Le chat de Van

Chapitre 68 : La guerre contre le Temps

Cela faisait plusieurs jours que Léo n'était pas passé voir Aurore chez elle. Ça ne faisait pas partie des habitudes du jeune homme de rester si longtemps éloigné d'elle. Mais dernièrement, il avait en tête un autre sujet de préoccupation. Alors qu'il tamponnait des enveloppes, Léo glissa un regard vers Rosalie qui discutait avec le serveur du glacier. Elle était aimable et souriante, ce qui rassurait le serveur après qu'elle l'ait à peine calculé la dernière fois. Rosalie rit même à l'une de ses plaisanteries. Léo remarqua aussi que les doigts du serveurs avaient discrètement touché ceux de la jeune fille lorsqu'elle lui avait remis le courrier de Florian. Le jeune Black se sentait bouillir en les regardant. Il frappait de son tampon avec un peu plus de force à chaque fois. Et il faillit trouer l'une des enveloppes quand le serveur se pencha pour murmurer quelque chose à l'oreille de Rosalie. Celle-ci glissa un coup d'œil vers Léo qui se raidit en détournant le regard. Il ne vit pas la suite des évènements, mais le serveur quitta la poste quelques secondes plus tard. Léo jeta discrètement un regard à Rosalie, et il remarqua qu'elle souriait. Pourquoi ?! Qu'est-ce que le serveur avait bien pu lui dire ? Léo n'aurait pas dû se sentir frustré, mais il l'était malgré lui. "Bon sang ! Ressaisis-toi, Léo !" s'ordonna-t-il en la quittant des yeux.

- Bonjour ! s'exclama Tonks en entrant toute souriante avec ses éternels cheveux roses.

- Bonjour, répondit Marlene. Comment vas-tu ? Et Remus ?

- Bien. Un nouveau médicomage s'occupe de lui. Un ancien élève de Severus.

- Il doit être très compétent.

- En effet. C'est grâce à Aurore et Sirius qu'il prend soin de Remus.

- Ah oui ? Comment l'ont-ils rencontré ?

- Je l'ignore, Sirius n'a pas voulu me le dire.

- Est-ce qu'ils vont bien ? s'inquiéta Marlene. Tu crois qu'ils sont allés à l'hôpital ?

- Je ne sais pas, nous n'avons pas de nouvelles de Sirius depuis hier.

- Tu veux dire... qu'il a passé la nuit à la chaumière aux coquillages ? devina Marlene avec un léger sourire.

- Oh... il peut y avoir d'autres explications, dit Tonks en glissant avec précaution un regard vers Léo.

Celui-ci avait cessé son tamponnage. Il écoutait avec attention ce qu'elles disaient. Mais Marlene enregistra rapidement la lettre que Tonks souhaitait envoyer à son fils en Grèce et elle l'invita à prendre le thé à l'étage. De toute façon, il était bientôt l'heure de la fermeture. Léo et Rosalie pouvaient s'occuper seuls des derniers clients.

Lorsque Tonks et Marlene eurent disparu, Rosalie tourna la tête vers Léo qui s'était accroupi pour ranger l'encrier et le tampon sous le comptoir. "Comme s'il pouvait y avoir une autre explication" pensa-t-il sombrement. "Je me doutais bien qu'il était retourné là-bas. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il y reste... ça ne fait même pas une semaine qu'il est arrivé".

- Léo ! l'appela soudainement Rosalie en murmurant.

Il tourna la tête et rencontra ses lèvres. Rosalie s'était accroupie elle aussi. Et elle l'avait de nouveau eu par surprise. Le baiser fut court et lorsqu'elle se recula, elle souriait.

- Arrête de faire ça ! murmura-t-il vivement en se passant le revers d'une main sur la bouche comme pour effacer la sensation de ses lèvres sur les siennes.

- Tu avais l'air tellement déprimé, bouda-t-elle.

- Ce n'est pas une raison !

- Avoue que tu te sens mieux après notre quatrième fois, plaisanta Rosalie.