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Je me détournai d'eux avec un léger pincement au cœur mais un grand sourire ornait mon visage. Je mis mes écouteurs et lançais une musique aléatoire avant de me diriger vers ma porte d'embarcation. J'enlevais mon masque pour mieux respirer et baissais ma capuche, révélant mon visage à qui voudrait bien le voir. Je me sentais libre comme jamais je ne m'étais sentie en lieu public auparavant. Certaines personnes se tournaient sur mon chemin, me montrant parfois du doigt, faisant parfois des commentaires à voix basse mais cela m'importait peu. Je me fichais qu'on me voit, parce que j'avais le droit. J'avais le droit d'exister.

Une longue file s'étendait devant la porte d'embarcation, je décidais donc d'attendre sur un siège et de faire la file quand elle se sera un peu rétrécie. Je m'assis en face d'une longue baie vitrée qui donnait sur les pistes de décollage et d'atterrissage. Une voiturette suivie de plusieurs chariots de bagages s'approcha d'un avion, plusieurs personnes en sortirent et chargèrent les bagages sur un tapis roulant. Une autre voiturette s'approcha et la première s'en alla. Des voiturettes, des bus, des avions circulaient sur le goudron, comme un ballet parfaitement articulé.

Je me détournais de ce spectacle que j'étais la seule à voir pour entrer dans la file qui avait largement rétréci. Je donnais mon billet à l'hôtesse ainsi que mon passeport. Elle me fixa intensément et avant de me rendre mes papiers, elle me dit :

« Vous êtes la cousine de Jungkook n'est-ce pas ? je suis d'accord avec vous et je vous soutiens. Ils ont droit à une vraie vie ! bon vol. »

Je lui souris et m'inclinai légèrement avant d'entrer dans le couloir qui menait à l'avion où je montrais mon billet à une autre hôtesse qui m'amena à ma place en première classe. Je jetai un regard rapide à l'entièreté de la première classe avant de m'asseoir à ma place, à côté d'un hublot. C'était ici que toute cette histoire avait commencé. Il s'en était passé des choses depuis cette heureuse rencontre, et j'espérais que le futur me réserve tout autant de bonnes aventures.

C'est sur une note d'espoir que l'avion décolla à 1-h de Corée Du Sud pour me ramener à la maison. Le voyage du retour me parut plus long que l'aller, je n'avais pas 7 incroyables garçons pour m'occuper, seulement une série et du sommeil.

Survoler la France me donna une sensation étrange. Le ciel s'était assombri, les quelques nuages blancs qui flottaient dans l'air contrastaient avec l'obscurité du ciel et la couleur dorée qu'avait pris le pays. Il n'était que 20h, pourtant j'avais eu 11heures de vol. j'avais l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps. Je regardai le sol loin en contre-bas. Il ressemblait à une rivière d'or, illuminé par les lumières artificielles. Là en bas, des familles dinaient, regardaient un film, des enfants dormaient, bercés par de doux rêves, et moi, j'allai bientôt rejoindre ma famille.

L'avion atterri et mes oreilles se bouchèrent momentanément. Je sortis de l'avion parmi les premiers et me dirigeais vers la salle des bagages pour attendre ma valise. J'allumai mon téléphone pour envoyer un message à mon frère et lui dire que j'étais bien arrivée et qu'il devait venir me chercher. Il me répondit quelques minutes plus tard qu'il était en chemin et surtout, qu'il avait découvert ce que faisait ma mère et que ça n'allait pas me plaire. Il commençait à y avoir de plus en plus de monde dans la salle des bagages, je sentis mes poumons se serrer, ma vision se flouter petit à petit. Je mis mes écouteurs, fermai les yeux et me forçai à inspirer profondément même si ça me faisait mal. Je me calmai lentement et quand je sentis que toute la pression dans ma poitrine était partie, je rouvris les yeux. Les bagages arrivaient déjà sur les tapis tournant et les autres personnes quittaient la salle dans un mouvement de masse.

Je récupérai ma valise et me dirigeais vers l'attroupement de personne pour sortir de cette salle et retrouver Nathan. Je voulais savoir, savoir pourquoi ma mère avait cherché à m'éloigner de la maison pendant une semaine. Pourquoi l'avait-elle fait si brusquement, en s'organisant pour que je rencontre mon cousin mais en me donnant une fausse réservation d'hôtel. Elle devait réellement vouloir faire quelque chose que je n'aimerais pas du tout.

Un jeune homme d'une grande taille me fit signe en sautant. Ces cheveux noirs rebondissaient sur ses oreilles et ses yeux bleus légèrement bridés ne me lâchaient pas du regard. Il agitait ses bras dans tous les sens. Sur son visage trônait un sourire rayonnant. Je m'approchais de lui d'un pas lent, je n'étais pas sûre de son identité. J'enlevais l'un de mes écouteurs et j'entendis sa voix dire :

- T/P.

Je courus vers lui, poussée par un sentiment étrange, et pris mon frère dans mes bras, abandonnant ma valise derrière moi. C'était agréable de le retrouver après toutes ces années à l'ignorer. Je ne l'avais même pas reconnu. Je me reculai pour mieux l'observer, il était beau, le mélange parfait entre mon père et ma mère.

« Contente de te revoir Nathan.

- Moi aussi t/p, j'adore ton pull au fait. »

Je baissai les yeux sur mon pull et me rendit compte que depuis mon départ de Corée, je portais le pull de mon cousin, celui qu'il m'avait prêté la première fois que j'étais allée à l'agence avec eux et que j'avais fait un malaise...

« Oui, il a une grande histoire, répondis-je à mon frère en souriant. On y va ?

- Ouaip ! je suis garé par là-bas, attends je vais prendre ta valise, tu dois être fatiguée après ce long voyage. »

Il me guida jusqu'à sa voiture, chargea ma valise et s'installa derrière le volant. Je m'installai à mon tour et finit par demander ce que ma mère mijotait, laissant toute ma curiosité m'envahir.

« Et ben... j'ai euh... j'ai fouillé dans des papiers qui trainaient sur la table de la salle à manger et il semblerait qu'elle ait fait toutes les procédures légales pour interdire les poursuites des recherches de papa sur l'antidote... le centre de recherches changera de domaine dans 3 jours, c'est pour ça qu'elle voulait t'éloigner de la maison ; elle a déjà donné des interviews et des gens de l'État sont venus hier pour je ne sais quoi. En bref, les recherches de papa seront rendues vaines dans trois jours. Elle a même brulé certains de ses rapports dans la cheminée du salon...

- ELLE A FAIT QUOI ?? »

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