Attrape-moi ... si tu peux

7 - Atlanta - partie 1

Le 30 Mars 2016 – Lola, 

L'horloge affiche quatre heures et trente minutes quand le réveil sonne. Je ne me fais pas prier pour me lever, car je suis excitée à l'idée d'aller à Atlanta. De découvrir cette ville magnifique.

Jacques m'a contacté lundi soir en catastrophe, Bénédicte étant souffrante, il m'a proposé de me joindre à eux pour la remplacer. A priori ma mission est des plus simples, je dois porter les vêtements de MODS qui sont susceptible d'intéresser l'enseigne. Je peine à y croire d'autant plus que je ne suis jamais allée aux États-Unis.

Jacques doit arriver dans trente minutes, ce qui me laisse juste le temps de prendre une douche rapide, d'enfiler un tailleur bleu avec un chemisier blanc et une paire d'escarpins rouges (à la fois aux couleurs de la France que des États-Unis). J'embrasse Blanchette et quitte l'appartement.

Jacques est comme d'habitude à l'heure, je me mets à l'arrière car nous allons récupérer Justin à mon grand désespoir... et je ne veux pas croiser son regard ! Pourquoi lui aussi n'est-il pas tombé malade, je vous le demande !

Lorsque je le vois entrer dans la voiture, je suis mitigée entre colère et tristesse. Je m'arrache des lèvres un bonjour qui n'avait vraiment pas l'envie de sortir. Au travers de mon corps je ressens toute l'animosité que j'ai envers lui. Quel sale type !

Je reste discrète tout le long du trajet, laissant les hommes parler entre eux.

*

Nous arrivons à l'aéroport, le vol est prévu à douze heures et cinq minutes, soit deux heures à attendre avec lui... Nous déjeunons ensemble dans une cafétéria. Ne supportant pas de voir son visage, je quitte discrètement la table pour faire de la lèche vitrine.

L'embarquement est à l'heure, nous allons décoller dans quelques instants. J'ai quelques somnifères pour arriver à dormir si jamais ces 10 heures de vol ne sont pas supportables. L'angoisse monte peu à peu.

Je cherche du regard ma place, et lorsque j'y arrive enfin, je constate que la place est déjà prise. Ne manquait plus que cela pour que la pression continue de monter. La compagnie m'informe que suite à un surbooking ma place n'est plus disponible, et me propose de me surclasser gratuitement. Un véritable soulagement quand je vois que je vais avoir un écran rien qu'à moi !

L'hôtesse m'accompagne jusqu'à mon siège. Un homme d'une trentaine d'années je pense, est déjà installé sur le siège à côté. Je reste bloquée par sa beauté. Il est brun à la peau claire, les yeux bleus, une bouche fine, les cheveux courts, il porte un costume bleu, une chemise blanche. De sa voix rauque il me dit Bonjour, je m'empresse de lui dire bonjour également.

Je m'installe, et on annonce le décollage. A l'entente de ces mots, je commence à angoisser, puis c'est la panique à l'entente des moteurs. Je sens toute la puissance de l'avion. Je compresse l'appui main au moment où l'avion commence à prendre son envol.

L'inconnu assis à mes côtés me regarde, se demandant probablement pourquoi je suis dans un tel état. Je n'arrive pas à déterminer s'il veut rire, ou s'il a de l'empathie.

_ Première fois en avion ?
_ Ça se voit tant que ça ?
Il se met à rire à peine ai-je terminé ma phrase.
_ Juste un petit peu dit-il en souriant. Thomas et vous ?
_ Lola, enchantée.
_ Enchanté. En visite sur Atlanta ? On peut se tutoyer ?
_ Oui. Je suis avec mon boss. Et toi ?
_ Je viens régulièrement sur Atlanta dans le cadre de mon travail. Je pourrais t'envoyer par mail une liste des coins à visiter, et des restaurants au top.
_ Bien sûr, voici ma carte pro.
_ MODS ? Dit-il d'un ton un peu surpris
_ Tu connais ? Demandé-je surprise
_ Euh... non dit-il entre ses moustaches.
_ C'est une marque de prêt à porter féminin haut de gamme.
_ Oh et vous venez faire quoi à Atlanta ?
_ Pour affaire dis-je d'un grand sourire. Je ne sais pas qui il est, et je n'ai pas envie de m'étendre sur les affaires de MODS.
_ Oh OK ! Je dois travailler sur un dossier, si cela ne te dérange pas dit-il déjà penché sur son ordinateur.
_ Non bien sûr je comprends, je vais essayer de me reposer.