Sur le chemin du retour je me sentais bien. Mon sac à dos sur les genoux, la lettre de mon père à l'intérieur. Cette lettre que je voulais tellement ouvrir et lire que j'en souffrais physiquement. Elle représentait tellement de choses pour moi que je ne voulais pas prendre le risque ne serait-ce que de l'éloigner de moi plus d'une seconde. Alors je serrais mon sac très fort contre moi, au point de croire sentir une douce chaleur réconfortante, celle que mon père dégageait le soir où ma "meilleure amie" avait tout découvert, et tous les jours suivants ou j'en avais eu besoin, rentrer dans mon corps, pénétrer mes tissus et se glisser jusque dans mon coeur qui ne savais plus quoi penser ni ressentir. Cependant, malgré que je fus complètement perdue parmi tous ces nouveaux sentiments que je découvrais ou redécouvrais je me sentais bien.
« Tu sais quand je t'ai dit que je te considérais comme de ma famille, c'était vrai, je le pense vraiment. J'ai l'impression que je peux te faire confiance, et la première fois que je t'ai vue, quand tu étais tombée par terre et que Namjoon-hyung t'avais aidé, étrangement je ne me suis pas méfié de toi. Pourtant toutes les circonstances montraient que j'aurai clairement dû. Tu aurais très bien pu être une sasaeng qui aurait pris connaissance de cette histoire de famille française...
- Pourtant tu as appelé ta mère pour verifier mon identité...
- Mon manageur m'y a forcé et si je ne l'avais pas fait un membre ou quelqu'un du staff l'aurai fait, et je préférais clairement que ce soit moi qui le fasse.
- Oh... Je vois... A vrai dire je m'en doutais un peu et je craignais que vous ne me preniez pour une sasaeng.
- Et si tu savais comme je suis heureux que tu n'en sois pas une, et à quel point ça me fait du bien de rencontrer une personne qui ne soit pas une fan folle de l'un des membres ou bien un autre artiste, mais qui soit juste une personne normale avec laquelle je peux parler des sujets que je veux, sérieux ou non, sans avoir peur de me faire juger, ou pire, que ce que je dis et fais soit divulgué sur les réseaux.»J'en restais bouche-bée. Il ne laissait rien paraître du tout de ce qu'il ressentait. Sa vie devait être un enfer, à ne rien pouvoir dire, faire sans se faire ficher partout sur les réseaux.
« Mais pourquoi ? Pourquoi avoir choisi ce métier si tu as tous ces inconvénients ? C' est vrai quoi, vous êtes surmenés, ne pouvez pas avoir de relation sans la désapprobation des fans, êtes suivis par des gens fous, ne pouvez rien dire ou faire sans que ça aille sur les réseaux, et sur les journaux people en ligne. Alors pourquoi ?
- Parce que c'est ma passion. Avant d'être un travail plein d'inconvénients c'est le seul travail qui me permet de vivre de ma passion au quotidien et d'aider des gens avec ce que je sais faire. Alors je sais que ça peut paraitre fou, mais dans la vie il faut se lancer et abuser ensuite, et personnellement je ne regrette rien.»Je le regardais et il regardait la route, l' air de rien. Comme s'il ne venait pas de me donner la clé pour sortir de cette prison que je m'étais faite moi-même. Comme s'il ne m'avait pas aidée à retrouver ce que j'avais perdu, la confiance. Dans la société, dans les autres, mais surtout, la confiance en moi.
Je serrai un peu plus mon sac contre ma poitrine faisant remonter pas mal de souvenirs enfouis au plus profond de ma mémoire. Tous concernaient mon père mais un en particulier attira mon attention. J'avais huit ans et j'étais roulée en boule à côté de la baignoire, je baignais dans mes larmes, et, comme à chaque fois, mon père m'avait abordée comme à son habitude. Je l'entendais encore me demander de sa douce voix : Hé mon petit rayon de soleil, pourquoi te caches-tu derrière des nuages de tristesse ?
Ce jour-là, je m'étais cachée derrière une poubelle dans la cour de récréation parce qu'un garçon m'avait fait un câlin par derrière et que je l'avais mordu puis m'étais enfuie. Mon père avait du quitter son travail pour venir me chercher et me sortir de derrière cette poubelle.
A la maison il m'avait dit d'aller me laver parce que je puais et avait fini par venir voir ce qu'il se passait car il n'entendais pas l' eau couler. Il s'était assis en face de moi et m'avais dit que quand une personne en touchait une autre ce n'était pas forcément pour lui faire du mal, il avait essayer de m'expliquer que ce petit garçon avait le béguin pour moi et que c'était pour cette raison qu'il m'avait fait un câlin. Je n'avais rien répondu, je ne voulais pas l'écouter. Alors il avait continué d'une autre manière pour capter mon attention.
« Tu vois quand je fais un câlin à maman, ce n'est pas pour lui faire du mal, loin de là, c'est parce que je l'aime. Mais un contact, qu'il soit physique ou juste visuel, peut vouloir dire plein de choses. Par exemple prendre la mais de quelqu'un peut signifier que tu l'aimes, que tu lui fais confiance ou bien même que tu le remercie et plein d'autres choses encore. Et tu sais ce qui est le plus fort des symboles ? Un sourire. Un sourire peut réconforter des gens triste, faire rire des gens heureux, illuminer la nuit et déplacer des montagnes, et je suis certain qu'un jour tu t'en rendras compte.»
Ce jour était enfin arrivé. Lentement je déplaçais ma main vers celle de Jungkook. Elle tremblait énormément mais je l'y déposait tout de même. Mon cousin se tourna vers moi, étonné, et je lui souris de mon plus beau et plus sincère sourire. Mon sourire voulait dire merci pour tout et le sien signifiait merci à toi. Et à ce moment là je crus mon père. Un sourire pouvait signifier beaucoup. Toujours en souriant je posais ma tête sur mon sac et attendis que nous arrivâmes à Seoul.
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Différente
FanfictionT/p vit une vie solitaire, loin de ses pairs et de sa famille. Un jour, elle va découvrir que Jeon Jungkook de BTS est son cousin et qu'un mystère plane sur sa famille. Elle va tenter de résoudre ce mystère, repoussant ses limites, et, sans s'en ren...