Chapitre 4

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Point de vue : Salomé

J'y suis.

Les pieds presque dans le vide.

Les yeux fermés, bercée par le son des voitures, assise sur le rebord de mon balcon au 8eme étage d'un immeuble.

Cette fois ca y est, je vais le faire, je vais sauter.

Tout abandonner, une bonne fois pour toute.

Ne plus subir les moqueries, les coups, les insultes.

Le bruit de la porte d'entrée me fait sursauter, je reviens vite à l'interieur en fermant celle menant au balcon, ma mère me regarde à peine en allant dans la cuisine.

-Bonjour Maman..
-Mmh.

Je soupire en allant dans ma chambre, j'ai encore raté ma chance.

J'ai 17 ans, mon père m'a abandonné à ma naissance et je vis seule avec ma mère, ce n'est pas ce que j'appelle une vie.

Notre relation est compliquée, j'ai l'impression qu'elle s'est battue pour me garder, mais qu'elle regrette.

Elle est orpheline, alors personne ne pouvait l'aider à m'éduquer, je me retrouve donc seule avec elle dans un logement social.

J'ai essayé de me faire des amis, mais au collège quand celles que j'avais ont apprit comment je vivais elles ont commencés à s'acharner sur moi, au debut ce n'était que des remarques désagréable puis ca à dégénéré.

L'une a commencé à publier des photos de moi dans les vestiaires.

Une autre a porté le premier coup sur moi.

Et depuis cette époque rien à changé, je devrais me sentir chanceuse, les garçons ne m'ont pas encore touché.

Le seul endroit ou je me sens bien c'est le virtuel, grâce à un forum j'ai rencontré un garçon et une fille avec qui je m'entends bien, et ils vivent la même situation que moi, Julien qui a 18 ans et vit dans le sud tandis que Maria qui a 17 ans vit dans le nord.

Ensemble, on essaie de survivre, mais je crois bien que je suis la plus faible des trois, je n'arrive pas à résister à l'envie de mourir qui me dévore.

Pourtant j'essaie, mais j'ai l'impression que rien ne me retient ici, je n'ai aucunes passions, et en réel aucuns amis, ma mère se porterait sans doutes mieux sans moi et je n'ai aucunes idées de ce que je veux faire plus tard.

Je m'affale sur mon lit et serre mon coussin contre moi.

J'aimerai partir de ce monde, mais je ne trouve jamais le courage ou l'occasion rêvée.

Mes pensées sont interrompues lorsqu'une notification sur mon portable sonne.

Je l'attrape avec faiblesse et regarde, un sourire s'affiche sur mon visage en voyant que c'était Julien.

Julien, à l'instant.

《Hey ca va ?》

《Oui et toi ?》

Julien, à l'instant.

《Oui oui, ma mère vient de me dire que je pourrais aller dans ta ville bientôt ! On pourra enfin se voir c'est génial !》

《 Oui c'est super ! Tu me diras quand tu viendra》

Julien, à l'instant.

Ca a pas l'air de te rejouir..》

《Bien sûr que si ! Désolée je me sens juste un peu fatiguée je t'appelle ce soir》

Je soupire et pose mon portable sur le côté de mon lit, je ferme les yeux en tentant de dormir, et de ne jamais me réveiller.

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