Brun pouvait enfin profiter de son harem, après une journée épuisante où il avait reçu une délégation du Salirian qui venait le menacer d'une guerre s'il continuait à razzier ses villages. L'ambassadeur était un pauvre idiot. Il représentait un royaume qui n'existait que dans l'imagination de ses dirigeants, en proie aux guerres intestines, pour savoir qui aurait un petit peu d'un pouvoir qui avait disparu avec l'arrivée des feythas. Déjà du temps de l'ancien empire Okarian, le Salirian était une province lointaine, isolée de la capitale et considérée comme attardée. Par contre, la femme de l'ambassadeur valait le coup d'œil. Il faudrait qu'il se renseigne sur elle. Ce n'était pas son style, trop grande et trop fine là où il les aimait petites et plus rondes. Un peu comme cette Deirane que son espion avait attirée à son attention. Mais il pourrait certainement en tirer un bon prix.
Sa dernière acquisition était du même style que cette petite paysanne Yriani. Il l'avait fait tatouer selon la gravure que lui avait apportée Ternine et lui avait fixé un rubis sur le front. Bon, la colle ne tenait pas longtemps et il fallait le rajuster souvent. Mais il faisait illusion. La fille avait beaucoup crié et pleuré pendant l'opération, mais elle avait trouvé le courage de l'insulter, ce qui renforçait l'illusion. C'est exactement comme ça qu'il imaginait Deirane, comme une pouliche rétive qu'il faudrait mater.
La jeune esclave se révéla parfaite. Indocile à souhait. Même les menaces ne purent la calmer et il dut la frapper pour qu'elle arrête de se débattre. Il la maîtrisa de tout son poids, lui maintenant les bras au-dessus de la tête. Malgré sa vigueur, elle ne pouvait se dégager, elle était trop menue pour ça. Quand il la pénétra, c'est en criant qu'elle l'accueillit en elle. Après avoir fait l'amour, il la lâcha. Elle lui tourna le dos. Il l'enlaça, manifestant un semblant de tendresse. Elle l'avait mérité après tout, elle avait tenu son rôle à la perfection. Elle ne s'enfuit pas, mais elle se recroquevilla sur elle-même, protégeant sa poitrine de ses bras croisés. « étrange, pensa-t-il » C'était le seul endroit de son corps qu'il n'avait pas brutalisé. Il la sentait trembler. Il comprit qu'elle pleurait et se demanda pourquoi.
Une cloche sonna, le réveillant. Il regarda sa jeune concubine. Elle s'était endormie elle aussi, seul moyen à sa disposition pour échapper un moment à ce monde. Les larmes avaient séché sur ses joues. Il se retourna pour se rendormir, agacé par cette cloche qui tintait. L'idée chemina lentement jusqu'à son esprit. Il se redressa brutalement sur son lit, ce qui réveilla sa compagne. Elle recommença à pleurer mais Brun se désintéressa totalement d'elle. L'alarme sonnait, le royaume était attaqué. Sans attendre les domestiques, il ouvrit les rideaux de la fenêtre pour faire un peu de lumière et s'habilla. Puis il s'élança dans les couloirs.
Il courrut vers la plus haute tour de son palais. De là, il pourrait voir ce qui le menaçait. En chemin il croisa Dayan, qui visiblement était également occupé avec sa compagne peu avant, et qui se rendait maintenant au même endroit que son roi.
— Que se passe-t-il ? demanda Brun, vous êtes au courant ?
— L'Helaria nous attaque, répondit le ministre, sa flotte se prépare à entrer dans le port.
— Mais pourquoi ? Nous avons bien fait attention à ne pas les provoquer.
Ils arrivèrent au sommet de la tour. De là, ils voyaient toute la ville jusqu'à la mer. Effectivement, trois navires helarieal s'approchaient de toute leur voilure. Ils seraient là dans moins d'un monsihon.
— Que pouvons-nous faire ? demanda Brun.
— Capituler sans conditions.
— Il n'en est pas question. Ils ne sont que trois.

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L'esclave (La malédiction des joyaux - Livre 2)
FantasíaSoixante ans se sont écoulés depuis la guerre qui a mis fin au règne des tyrans. Une civilisation a pu renaître sur les ruines, malgré la subsistance de poches de chaos. Mais la plus grande partie du continent reste mortelle. Vivant en limite de la...