Nikad Ne Odustati / Luka Modric

Chapitre 10

Luka Modric/11 novembre 2006

Ce samedi, Dejan organise une soirée... Une de celles qui ne finissent jamais bien...

-Allez, viens ! hurle-t-il dans le combiné.

-Je... Je ne sais pas trop... En ce moment, je suis un peu fatigué, et...

Et en réalité, je préférerais passer ma soirée à parler avec Jelena.

-Ca fait longtemps qu'on s'est pas captés... Je vais finir par croire que tu ne veux plus me voir !

J'entends Verdan à l'autre bout du fille.

-Dejan... Si tu savais...

Je sais que si je reste au téléphone une seconde de plus, Verdan se fera un malin plaisir à déballer toute l'histoire (déformée, en plus !) à Dejan... Et Dieu seul sait ce qu'ils pourront faire ce soir si je ne suis pas là pour les surveiller....

-Bon, ok, soupiré-je, c'est bon pour ce soir...

-Yees, on savait bien que tu changerais d'avis ! Verdan passe te chercher ?

-Comme vous voulez...

Mon premier réflexe est d'envoyer un message à Jeluka, pour lui dire que je ne pourrai certainement pas parler avec elle ce soir.

Mon coéquipier arrive quelques minutes plus tard seulement, et je monte à contrecœur dans sa voiture, en sachant pertinemment qu'il boira tellement qu'il sera dans l'incapacité de me ramener.

Nous arrivons, et Dejan me présente rapidement les quelques amis qu'il a aussi conviés.

-Dis-toi qu'ils sont l'avenir de la Croatie, et qu'au prochain mondial, c'est à eux que tu distribueras tes caviars, Luka ! s'exclame-t-il en lançant aux quatre jeunes garçons un regard béat d'admiration.

Je leur souris, mais ne prend même pas la peine de retenir leur noms ; ils ont très peu de chance d'intégrer un jour l'équipe nationale en continuant à vivre cette vie de débauche.

Au début, c'est une soirée tranquille, comme je les aime... Mais très vite, la villa de Dejan se remplit. Ils invitent des filles, demandent à leurs amis de ramener à boire (et je comprends bien qu'il ne parlent pas de Coca ou de jus de fruits), et je jurerais avoir entendu l'un des jeunes « espoirs » prononcer le mot « drogues ».

Je soupire bruyamment ; j'ai horreur de ce genre de soirées. J'ai l'habitude que mes amis me disent que je ne sais pas m'amuser, mais... J'ai beau réfléchir, je ne vois pas ce qu'il y a d'amusant dans tout ça.

Je sens une présence à côté de moi, et tourne la tête.

-Saluut, toi... ronronne une fille d'une vingtaine d'années en se frottant contre moi.

Je détourne aussitôt le regard, mal à l'aise.

-Bonsoir...

-Tu vas bien ? Tu passes une bonne soirée ?

-Ca va, merci.

Elle reste quelques secondes sans prendre la parole, attendant certainement que je lui retourne la question.

-C'est vrai, mais... Tu trouves pas qu'il fait chaud ?

Elle retire sa veste et la lance sur mes genoux ; je la lui rends, en évitant de poser mes yeux sur son corps déjà presque entièrement dévêtu.

-Je... Je ne trouve pas.

Elle soupire.

-T'as pas l'air très loquace... Peut-être que tu parles mieux avec les gestes...