J'étais une lycéenne en classe de seconde, la tête pleine de rêves et d'espoirs. Espoir que je pourrais un jour montrer mon vrai visage à quelqu'un qui ne partirai pas en courant dès que j'enlève mes lentilles, révélant ainsi mes yeux vairons. Espoir qu'un jour je trouverais quelqu'un qui voudra bien de moi en tant qu'amie parce que à part mon lapin en peluche les gens me trouvaient trop bizarre, trop différente. Je ne comprenais tout simplement pas leur manière d'être à toujours sourire même aux gens qu'ils n'aiment pas, à toujours mentir et faire semblant.
J'aurais adoré appartenir à leur monde à parler de la nouvelle musique d'un tel ou du prochain feat d'un rappeur américain, sauf que moi j'écoutais de la k-pop, et à part ça mon seul centre d'intérêt c'est la danse et le dessin, alors je comprenais absolument rien à ce qu'ils racontaient.

Comme tous les lundis matins, je me levai avec un sentiment d'amertume à cause de la reprise de ces cours tout aussi obligatoires qu'inintéressants. Nan mais franchement qui a inventé ça ? Il mériterait la peine de mort. Je pris mon petit déjeuner, m'habillai, me brossai les dents, et mis ma lentille, elle est brune comme mon oeil droit, le gauche étant bleu.
J'arrivai au lycée avec 20 minutes d'avances, habitude de longue date, pris mes feuilles dans mon casier, et entrai en classe. Je me mis au fond, comme d'habitude, de manière à ce que personne ne me remarquait, mis mes écouteurs et dessinai ce qui me passait par la tête.

La porte s'ouvrit alors sur Amélie et des deux servantes, qui la suivaient comme son ombre, cette fille qui faisait semblant d'être mon amie mais qui m'éxaspèrait au plus haut point. Je priai je fois de plus pour qu'elle ne vienne pas me parler, en vain

- Salut T/P ! Ça va aujourd'hui ? Comment tu fais pour arriver toujours en avance franchement ?

J'augmentai le son de mes écouteurs afin de ne plus entendre son horrible voix.

- Tu compte vraiment m'ignorer comme ça ? Je suis ta déléguée je te rappelle !!
- ...
- Il va falloir que tu apprennes à parler mieux aux gens qui te sont supérieurs et ça commence par moi !
- ...

Elle pensait réellement qu'elle méritait d'être ma supérieure ??? Elle avait vraiment pris la grosse tête celle-là.
Enfin on ne pouvait plus rien pour elle, ni pour personne dans cette classe d'ailleurs. J'augmentai encore le son et me tournai vers la fenêtre, de façon à la faire partir, ce qui, pour une fois réussi. Il pleuvait quand je me tournai vers la fenêtre, et les retardataires couraient sous la pluie tandis que l'un d'eux marcha dans une flaque, glissa, et finit par tomber, me faisant éclater de rire. Oui j'étais un peu sadique sur les bords mais c'était si drôle.

Je me retournai vers l'intérieur de la classe, les larmes aux yeux ( oui à ce point là ) et remarquai que tout les yeux étaient tournés vers moi. Je rougis et me racla la gorge bruyamment. Heureusement la sonnerie annonçant le début des cours retentit me sauvant de ce soudain trop plein d'attention.

La prof fit irruption dans la classe, et je dus ranger mes écouteurs, ce qui ne m'empêcha pas de continuer à dessiner. La plupart du temps, les profs me laissaient tranquilles, car ils savaient très bien que je connaissais les réponses à toutes leurs questions, ayant été diagnostiquée haut-potentiel quand j'avais 14 ans avec un QI de 148 et en plus j'étais tres cultivée, seulement cette prof était nouvelle, et voyant que je ne suivais pas son cours, elle m'interrogea. Je repondis à sa question avec des thermes scientifiques qu'elle ne comprit pas, et recommençai à dessiner.

À la fin du cours la prof me retint.

- Mademoiselle Mercier, attendez !! Votre réponse était vraiment complète et impressionnante, alors pourquoi êtes-vous encore dans cette classe ? Vous pourriez déjà avoir votre bac et aller à l'université !!
- Si je n'y vais pas c'est parce que je ne sais pas encore ce que je veux faire, alors que pour aller à l'université il faut savoir ce qu'on veut faire. Au revoir Madame.

Et je sorti de la salle.

DifférenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant