Chapitre 16: Éclats

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Alain se réveilla en sursaut, tiré de son sommeil par un cri déchirant au beau milieu de la nuit. Le jeune homme se leva aussitôt et attrapa la Poké Ball de Dracaufeu avant de courir dans le couloir. Il tendit l'oreille à l'affut du moindre bruit et ne tarda pas à entendre de nouvelles plaintes étouffées suivies d'un grand fracas et d'un son de verre brisé.

Il se figea, pris d'un sentiment de malaise grandissant.

Ce vacarme provenait bien de la chambre de Manon.

Cédant peu à peu à la panique, le dresseur se précipita vers la porte et frappa à grands coups sur celle-ci.

- Manon ! C'est moi, Alain ! Qu'est-ce qui se passe !? Tu vas bien !? Ouvre-moi ! cria-t-il en s'efforçant de masquer au mieux toute trace d'affolement dans sa voix.

Aucune réponse, toujours les mêmes plaintes apeurées, les bruits d'objets, de meubles que l'on renverse.

Alain commença à perdre son sang-froid et tira désespérément sur la poignée, mais en vain. Elle refusait de céder. Il se remit à crier tout en tambourinant à la porte verrouillée:

- Manon ! Tu m'entends ! Manon !

Le jeune homme donna un dernier coup rageur dans le bois lisse et clair. Il grogna et recula jusqu'à toucher le mur opposé. Verrouillée ou pas, une fois sortie de son cadre cette stupide porte ne serait plus un problème.

- J'arrive ! s'écria-t-il, prêt à s'élancer et à lui régler son compte.

Mais avant qu'il ne le fasse, le loquet céda, déverrouillé de l'intérieur, et Marisson sauta à terre avant de courir vers lui, l'air bouleversé.

- Rima riiii ! couina le Pokémon plante, les larmes aux yeux.

- Qu'est-ce qui se passe !? s'alarma Alain en s'agenouillant à son niveau.

- Ma ma maaaa ! fit le hérisson en secouant la tête et en tirant le poignet du jeune homme à deux pattes en direction de la chambre de sa dresseuse.

Un nouveau bruit de verre brisé les fit sursauter. Il n'en fallut pas plus au dresseur qui se précipita à nouveau vers la porte et l'ouvrit en grand.

Le spectacle qu'il découvrit à l'intérieur le laissa bouche bée.

Le lit était en pagaille, comme s'il venait de servir de terrain à une lutte sans merci. Le drap blanc et fin servant de couverture avait été déchiré, et l'oreiller dont la taie était à moitié retirée avait atterri à l'autre bout de la pièce. Quelques « Poupées Pokémon » avaient également subi le même sort. La table de chevet avait été renversée et le réveil qui avait dû y trôner se trouvait maintenant par terre. Des cadres avaient chuté, recouvrant le sol d'éclats de verres.

Et au milieu de ce chaos, se trouvait Manon, recroquevillée par terre, secouée par des sanglots incontrôlables.

- Manon... ! s'écria le jeune homme en allumant la lumière et en accourant vers elle.

Il voulut la toucher, mais la jeune fille l'écarta brutalement et se traîna loin de lui avec l'énergie du désespoir.

- NON... ! À... À L'AIDE... ! cria-t-elle, les yeux vides et pleins de larmes, comme hantée d'une vision qui lui échappait.

- Manon, écoute-moi, retenta le jeune homme en se rapprochant lentement et en adoptant une voix aussi calme et rassurante que possible, c'est moi, Alain. Je peux t'aider, mais il faut d'abord que tu me dises ce qui ne va pas...

- NON... ! NON... ! JE NE PEUX PAS.... ! IL EST LÀ ! continua Manon terrifiée, les mains plaquées sur son ventre, le dos collé au mur.

- Manon, qui est là ?! insista le noiraud, maintenant accroupi à moins d'un mètre de la jeune dresseuse.

Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant