Chapitre 27 : Rideaux ouverts

111 8 0
                                    

- Je me demande qui a balancé l'info sur Sally à la Gazette, soupira Aurore.

Assise avec Sirius dans la salle commune, elle relisait une énième fois l'article du journal.

- Tout le monde est persuadé que c'est John, répondit-il. Même s'il le nie.

- Non, j'y ai pensé aussi un instant, mais il n'aurait jamais fait ça à Sally. Il en a parlé dans le Petit Lardon, c'était bien suffisant. Il n'avait pas besoin de divulguer l'incident au grand public.

- Alors c'est tout simplement un idiot qui a voulu faire son intéressant.

- Oui, tu as raison. En tout cas, ce n'était certainement pas celui qui a ensorcelé Sally. Quand on commet un crime, on fait tout pour le cacher.

- Tu as l'air de parler en connaissance de cause, remarqua Sirius amusé. Quel crime as-tu commis ?

"Celui de te mentir..." pensa Aurore avec un pincement au cœur.

- Celui-là, dit-elle en l'embrassant rapidement.

- Hum... marmonna Sirius avec un petit sourire alors qu'elle s'écartait. Ce crime, là tu peux le commettre autant de fois que tu le voudras.

Elle éclata de rire et il lui prit le journal des mains pour le reposer sur la table.

- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse pendant ces vacances ? demanda-t-il.

- Qu'on fasse ?

- Je ne sais pas. Se promener, pic-niquer, aller faire un tour à Pré-au-Lard.

- Aucune sortie scolaire n'est prévue.

- Mais je connais un passage secret, dit-il en souriant mystérieusement.

"Celui de la sorcière borgne" pensa-t-elle amusée.

- Ah oui ? feignit Aurore.

- Oui. Je pourrais t'emmener chez Mme Pieddodu. Je ne sais pas pourquoi mais, depuis quelques temps, j'ai envie de faire tout un tas de choses complètement stupides. Du moment que ça te fait plaisir.

- Tu n'es jamais tombé amoureux avant ou quoi ? rit-elle.

-... non.

Il avait soufflé ce mot et Aurore cessa de rire. Il la regardait tout à fait sérieusement. Le cœur d'Aurore se gonfla de joie juste avant de se serrer douloureusement. Elle en était tellement heureuse. Mais aussi tellement désespérée. Elle était son premier amour, mais elle serait aussi sa première déception. La première à lui briser le cœur... lorsqu'elle partirait.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? s'inquiéta-t-il en voyant les larmes lui monter aux yeux. Ou c'est que tu pleures de joie ?

Aurore se jeta brusquement à son cou et ils basculèrent sur la banquette. Allongée sur lui, elle engagea un baiser langoureux. Comme si elle essayait d'encrer lentement mais profondément dans sa mémoire cette douce sensation. D'abord légèrement étonné par tant de passion... Sirius se rendit compte qu'il y avait quelque chose de douloureux dans ce baiser. Ça n'allait pas. Et lorsqu'il sentit une petite goutte d'eau tomber sur sa joue, il eut la confirmation qu'Aurore pleurait. Certainement pas de joie au vu de l'expression de son visage. Sirius posa ses mains sur les fines épaules de la jeune fille afin de l'obliger à mettre fin au baiser alors qu'elle s'accrochait à ses lèvres.

- Aurore ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Je... je t'aime... dit-elle en versant une autre larme.

- Et c'est ce qui te rends triste ? demanda-t-il douloureusement.

Le chat de VanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant