18 - Perdue

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Le 10 Mai 2016 - Lola,

Je commence tout doucement à rassembler mes affaires et à préparer ma valise car dans quelques jours je rentre enfin chez moi. A moi la liberté !  Non pas que je sois en prison, mais il est tellement appréciable d'avoir son chez soi !  Même si je dois avouer que j'appréhende la première nuit seule.

En début d'après-midi nous nous rendons dans une jardinerie pour acheter des fleurs. Depuis que ma mère s'est découvert la passion du jardinage on ne l'arrête plus, et cela m'aide à aller de l'avant. En pleine recherche de la fleur parfaite, mon téléphone se met à sonner.
Bonjour Mademoiselle Maussin. Inspecteur Le Goof..
Mon cœur s'arrête de battre à l'entente de ce nom. C'est la personne qui gère l'enquête concernant mon ingression.
Je suis désolée mais j'ai besoin de vous voir rapidement. Il y a une avancée dans le cadre de l'enquête.. Et.. J'aimerais bien vous l'annoncer moi-même.
J'ai la sensation que l'ensemble de mon corps tremble comme une fleur. 
_ Nous pourrons être aux andelys d'ici trente minutes répond-je le cœur battant.
Très bien à tout à l'heure.
Je range mon téléphone dans ma poche, j'ai la boule au ventre, la sensation que je vais vomir.

Lola où es tu ?
Ma mère me cherche, je l'ai laissé toute seule avec ses fleurs.
Maman dis-je d'une voix tremblante.
Je la vois arriver vers moi. Lorsque nos regards se croisent, son panier tombe au sol et elle accourt vers moi.
Lola !! Qu'est ce qui se passe ? Dit-elle en essuyant ma joue. Je ne me suis pas rendu compte que les larmes coulaient.
L'inspecteur vient d'appeler, dis-je entre deux sanglots, nous devons être à la maison dans moins de trente minutes.
D'accord calme toi ma puce, nous partons tout de suite.

Nous partons pour rejoindre les Andelys. J'ai un mauvais pré-sentiment. Ont-ils retrouvés Marc ?

Nous nous garons devant le portail, quand une voiture de police arrive derrière nous. Comme à chaque fois que je vois ce genre de véhicule, mon estomac se contracte. Nous saluons les officiers, puis je presse le pas pour entendre ce qu'ils ont à dire. J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine.

Installé dans la cuisine, les mains encore tremblantes, j'attends que l'on m'indique cette nouvelle.

Hier en fin de journée un corps a été retrouvé dit-il d'une voix amer.
Je le regarde ne comprenant pas ce qu'il veut dire. Qui serait mort ?
Il s'agit du cadavre de Monsieur Rodriguez.
A l'entente de ce nom, je comprends qu'il parle de Marc. Mon corps tout entier se paralyse, se fige.

Il nous informe ensuite que l'alerte a été donnée par un coureur qui parcourait le parc de la forêt domaniale de Roumare.  Son décès remonterait au soir où j'ai été agressée, mais l'état de décomposition du corps, ne pouvait confirmer qu'à quelques jours prés. Il y a eu un orage important dans la nuit de dimanche à lundi, le corps est probablement remonté à ce moment-là.

Mon esprit prend conscience que je ne reverrais plus jamais Marc. Cet homme que j'ai apprécié, avec qui j'ai partagé de doux moments, n'est plus.. Mon coeur encore une fois est meurtri.  Puis je comprends  que Marc n'est pas mon agresseur.  Il est probablement tout comme moi la victime d'un fou.
La peur m'enveloppe. J'ai la gorge nouée, je ne peux rien dire.  Je ne me sens plus en sécurité, paralysée par la possibilité de tomber sur lui où elle qui sais-je. Qui cela peut-il être ? Les larmes déferlèrent sur mes joues.

Ma mère me serre contre elle, mon père demande aux policiers qui est mon agresseur alors, puisque c'était le seul sur la liste des potentiels suspects.
Ils indiquent que l'enquête reprend, que de nouveaux interrogatoires vont avoir lieux.

Je n'arrive pas à me dire que cela est possible, perdue dans mes pensées les plus sombres, imaginant qu'il est peut-être là, à nous regarder par la fenêtre, ou pire encore il est peut-être dans ma chambre prête à me tuer moi aussi ....

Puis les policiers nous précise que des analyses complémentaires vont avoir lieux, car l'assassin a recouvert le corps de chaux.  Le cadavre est en décomposition avancée, et les dents ont été arrachées... A cette nouvelle tout mon corps part en arrière.

Attrape-moi ... si tu peuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant