurait mal tourné et eut bien du mal à lui donner raison.
- Euh... ouais... lâcha-t-il peu convaincu.
Sa réponse parut convenir à sa compagne de voyage qui, tout en conservant son optimisme, l'attrapa par le bras.
- Allez tu viens ? On entre ?
Comment ça « on » !?
- A-Attends... ! la stoppa-t-il. Tu devrais y aller toute seule.
- Pourquoi ? demanda la rouquine légèrement attristée en refusant de lui lâcher le bras.
Deux femmes, probablement des mères de famille, passèrent derrière eux. Alain surprit leurs sourires attendris et sentit ses joues chauffer un peu.
- Je t'attends dehors, déclara-t-il intraitable, en essayant de masquer son trouble.
- Mais il fait beaucoup moins chaud à l'intérieur, toutes les boutiques sont climatisées, lui assura la jeune dresseuse pour tenter de le convaincre.
- Je n'ai pas chaud, affirma-t-il en repoussant doucement son bras.
Le regard d'Alain tomba sans faire exprès sur les deux femmes, maintenant debout de l'autre côté de la route, devant les escaliers menant à la plage où ils avaient rencontré le Trépassable. Elles étaient trop loin pour qu'il puisse entendre leur conversation, mais au vue des regards peu engageants qu'elles lui jetaient, il n'eut pas de mal à en saisir le sujet. Il comprit qu'à leurs yeux il venait de passer du gentil jeune homme attentionné à quelque chose comme « un égoïste sans cœur » ou encore à « un radin aigri ». Il lui semblait pouvoir entendre leurs reproches à distance.
« C'est qu'à cet âge-là, les jeunes ne pensent qu'à leur pomme. »
« Comment peut-il refuser ça à une jeune fille si adorable ? »
« De mon temps, les hommes savaient se comporter en gentleman ! »
Etc...etc...
Alain soupira et se résigna.
- D'accord, c'est bon je viens.
- C'est vrai !? demanda Manon ravie. Hourra ! s'écria-t-elle avant de pousser la porte de la boutique qui portait le doux nom de (quelle originalité...) « Poké'pluche ».
Le jeune homme disparut à sa suite, pressé d'échapper aux regards accusateurs des deux femmes.
L'intérieur du magasin était plus grand que ce que la façade du bâtiment pouvait laisser présager. L'endroit s'étirait dans la longueur et les deux immenses étagères contre les murs étaient pleines à craquer de peluches Pokémon en tous genres. Et comme si ce n'était pas assez, l'espace entre l'entrée et la caisse était occupé par plusieurs rangées de bacs débordants, dans lesquels se mêlaient des montagnes de fourrures chatoyantes.
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Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution !
FanfictionAlain et Manon sont envoyés à Alola par le professeur Platane, afin de récupérer des informations sur les Ultra-Chimères auprès de la Fondation Æther. L'occasion est trop belle et Manon est bien décidée à profiter de son séjour dans les îles paradis...