The Walking Dead : Never alone again [Tome 2]

Chapitre 11 : Au bord de la folie

Point de vue d'Ariane :

Ca fait une semaine qu'on est bloqué dans cette foutue cabane. Si ça continue, je vais devenir dingue. Je n'étais toujours pas totalement guérie, mais ça ne m'empêchait pas de reprendre la route. Le problème c'est que les environs sont envahis de rôdeurs. Donc on ne peut pas sortir sans se faire repérer. J'ai bien essayé de proposer à Nathan des propositions pour sortir de là, mais il les a décliné à chaque fois, disant que c'était mieux d'attendre que ça se calme. Mais le problème, c'est qu'on a presque plus de vivres. Mais ça n'a pas l'air d'inquiéter Nathan. Mais ce qui m'inquiète le plus est son changement de comportement. Depuis qu'on s'est enfuie de la prison, il est devenu moins « chaleureux ». Mais depuis deux jours, il est carrément devenu froid. Et je ne comprends pas pourquoi. Alors l'ambiance glaciale n'arrange pas les choses. Ça devient insupportable de rester cloitrés ici. Ça me fait penser à un livre de Stephen King que j'ai lu il y a longtemps. Je crois que le titre était Shining. Un type, sa femme et son fils étaient enfermés dans un hôtel hanté si on peut dire pendant tout un hiver. Le gars était le gardien de l'hôtel. Il a complètement perdu la boule et a tenté de tuer sa famille. Mais finalement, c'est lui qui est mort. Mais je ne peux pas m'empêcher d'assimiler Nathan à ce type. Je sais que ça parait insensé, mais plus je réfléchis à son comportement, plus l'idée devient plausible.

On mange dans un silence pesant. Je me rationne contrairement à Nathan. On dirait qu'il se fout de tout. Je lui ai pourtant dit qu'on devait faire attention, mais il m'envoie bouler à chaque fois. J'en ai marre de lui rabâcher la même chose, comme s'il était un gamin têtu.

Je me lève pour nettoyer mon assiette. Enfin, nettoyer est un bien grand. Ce n'est pas comme si on avait du produit vaisselle et de l'eau courante.

J'ai installé une couverture par terre pour Erwan. Je marche vers lui et le prends dans les bras. Il me prend une mèche de cheveux et joue avec. Il va falloir que je le nourrisse. Je m'assois dans le canapé, le petit dans les bras et sors le biberon que je lui ai déjà préparé. Avec lui, j'essaye aussi de diminuer le plus possible le lait. Je fais attention qu'il n'ait pas faim, mais je garde un œil sur ce qu'il reste.

En attendant qu'il finisse, mon regard est dans le vague. J'entends les grognements des rôdeurs et ça devient vraiment insupportable. Je pense à Daryl et j'essaye d'imaginer comment il ferait dans ce genre de situation. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne resterait pas enfermé dans une cabane comme un rat. Alors, qu'est-ce qu'il ferait ? Il foncerait dans le tas ? Non, ce serait trop risqué. Il ferait une diversion ? Mais je n'ai rien sous la main pour le faire... Je n'ai franchement pas d'idée. A croire qu'un miracle soit la seule solution...

Une fois qu'Erwan a fini, je range le biberon et me lève pour retourner dans ma chambre. Je n'ai que ça à faire de toute façon. Je préfère être là-bas que de rester avec Nathan. Je me sens de moins en moins à l'aise avec lui. Je ferme la porte derrière moi et pose Erwan sur le lit. Je fouille mon sac et en sors mon journal et un stylo. Quand je sors le carnet, mon cœur se serre. C'est celui que Daryl m'a offert. Une boule se forme dans ma gorge. Mais je me retiens de pleurer. A quoi ça servirait ? A rien. Tout simplement.

« Je ne sais plus quelle date on est. Et franchement, j'ai plus urgent à penser. Je suis toujours cloitrée dans la cabane avec Erwan et Nathan. Je me sens de moins en moins en sécurité avec lui. J'ai l'impression qu'il perd pied. Dire que je n'ai pas peur serait un mensonge. J'ai peur pour moi, mais surtout pour Erwan. Je dois le protéger à tout prix. De toute manière, il va bien falloir qu'on sorte d'ici un jour ou l'autre, même si Nathan n'a pas l'air de s'en rendre compte. S'il le faut, Erwan et moi nous partirons sans lui. Je n'en ai rien à faire de type. Mes priorités sont de protéger le petit et de retrouver le groupe. Le reste, je m'en fiche. Je ne me sens tellement pas en sécurité que je dors avec mon couteau sous l'oreiller. Je me fais peut-être des films, mais je crois que Nathan est en train de perdre la tête. Je crois qu'il est instable. Si c'est vraiment le cas, il est bien plus dangereux que les rôdeurs. Si c'est le cas, Erwan et moi sommes en danger ».