14 - Révélations

132 14 21
                                    

Le 2 mai 2016 – Lola,

Je suis sortie de l'hôpital il y a trois jours, en ayant retrouvé la majorité de mes capacités. J'ai élu domicile auprès de mes parents, dans la maison familiale. Il est tellement bon de retrouver les gens que l'on aime, de retrouver l'odeur de nos souvenirs et surtout des bons petits plats mijotés de maman.

Malheureusement la partie souvenirs du jour J reste bloquée, et je continue à espérer que cela revienne vite. Plusieurs tentatives d'hypnose ont été faites mais j'ai toujours cette image floutée de mon agresseur et de ce qui m'est réellement arrivé.

Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée durant mes journées à l'hôpital, entre les séances de Kiné, la visite de mes parents, la lecture du premier livre de papa, les visites surprises de mes collègues de MODS, de mon Paul adoré et du beau Justin (je me remémore encore ses mots, qui me font du bien au cœur, je n'ai jamais eu le courage de lui en parler).

Et je n'oublierai jamais Marie, elle ne travaillait pas le jour de mon départ, et je pense que c'était mieux ainsi, elle m'a vraiment été d'une grande aide.

Étant en convalescence pour les deux prochaines semaines, mes parents décident chaque matin des activités pour la journée. Et aujourd'hui je sais qu'ils m'ont prévu une surprise, ils en parlent depuis hier soir dès que j'ai le dos tourné, et ils ont fait des courses pour un régiment ! Peut-être que Laurent sera là ce soir !! Il est venu quand j'étais dans le coma, nous avons échangé au téléphone, mais je ne l'ai pas revu.

Après avoir dévoré au petit déjeuner Je décide donc de m'apprêter en conséquence ! Un jean, un pull léger noir, puis une paire de converse, et je me maquille. Je reprends le plaisir de m'habiller et me maquiller, j'aime la vie que j'ai manqué de perdre. J'ai perdu encore un peu de poids avec ce séjour à l'hôpital.

Mais j'ai décidé qu'il était temps pour moi d'avancer. D'aller au-delà de mes complexes physiques. Il est encore trop tôt pour me mettre au sport, mais j'y songe. Je m'installe confortablement dans mon lit, je sens la fatigue s'emparer de moi.

*

Je me réveille tout doucement de ma sieste. Mes oreilles se tendent lorsque j'entends une voix que je connais, celle de Paul. Ma plus grande surprise est la petite clochette que j'entends dans les escaliers. Celle de Blanchette. Elle me saute dessus en miaulant dans tous les sens. De retrouver mon petit chat me remonte le moral, d'entendre ses ronrons, sa recherche constante de papouilles, je la serre contre moi.

Tu m'as tellement manqué ma B ! Dis-je en lui faisant des bisous sur la tête.

Puis je vois Paul à l'entrée de ma chambre. Je suis heureuse qu'il soit là. Je l'embrasse sur la joue, et le remercie de ce beau cadeau. Il m'indique que c'est lui qui a pris soin d'elle et de l'appartement de manière générale. Je suis contente qu'il partage ma vie, c'est vraiment un homme bon.

Nous déjeunons avec mes parents, poulet et frites maison, Paul adore les choses qui baignent dans le gras, et il est servi. Quand je le regarde je constate qu'il a commencé à prendre du ventre, mais il reste toujours aussi beau. Je vais devoir le travailler au corps pour savoir s'il a quelqu'un dans sa vie ou si quelque chose ne va pas. C'est un boulimique de sport, il a une pièce dans son appartement rempli d'outils de torture.

Après le repas nous partons dans les Andelys, nous marchons le long de l'eau. Nous parlons profitons de cet instant pour nous chamailler et nous taquiner. Puis nous nous installons sur un banc au bord de l'eau. Le soleil en plein visage, que cela est agréable.

II me dit que je lui ai fait la plus grosse peur de sa vie, qu'il s'est rendu compte à quel point j'étais importante pour lui. Je peux lire la peur et la tristesse dans ses yeux et sa voix lorsqu'il m'annonce cela. Je lui mets un coup d'épaule sur le côté, en lui indiquant que je suis là, que je ne partirai pas, et que je l'adore.

Attrape-moi ... si tu peuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant