Nikad Ne Odustati / Luka Modric

Chapitre 36

Luka Modric/21 mai 2007

Jelena se précipite en pleurs dans ma voiture.

-Mon amour, qu'est-ce que...

Elle s'effondre dans mes bras :

-J'ai pas réussi, j'ai manqué de temps... J'ai fait n'importe quoi !

-Ne stresse pas, tout va bien se passer, et je suis sûr que tout s'est bien passé...

-Ca te va bien de dire ça... Toi, tu réussis tout ! Alors que moi... Non, je sais même pas ce que tu fiches encore avec une fille comme moi...

Je sens que ses vieux démons sont en train de refaire surface... Il faut que je la rassure, que je lui montre qu'elle doit être fière d'elle et se faire confiance.

-Tu sais quoi ? Ton problème, c'est que tu te sous-estimes. Tu vois pas à quel point t'es formidable, tu comprends pas que tu pourras faire, que dis-je, que tu feras de grandes choses...

-N'importe quoi, répond-elle en souriant légèrement.

-T'as dit que tu savais pas ce que je fais avec une fille comme toi, hein ?

Elle acquiesce, et je lis dans ses yeux qu'elle a un peu peur.

-En vrai, moi non plus, je ne sais pas... Parce que je sais pas si t'avais remarqué, mais je suis amoureux, et ça, ça s'explique pas... Ce que je sais en tout cas, c'est que je... Je te promets de t'aider et de t'aimer quoi qu'il arrive.

Elle devient presque aussi rouge que moi.

-Arrête, tu vas me refaire pleurer...

-Ca, ça me dérange pas... Tant que les larmes qui coulent sont des larmes de joie, ou du moins d'émotion !

-J'ai même plus le droit de pleurer quand j'échoue maintenant ?

Je plante mon regard dans le sien :

-Tu sais quoi ? Je pense que la défaite et que l'échec n'existent pas. Il y a juste un avenir plein de nouvelles possibilités, avec, en fonction de ce qui nous arrive, des portes qui s'ouvrent, d'autres qui se ferment...

-C'est... C'est bizarre comme façon de voir les choses...

-Je sais, Dejan et Verdan me l'ont déjà dit... Mais je pense que tous les trois, vous devriez essayer de penser un peu comme moi... Une vie sans échecs, c'est tellement mieux...

-Juste des portes qui s'ouvrent et d'autres qui se ferment, hein ?

-Exactement. Et ces portes, on les ouvrira ensemble...

Elle affiche son plus beau sourire.

-J'espère bien...

Puis, baissant les yeux, honteuse :

-Je suis désolée de t'embêter avec ça... Mes problèmes, mes histoires, mes...

Je la coupe aussitôt :

-Je m'en fous. Je t'aime comme tu es toi, avec tes défauts et tes erreurs, avec tes doutes et tes peurs.

Elle se jette dans mes bras, et tout disparaît autour de nous : plus rien ne compte à part notre étreinte.