The Walking Dead : Never alone again [Tome 2]

Chapitre 10 : Ma faute

Point de vue de Daryl :

Désespoir. Colère. Rage. Voilà ce que je ressens. On a tout perdu. A cause d'un salopard de première. Et comme si la prison ne suffisait pas, il faut que je me trimbale Beth. Putain de karma. Il fallait que je tombe sur elle évidemment. Franchement, je préférerai être seul. Maintenant, j'suis obligé de jouer au baby-sitter.

Depuis notre fuite, elle n'a pas décroché un mot et tant mieux. Je suis d'une humeur massacrante et l'entendre piailler pourrait empirer les choses. C'est même certain. Elle me jette souvent des regards de biais, mais je m'en fous. Elle peut bien penser ce qu'elle veut de moi la p'tite fermière. Et là, l'image d'Herschel décapité me frappe en plein visage. Il ne méritait pas de crever comme ça. C'était un homme bien. Il méritait de terminer ses jours en paix avec les gens qu'il aimait autour de lui. Mais il fallait que l'autre salopard rapplique pour tout foutre en l'air.

Et Ariane. Ne pas savoir si elle va bien me rend littéralement dingue. Après le début de la fusillade, je ne l'ai pas aperçu. Si Beth m'avait laissé la chercher, peut-être qu'elle serait avec moi.

J'arrête de marcher et fais signe à la blonde de faire pareil. Nous restons silencieux et j'écoute les bruits alentours. Je les entends grogner. Les rôdeurs ne sont pas loin. C'est alors que j'en aperçois un derrière nous. Puis deux. Puis une dizaine. J'ai l'impression qu'il en arrive sans cesse. Beth et moi reprenons notre route en courant. Je zigzague entre les arbres sans faire attention à Beth. Mais de toute façon, va bien falloir que je veille sur elle ; pour la mémoire de son père. Un rôdeur me coupe la route et je l'évite de justesse. Je continue, jetant des coups d'œil rapide derrière moi. Si on continue à ce rythme, on pourrait réussir à les semer.

Je sors enfin dans la forêt, mais m'arrête, guettant l'arrivée de Beth. Elle apparaît finalement au bout de longues secondes et nous reprenons notre course. Les premiers rôdeurs sortent de la forêt, nous obligeant à accélérer le mouvement. Je vois bien que Beth commence à fatiguer, mais on ne peut pas s'arrêter.

Plusieurs minutes s'écoulent quand je ralentis le pas. La blonde s'arrête, à bout de souffle, tout comme moi. Elle se met la main sur le côté du ventre et grimace. Je regarde au loin et m'aperçois qu'on a réussi à semer les morts. C'est déjà ça. Je fais signe à Beth que c'est bon. Elle s'allonge, les bras en croix.

- On bouge.

Je passe devant et ne l'attends pas. Mais je l'entends courir pour me rattraper.

La journée se passe et nous n'avons trouvé aucun abri pour la nuit. Génial.

- On s'arrête là pour la nuit. Tu fais le feu. Moi, je vais chasser.

La blonde ne réplique pas. En même temps, je n'en lui laisse pas le temps. La clarté est très faible, et j'ai du mal à voir des traces. Je continue à marcher, m'enfonçant toujours plus dans les bois. Au bout d'un moment, j'aperçois un écureuil sur un tronc d'arbre. Je prends mon arbalète et le vise. La flèche ne se plante pas dans l'animal, mais dans le tronc d'arbre, juste en-dessous du foutu écureuil ! Je l'arrache, fou de rage et l'examine. Si j'avais eu le temps de faire l'inventaire de mes flèches, j'aurai pu voir qu'elle était à foutre au clou !

Je reprends ma traque, guettant la moindre trace et le moindre bruit. Finalement, j'aperçois un serpent. Si j'arrive à le tuer, ça pourra faire l'affaire. Je range mon arbalète, m'empare d'un bâton et de mon couteau. J'avance lentement derrière le reptile. Je lui bloque la tête avec le morceau de bois et lui coupe la tête. Voilà, le repas est tout trouvé.