Chapitre 50 : L'enfance restituée

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Aurore revint voir Abelforth comme elle l'avait promis. Cette fois sous une nouvelle apparence, celle d'une femme d'âge mur aux cheveux clairsemés de gris. Elle s'assit donc au comptoir, puis fit un clin d'œil à Ab. Celui-ci la regarda d'abord d'un air circonspect, voire même gêné. Et Aurore comprit qu'il n'avait pas saisi que c'était elle. "Il croit que je lui fais du gringue !" pensa-t-elle morte de rire.

- C'est moi, Ab, réussit-elle à dire tout en essayant de retenir un éclat de rire.

- Bon sang ! jura-t-il en jetant son torchon sur le comptoir. Ne me fais plus jamais ce coup là.

- Tu aimes bien cette apparence ? demanda-t-elle en essuyant une larme de rire. Je peux la prendre chaque fois que je viendrai, si tu veux.

- Plus jamais !

- Chut Ab, dit-elle plus sérieusement. N'attires pas trop l'attention sur moi.

Il n'y avait que quelques clients dans le pub, mais certains s'étaient tournés vers eux.

- Pour ça, t'as pas besoin de moi, marmonna-t-il.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-elle en levant les sourcils.

- Juste que tu sèmes des indices un peu partout. Ne t'étonnes pas si Sirius finit par te tomber dessus.

- Explique-toi, dit-elle rapidement. Quels indices ?

- Une chaumière plantée en haut d'une falaise, ça ne te dit rien ?

-... si. Mais je n'ai jamais parlé de cet endroit à Sirius.

- Eh bien, j'ai cru comprendre qu'il avait deviné que ce lieu avait un rapport avec toi. Et que tu avais peut-être enterré Marlene là-bas.

Aurore pâlit gravement. Le plus gros problème n'était pas que Sirius avait deviné ce fait.

- Il pense que je suis avec Regulus, murmura-t-elle en se prenant la tête dans les mains.

- Parce que ce n'est pas le cas ?

- Oui mais... pas de la façon dont il pourrait le penser. Regulus est mon ami, il ne fait que m'aider.

- Ce ne sera pas moi qui vais devoir expliquer ça à Sirius.

- Il est maintenant sûr que je suis là... avec son frère, dit-elle dépitée. Sirius doit se demander pourquoi je ne reviens pas vers lui.

- C'est peut-être le moment d'aller lui parler.

- Je ne peux pas ! murmura-t-elle vivement entre ses dents.

- Toujours ton problème ? devina Ab.

- Je n'ai pas encore trouvé de solution, avoua-t-elle énervée.

- Tu préfères laisser Sirius se faire de fausses idées ?

- Fous-moi la paix, Ab ! s'exclama-t-elle dangereusement en se levant d'un bond.

Cette fois, tous les clients se retournèrent vers eux. Et croisant le regard d'Abelforth, Aurore se calma aussitôt. Elle se rassit en soupirant et s'excusa :

- Pardonne-moi. Je ne suis pas dans mon assiette.

Aurore porta une main à sa ceinture pour toucher sa bourse magique. À l'intérieur se trouvait la bague des Gaunt. Cela faisait déjà deux semaines qu'Aurore l'avait sur elle. La jeune femme souhaitait tenir le plus longtemps possible avant de la confier à Regulus. Elle ne savait pas s'il était prêt à garder ce fardeau.

- Je peux t'aider ? demanda le patron.

- Non... je dois juste m'arranger pour ne pas perdre la boule. Entre mon problème et ce que tu viens de m'annoncer...

Le chat de VanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant