The Walking Dead : Never alone again [Tome 2]

Chapitre 30 : Une découverte suspecte

Point de vue d'Ariane :

Finalement, Deanna a accepté de me donner une seconde chance et m'a officieusement remerciée d'avoir vengé son fils ; et ce grâce à Abby. Elle a plaidé ma cause et je lui en serai éternellement reconnaissante. La décision de Deanna ne plait pas à tout le monde en ville, mais qu'ils aillent se faire voir. Si ça peut faire bouger les choses, ce sera un bon point. On ne vit pas dans le pays des Bisounours ; mais dans un environnement hostile où la loi du plus fort prédomine. Certaines personnes me lancent des regards hostiles, notamment Pete et Spencer. Lui qui était si pot de colle reste désormais loin de moi ; à mon plus grand soulagement. Mais je n'ai pas digéré qu'il appelle Daryl le « dépeceur d'écureuils ». Ce fils à papa ne réussirait pas à survivre une journée dehors, alors qu'il évite de sortir sa langue de vipère.

Sinon, Abby s'intègre plutôt bien parmi nous. Elle s'entend bien avec tout le monde, et il faut dire que c'est quelqu'un d'adorable. Nous sommes très proches et je la considère un peu comme une grand-mère. Elle s'occupe admirablement bien d'Erwan lorsque Daryl et moi sommes absents. Elle m'a raconté comment le chasseur et Aaron l'ont trouvée. Elle a réussi à trouver un refuge deux jours avant que les garçons la ramènent. Elle m'a aussi expliqué que c'était ses fils qui la protégeaient, mais ils ont été mordus. Elle s'est alors retrouvée seule pendant un mois ; et pour ça à son âge, je trouve ça admirable. Elle a eu de la chance de tomber sur Daryl et Aaron.

Je pense souvent à Noah. Ça fait maintenant presque deux semaines qu'il nous a quitté. Je vais souvent à sa tombe, même si elle est vide. Malgré sa mort, j'ai décidé de repartir en ravitaillement. Je ne peux tout bonnement pas rester sur ce traumatisme. C'est comme tomber de cheval. Il faut tout de suite remonter pour ne pas avoir peur. Mais je ne me contente que des petits ravitaillements pour le moment. C'est un compromis que j'ai réussi à trouver avec Daryl.

Erwan est dans mes bras et je rejoins Daryl sur le perron de la maison. Il a installé sa moto devant pour vérifier tous les composants du véhicule. Je le regarde travailler en détaillant chaque muscle visible. Lorsqu'il lève finalement la tête, il me sourit et vient s'assoir près de moi sur les marches en s'essuyant les mains sur son fidèle chiffon rouge. Je me demande s'il l'a lavé depuis qu'on est ici. Mais vu la couleur qu'il prend, ça m'étonnerait.

- Tu repars quand avec Aaron ?

- C'est pas encore planifié, me répond-il en regardant le bambin.

Celui-ci tend ses bras vers le chasseur en laissant échapper les gazouillis. D'abord hésitant, Daryl finit par le prendre, pas très rassuré. Mais je le vois se détendre peu à peu et une lueur éclaire son regard. Il aime son rôle de père ; je le vois chaque jour, mais il le niera. Après tout, c'est un Dixon !

- Tu vas où ? Me demande l'archer quand je me lève.

- J'ai soif. Tu veux que je t'apporte un truc ?

- Non, ça va.

J'entre dans la maison et me sers un verre de jus d'orange sans pulpe (je hais les pulpes) bien frais. Une fois terminé, je le lave et le range dans un des placards de la cuisine. Je monte ensuite les escaliers et pars dans la salle de bain. Arrivée devant le lavabo, je me recoiffe vite fait.

Au moment de sortir de la pièce, je vois le foulard blanc de Mathilde posé au coin de la baignoire. Elle a dû l'oublier. Je le prends pour le lui remettre dans sa chambre. Je toque mais je n'entends personne. J'entre alors et range son vêtement dans son sac. Mais un carnet rouge attire mon attention. Je sais que je ne devrai pas, mais mon instant réagit plus rapidement que ma raison. C'est comme si ce carnet me tendait les bras. Je le prends et l'ouvre. J'y découvre une photo de bébé. Pourtant, Mathilde nous a dit qu'elle n'avait pas de famille. Peut-être que c'est l'enfant d'une personne qu'elle a connu avant l'épidémie. Après tout, c'est tout à fait possible. Je tourne la page, mais je reste figée sur la photo rangée dans sa protection plastique. Une petite fille brune d'environ douze ans sort de ce qui ressemble d'un collège. Cette petite fille, c'est moi...