Le chat de Van

Chapitre 18 : La jeune fille qui ne craint pas le loup

Sirius était debout, face à une porte. Immobile. Sa main sur la poignée. Mais il ne l'actionna pas. Il ne voulait pas ouvrir cette porte. Pas encore. Car une ombre se projetait sur le battant. Et il attendait qu'elle bouge. Qu'elle s'avance vers lui. Même s'il refusait de se retourner, Sirius savait qu'il était là. Juste derrière lui. Pourquoi refusait-il de le rejoindre ? De le suivre ? Il devrait pourtant comprendre. Savoir que Sirius avait raison. Qu'ils devaient partir s'ils souhaitaient vivre en paix. Mais l'ombre ne bougeait toujours pas. Et Sirius ne pouvait pas rester. Il ne pouvait pas l'attendre indéfiniment. Alors il tourna la poignée, ouvrit la porte et sortit sous la pluie battante. La porte claqua derrière lui. Il ne voulait plus jamais l'ouvrir.

Sirius se réveilla soudainement. Il était dans le dortoir de Gryffondor, allongé dans son lit. Ce n'était qu'un rêve. Celui qu'il faisait en boucle depuis des mois. Mais cette fois, le rêve continua. Car une ombre se dressait toujours sous ses yeux, reflétée sur les rideaux de son lit par la lumière de la lune.

- Qui est là ? demanda-t-il en ouvrant ses rideaux d'un coup sec.

Mais là où il s'attendait à voir une personne, il n'y avait que du vide. Rien. Seul roulait au sol le flacon contenant la mèche de cheveux argentés. Il ramassa lentement le flacon pour le reposer sur sa table de nuit. Puis il inspecta le reste de la chambre sans trouver d'intrus. Les autres garçons dormaient profondément. S'était-il imaginé des choses ? Il avait ouvert ses rideaux trop vite pour que quelqu'un ait eu le temps de s'enfuir. "Ce n'était sûrement qu'un effet d'optique" se dit-il en jetant un œil à la lune apparaissant à sa fenêtre. "Demain, elle sera pleine. Je reverrai peut-être Dora". Sirius referma ses rideaux et se recoucha. Mais il ne put s'empêcher de penser... si personne n'avait été là. Pourquoi le flacon était-il tombé ?

Le matin du 25 décembre, Aurore fut réveillée par les "Joyeux Noël" lancés par ses camarades.

- Où sont mes cadeaux ? fut la première question qu'elle posa en ouvrant ses rideaux.

- Contente-toi de ça, s'amusa Lily en lui envoyant un coussin dans la figure.

Elles éclatèrent de rire avant de partir se préparer pour descendre prendre leur petit-déjeuner. Toutes ses camarades de chambre comptaient rentrer chez elles pour les vacances. Aurore allait se retrouver toute seule.

- Non mais, j'étais sérieuse, dit-elle en les voyant se rendre dans la salle de bain. Où sont mes cadeaux ? Vous allez toutes m'abandonner pendant deux semaines, j'ai bien le droit à un petit quelque chose.

- Désolée, s'excusa sincèrement Lily. Finalement, j'ai eu envie de rentrer voir ma famille.

En effet, Lily leur avait annoncé hier soir avant qu'elles se couchent qu'elle comptait rejoindre ses parents pour les vacances. Aurore se doutait que cela avait un rapport avec les Serpentard qui la menaçaient. Et avec Rosier plus particulièrement. C'était donc une bonne idée que la jeune fille s'éloigne de Poudlard pour un temps. Mais ce qui chagrinait le plus Aurore, c'était le départ de Marlene. Elle ne voulait pas laisser passer deux semaines sans la voir. Car elle savait que lorsqu'elle rentrerait, le fossé entre elles se serait encore creusé.

- Joyeux Noël, Marlene, lui souhaita Aurore alors que la brune entrait en dernière dans la salle de bain.

Marlene hésita avant de refermer la porte. Et elle répondit simplement :

- Hum...

Juste pour lui signifier qu'elle avait entendu. Aurore soupira. Apparemment, sa période de probation n'était pas concluante. Marlene ne l'avait toujours pas pardonnée. "Qu'est-ce que je dois faire Marlene ? Dis-le moi, je t'en prie".