Chapitre 46 : Le fameux duo

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Le jour de l'enterrement des McKinnon, une foule de monde se présenta. Tout sorcier aux alentours de Londres s'était au moins une fois rendu à la Poste, et nombreux étaient ceux qui désiraient leur rendre hommage. Ainsi qu'entendre le discours de Marlene McKinnon.

Aurore ne s'était jamais sentie aussi tendue. Tous ces gens qui attendaient qu'elle évoque les souvenirs de Marlene avec ses parents... Mais prendre l'apparence de Marlene, c'était prendre ses responsabilités. Et elle rendit à Jim et Laura l'hommage qu'ils méritaient. Pensant très fort à leur fille et espérant que Marlene, quelque part, l'entendait et appréciait ses mots. Aurore l'imaginait même debout à ses côtés alors qu'elle parlait. Cela lui donnait du courage. Et elle savait aussi que, caché à l'extérieur du cercle des auditeurs, Regulus était présent et l'observait de loin.

Mais prise dans son discours, Aurore ne se rendit pas compte que Regulus n'était pas le seul à la fixer plus intensément que les autres. Les membres de l'Ordre étaient presque tous présents, n'hésitant pas à prendre des risques pour dire au revoir aux McKinnon. Et Dumbledore... fixait Marlene tout en sachant parfaitement quel était son vrai visage. Dès l'instant où il l'avait trouvée chez les Potter le 31 juillet 1980, Albus s'était posé des questions. Marlene lui avait juré solennellement de rester cachée avec Regulus. En jeune femme responsable, jamais elle n'aurait brisé cette promesse pour un accouchement. Et la façon dont cette Marlene cherchait ses mots pour répondre à ses multiples questions... il n'y avait aucun doute pour lui. Aurore se tenait devant eux. Elle était parmi eux depuis un an. Elle s'était intégrée à l'Ordre, et elle était même devenue la Gardienne du secret des Potter. Dumbledore avait tout de suite pensé qu'il n'y avait pas mieux qu'elle pour cette tâche. Cette jeune fille avait un don pour se cacher et garder ses secrets. Et elle n'était pas du genre à rester assise sans agir pour le bien d'autrui.

Albus l'avait laissée faire sans intervenir jusqu'ici, car il souhaitait lui faire confiance. Elle en savait bien plus que lui, chose rare, et il était donc heureux de lui laisser un peu la place pour agir dans l'intérêt du monde sorcier. Mais l'inquiétude subsistait toujours. Et aujourd'hui d'autant plus. Car si Aurore se trouvait ici, il ne pouvait y avoir qu'une explication à l'absence de Marlene. Le sang que les Aurors avaient trouvé dans le hall de la Poste... "Que s'est-il passé, Aurore ?" se demanda-t-il les yeux toujours posés sur la jeune femme. Comme tout le monde, Albus avait été très affligé par la mort des McKinnon. Et il avait même réussi à convoquer Severus pour lui demander des explications. Pourquoi ne les avait-il pas prévenus ? Voilà ce que Rogue avait répondu avec hargne : J'étais chez moi quand l'ordre a été donné. Désolé mais je ne peux pas être partout ni tout savoir !

Évidemment, ce n'était pas la faute de Severus. Car si Aurore était intervenue, cela voulait dire que l'attaque "devait" avoir lieu. Que les McKinnon devaient mourir... Mais si Marlene était morte le même soir que ses parents, comme il le soupçonnait, où était son corps à présent ? Dumbledore se doutait que les seuls à connaitre la réponse étaient Aurore et Regulus. Et il glissa lentement un regard vers l'ombre cachée derrière un arbre à une dizaine de mètres de là. Cette ombre qu'Aurore rejoignit après avoir reçu toutes les condoléances.

- Est-ce que j'avais l'air bizarre ? murmura-t-elle en passant à côté de l'arbre derrière lequel Regulus était caché.

- Oui, comme toujours, répondit-il avec un petit sourire.

- C'est rassurant... marmonna-t-elle en poussant un soupir pour relâcher la pression accumulée.

Puis elle jeta un coup d'œil par dessus son épaule et dit tout bas :

- Rentre à la maison, Reg. Je te rejoins plus tard.

Regulus comprit qu'elle avait de la compagnie, et il transplana avant que Sirius ne soit assez proche pour entendre le "pop" caractéristique. Il avait été l'un des premiers à lui présenter ses condoléances. Mais il tenait apparemment à lui dire autre chose.

Le chat de VanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant