28 - Dans le noir

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Date inconnue - Jacques,

Je me réveille le corps endolori sans comprendre où je suis. Le goût du sang dans la bouche me renvoie soudain aux derniers souvenirs. Nous étions dans un parking et quelqu'un ma cogné.

J'essaye de comprendre où je suis, il fait nuit noir. Au toucher je sens une belle égratignure au front. Je me rends compte que j'ai des fils, j'ai été recousu ! Suis-je dans un hôpital ? J'entends à mes côtés un gémissement.

- Qui est là ? Bénédicte s'est toi ?
- Jacques ? Répond-elle surprise.
- Oui ! Tu vas bien ?
J'ai du mal à bouger, tout mon corps me fait mal.
- Je crois oui, je n'en suis pas sur ! Dit-elle la voix tremblantes.
- Comment ça ?
- J'ai mal partout.. Pourtant je n'ai pas l'impression d'être blessée. Et j'ai terriblement mal à la tête. Je crois que je suis perfusée.
- Nous sommes peut-être dans un hôpital, j'ai des points à la tête tente-je de la rassurer.
- Je suis fatiguée, je crois que j'ai besoin de dormir.
- Repose-toi, demain il fera jour.

J'analyse au toucher ce qui se trouve autour de moi, j'ai la sensation d'être allongé sur un matelas, en tendant les bras je sens que celui-ci est à même le sol.
Puis soudain j'entends un bruit métallique, comme une porte qui s'ouvre. Une lumière intense pénètre la pièce, je suis éblouie par celle-ci. Mes yeux se referment. Je sens que quelqu'un qui approche. Je n'ai pas vraiment le temps de le voir, je sens la maladresse d'une seringue pénétrée ma peau. Tout devient noir.

Mes yeux s'ouvrent, une fine lumière nous éclaire. Je ne peux que constater que nous ne sommes pas dans une chambre d'hôpital. Une cave peut-être. Il fait tellement sombre.

Il semble que je sois réellement sur un matelas à même le sol. Puis quand mes yeux se tournent j'aperçois ma douce, elle aussi dans un lit comme le mien.

- Bénédicte ? Tente-je de la réveiller.

Elle ne réagit pas, probablement encore sous l'effet des sédatifs que l'on nous a administrés. Quand je la regarde ainsi assoupie et paisible je me rends compte à quel point je l'aime, et que j'ai peur de la perdre. Ce sentiment d'impuissance alors que j'ai juré de toujours la protéger.
Je me remémore notre rencontre.

** Souvenirs **

Ce fût un soir de douze Août. Je fus convié chez mon ami Philippe. Un homme avec un cœur emplie de joie et de partage. Après la perte de ma femme, d'un cancer du sein, il me soutint, me recueilli. Depuis plusieurs années il organisa des soirées dans sa grande villa de St-Tropez. Elles eurent pour but d'agrandir nos réseaux (Nous travaillâmes tous dans des milieux différents, mais pour avancer, le réseau est un plus).

Elle fut vêtue d'une combinaison blanche qui souligna parfaitement chacune de ses courbes. Mais c'est son rire qui m'eut le plus marqué. Elle rit aux éclats de ce que vint lui dire Philippe. Je les regardai me demandant ce qui pu autant faire rire une femme ! Puis il croisa mon regard et me rejoignirent. Et il me présenta Bénédicte. Nous passâmes la soirée à discuter et à rire.

Ma femme fut morte depuis bientôt trois ans et c'est la première fois que je me sentis aussi à l'aise. L'espoir de pouvoir retomber amoureux fut possible.

Le lendemain je demandai à Philippe ses coordonnées. J'eus la sensation de l'avoir déjà dans la peau. Comme deux aimants qui s'attirèrent.

Nous nous sommes revus à plusieurs reprises. Je tomba rapidement sous ses charmes. Cette femme douce et à la fois pleine de vie conquit mon cœur. Elle vécut d'une passion qu'elle sut transmettre, une passion qui régit toute sa vie.

Attrape-moi ... si tu peuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant