Un long séjour

De Retour

Nous sommes dans le tunnel qui relie l'Angleterre à la France depuis dix minutes pile. 

Je suis fatiguée d'avoir voyagé des mois avec des changements de températures, des décalages horaires... Mais cela passera dans les prochains jours.

J'ai passé énormément de bon moments avec ces gens super sympa de nous avoir accueilli dans leur pays, et même pour certains ont pu consolider une amitié avec eux et qui peut-être, je ne verrais plus...

Gabriel est en train de dormir sur mon épaule depuis tout à l'heure. C'est vrai qu'aussi ce voyage nous a permis d'ouvrir notre esprit avec le monde, mais particulièrement a pu nous causer certains soucis.

J'ai appris en regardant sur Internet récemment que Kimberley était son surnom qu'en vérité, cette peste ne s'appelle Jenifer. Elle a commis un meurtre passionnel sur un membre de sa famille et a été jugée il y a quelques jours au tribunal de Brasilia au Brésil.

Enfin une bonne nouvelle ! Malgré le fait que j'aurais voulu la tuer en personne ou même lui faire subir tout ce qu'elle a commis. Il faut se dire que le temps passe et c'est loin maintenant, j'ai retrouvé celui que j'aime même si je suis rancunière. 

Les vacances vont se finir dans cinq jours. Eh oui déjà. On va devoir rentrer en seconde générale dans un lycée avec des centaines de personnes.
Le temps passe vite, puis-je dire ! J'ai l'impression d'avoir commencé mon voyage hier soir... 

Bientôt, ces nombreux paysages seront que des souvenirs... Ils le sont déjà même.
Astre, Angeline, Kanti, Charles, Tim, Léa, Héléanne, Zoë, Arthur, Emma, Emie, Emmy, Maëlya, Noa, Ryan, Florian, Mattéo, Sébastien, Mathys, Manon, Namya et Antonin vont me manquer...

Au moins eux, ils ont été sympathiques avec nous contrairement à certains. Bon sang, si je continue à être nostalgique comme ça, je vais me mettre à pleurer.

Je ferme les yeux pour penser aux merveilleux moments passés à rire et à s'amuser. Une odeur particulière me revient. Celle du poulet mijotant avec du curry comme en Inde ou Sri Lanka.
Au bout d'un moment, je m'endors.

Trente minutes plus tard.

-Louise ! Réveille-toi ! On doit sortir du train !

Je me lève avec des petits yeux et nous sortons du wagon.

Arrivés à quai ... Nous prenons un taxi pour rentrer à Bogny-sur-Meuse dans le Grand Est.
Nous avons encore un trajet d'au moins trois heures et demie avant d'arriver dans notre ville. Cela va long, surtout que j'ai encore envie de dormir ! 

Dans la voiture, je reste avec Gabriel qui s'est mis sur le siège du milieu. Nous discutons de la conclusion de ce formidable long séjour et du début d'une vie de lycéen.
Heureusement qu'il reste cinq jours de vacances pour préparer la rentrée et aussi se reposer un peu, car sinon je vais m'endormir en cours moi ! 

J'espère que cela ne sera pas la dernière fois que je vois Gabriel parce que je ne sais même pas où au lycée. Il ne me l'a jamais dit mis à part que c'est plus près de son deuxième grand-père. 

Je continue le trajet dans les bras de Gabriel, endormie. Je n'ai même pas faim ! Gabriel se repose aussi, donc nous n'avons pas de besoin de faire un arrêt pour se dégourdir les jambes...

Plus tard durant le trajet.

Le taxi s'arrêta net. Réveillés, nous sortons de la Renault Mégane. Je prends les valises dans le coffre pendant que Gabriel paye le chauffeur qui nous a déposés sur la place de l'église.

Je regarde Gabriel, j'en ai les larmes aux yeux. Il me prend par la taille et me dit.

- Tu sais Louise ? C'est triste de te voir pleurer. Les disputes, c'est du passé donc ne t'en fais pas. Moi aussi, j'ai envie de pleurer, mais il faut bien quelqu'un pour te consoler. Dis-toi que c'est la fin d'un long parcours, mais le début d'un autre qui sera peut-être mieux que le premier. 

Il ressuya mes larmes avec la manche de son sweat et me prit dans ses bras... Je fermai les yeux ...
-On se revoit demain si tu veux... J'habite à trois cent mètres d'ici avec ma mère. On pourra aller manger une glace sur le quai si tu veux, je connais le marchand. Faut que je t'en paye une en Espagne. 

Je hochai la tête de haut en bas ...

-Allez ça va passer, je suis là ... Et puis on se verra aussi au lycée, je sais que tu t'es inscrit à Reims, Lycée Jean Jaurès.
- Oui...

Il m'embrassa essayant de me calmer. Ah quel plaisir de se rendre compte que quelqu'un tient à vous et qu'il vous aime, malgré les nombres sottises que vous faites et les gens qui veulent détruire votre petit monde à deux tout ça part une part d'égoïsme. 

Un léger souffle se leva sur Bogny-sur-Meuse, au bon moment bizarrement.

Il me regarda et me chuchota dans une de mes oreilles : « J'aime te voir sourire, ça te définis mieux que ces larmes qui brouillent la douceur de tes yeux. » 

Je souris pendant un court instant puis nous partons en direction du haut du village.

- Je te raccompagne ?
- Ouais, j'veux bien si cela ne te dérange pas.
- Pas du tout même, ça me fait plaisir.

Donc nous allons jusqu'à devant chez moi quand il se fut l'heure de nous séparer.
- Voilà, c'est chez moi. Alors demain, quinze heures ça te va ? J'aimerais me reposer un peu quand même. 

- OK pour quinze heures, je viendrai te chercher alors.
- À demain alors.

J'ouvre le portail de la maison et lui fait un dernier signe de la main avant de partir sans me retourner vers le garage et y pénétrer.

Et voilà, c'est la fin les enfants !

- Woh Grand Maman ! T'as fait le tour du monde avec Grand-papa ? C'est génial ça !
- Grand Maman ?! C'était en quelle année que ton voyage s'est déroulé ? Le monde était comme là actuellement ? On vivait sous l'eau ?

- Oh ! En 2018, si je me souviens bien ! Et non, il y avait encore de la vie sur la terre ferme à ce moment-là et puis il y avait beaucoup d'animaux comme des chiens ou des lapins ! J'étais jeune et le monde était meilleur ! Mais on nous disait déjà que le réchauffement et le dérèglement climatique existaient, mais les gens s'en fichaient beaucoup, ou en doutaient très peu comme un certain Donald Trump. 

- Ah oui le président orange des Etats-Unis ! Le robot maître me l'a dit. Il ressemblait à une mandarine avec une crevette sur la tête ! Mais Papi n'était pas né à ce temps ? T'es un dinosaure en fait Grand Maman !

- Mais non Philéas ! Grand Maman et Grand Papa ne sont pas des dinosaures ! 2018, c'était il y a 70 ans !

- C'était même les 100 ans de l'Armistice de 1918 alors les dinosaures, c'était beaucoup plus loin ! Imagine Grand Maman et Grand-papa, ils ont vu des lémurs catta ! Des vrais !

- J'suis d'accord avec toi Giovanni ! La chance que Grand Maman et Grand Papa ont eue ! Ils ont vu et touché des vrais animaux en voie de disparition !

- Calmez-vous les enfants ! Et oui, et tu sais quoi, Giovanni ? À Madagascar, on m'a pris en photo avec un lémurien sur l'épaule, je te donne la photo puisque tu aimes beaucoup ce primate !

- Merci Mamie Louise !

- Je suppose que vos parents vous attendent ! Je vous raconterai la suite avec Grand-papa la semaine prochaine ! Allez au revoir mes petits poissons !

- Au revoir Grand Maman Louise ! Au revoir Grand Papa Gabriel !