Différente

11.

Je me mis à le crier dans la salle. Ça me faisait du bien. Je voulais que tout le monde l'entende.

Ma voix recouvrait la musique, et je me relevai en le criant toujours. Je me remis à danser avec un souffle nouveau, un souffle de bien-être. Je tentai de nouvelles choses, que je n'aurai jamais ne serait-ce qu'oser imaginer avant. Une fois que je fus de nouveau à bout de souffle, je me resservis un verre d'eau. Lorsqu'une pensée me vint en tête.

Ca faisait longtemps qu'ils étaient partis. Alors qu'ils étaient censé avoir des jours de repos après leur tournée. Ce n'était pas normal. Et mon ventre commençait à gronder. En mettant ma main sur mon ventre, j'éteignis la musique. D'un coup, la pièce parut vide. Je sortis de la pièce, pensant demander mon chemin à quelqu'un que je croiserai dans les couloirs, lorsque j'entendis des voix.

- C'est Jin-hyung qui y va, après tout c'est le plus vieux, c'est son travail.
- Non ca devrait plutôt être J-hope qui va voir, c'est le main-dancer après tout. répondit le concerné.
- Non c'est à Jungkook d'y aller ap...
- CHUUUUUUUT !!!! La voilà !!! clamait Jimin.

Je m'approchais d'eux, en les dévisageant, ce qui dût leur faire peur puisqu'ils se mirent en rang et saluèrent avec leur salut pour les émissions. J'eclatai de rire, ce qui les détendit quelque peu. Un blanc s'installa, personne ne sachant qui devait parler ni de quoi. Ce fut finalement Jimin qui le rompit.

- C'était vraiment.... Waouh.... Tu as les mêmes dons que ton cousin pour la danse, c'est indéniable.
- Je suis d'accord, je pense même que tu danses mieux que moi... Quand tu danses on ressent les émotions, et on ne peut pas s'empêcher de te regarder, tellement c'est beau.
- J'ai cru remarquer que la deuxième fois ou tu t'es levée ta manière de danser avait changer, tu étais plus libre, plus sûre. Et tu croyais quelque chose, que nous n'avons pas compris.

Je regardai le sol, gênée. Personne, à part mon père, ne m'avait jamais complimentée sur ma danse, même ma mère, qui préférait la littérature au sport. Elle disait que c'était inutile, que je ferai mieux de me faire des amis. Je me souviens qu'à l'époque, mon père lui avait dit qu'elle était folle, que la danse était le meilleur moyen de s'exprimer, et elle avait consenti à me laisser y aller. Après la mort de mon père, j'avais décider de ne plus jamais danser et j'avais tenu six mois, avant de finir par devenir presque folle, et de danser tout mon soul.

- J'ai dit que j'étais moi et que je ne me laisserai plus faire, je suis différente et fière de l'être.

Ils se regardèrent tous et je compris qu'ils n'avaient pas compris l'importance que ça avait. Tous sauf un. Il prit la parole.

- Ils ne peuvent pas vraiment comprendre ce que ça signifie. Ils n'ont pas été rejeté pendant leur enfance, à part Tae mais c'est encore une autre histoire. Quand j'étais jeune, je n'avais pas vraiment d'amis. J'étais trop mature, trop intelligent, trop différent. Un peu comme toi j'imagine. Ça désolait beaucoup ma mère, de se dire que son enfant n'avait pas d'amis, et qu'elle ne pouvait pas vraiment l'aider. Alors elle a décidé de faire des tests, pour voir ce qui n'allait pas chez moi. Elle s'attendait à trouver un truc du genre peur de l'autre ou associabilité forte, mais dès le premier test il s'est avéré que j'étais "juste" haut-potentiel. Je ne le vivais pas mal, au début, mais l'une de mes cousine, dont j'étais proche même si notre relation consistait à être mieux que l'autre, m'a blessé à cause de ça me disant que j'avais beau être plus intelligent je ne savais pas me faire d'amis et que c'était vraiment ridicule. Maintenant je vais mieux. Parce que j'ai rencontré mes amis. Je ne sais pas si c'est pareil pour toi, mais voilà mon histoire.

J'aquiesçai. C'était tout ce que je pouvais faire après un discours pareil. En quelques mots, il avait parfaitement, ou presque, résumé ma situation. Les seules différences étant que moi c'était mon frère qui m'avait rabaissée, et que sa personne de confiance était encore en vie. Pas la mienne...

- C'est exactement ça. Merci. Vraiment.

Les larmes montaient dans mes yeux, et je battis vainement des paupières pour les chasser.

- J'espère que tout va vraiment mieux dans ta vie, continuai-je, et que ce n'est pas juste une façade cachant mille blessures. Et je suis vraiment heureuse que tu ais trouvé les bonnes personnes, pas seulement les gens de ton agence, mais aussi les ARMYs. Ils t'aiment et te soutiennent, vous soutiennent vous tous, quoique certain disent, en aucun cas ils ne ne te jugeront.

Ma voix se brisa sur les derniers mots, et le dernier rempart contre mes pleurs commençait à céder. Je n'osais regarder aucun des sept garçons, certaine que je m'effondrerai. Je regardais plutôt le sol, avec ses motifs réguliers, en jouant avec les ficelles du pull que Jungkook m'avait gentiment prêté.

- Ne t'en fais pas Yunh So, les gens de la famille Jeon sont irresistible. Ton entourage ne s'en rend juste pas compte.
Sur ces mots il me fit un clin d'œil et s'avança pour me prendre les mains. Je reculai instinctivement.

- Ok pas de contact physique, c'est noté, autre chose à éviter ?
- Je ne suis pas fan des foules non plus, comme vous l'aurez remarqué. Et si vous pouviez éviter de me regarder dans les yeux... ça m'arrangerai. Minaudai-je, gênée.
- Tes désirs sont des ordres princesse.

Tous se tournèrent vers le rappeur ayant sorti cette phrase hors du commun. Suga.

- Bah quoi ? J'ai vu ça dans un drama... se défendit-il.
- Encore si c'était Jin qui avait sorti ça on aurait compris... mais là !!! Répondit le leader.
- YAA NAMJOON-AH !!!! Tu veux te battre c'est ça ?? Tu paies rien pour attendre !! s'énerva le concerné.

Pendant que le plus vieux et le leader se livraient un combat ridicule et que la maknae line faisait un public enragé, J-Hope dit à Suga :

- C'est toujours pareil sérieux.
- C'est si simple de le faire partir... renchérit le deuxième.
- Belle tentative d'ailleurs, 1 point pour toi.
- Ça nous fait donc 55 à 42 pour toi si je ne me trompe pas. Je remonte au score !!!

Je m'approchai d'eux, ne comprenant pas de quoi ils parlaient quand mon cousin nouvellement découvert m'entraîna visiter le reste de l'agence, loin du reste du groupe.