Partie 9

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Du coup, je suis descendue du véhicule, et ils ont continué sans moi. Les autres devaient passer le test. Herman (le moniteur) devait revenir chercher chez le mécanicien du coin ceux qui étaient déjà passés. Avec les autres, nous avons attendu un bon moment avant de le voir arriver. J'ai voulu monter comme les autres à l'arrière du véhicule mais, il m'a dit de monter à l'avant, sur le siège du passager. Il tenait à savoir se qui s'était passé pendant la conduite, je lui ai donc tout expliqué. Et, il m'a fait savoir qu'en fait c'est de cela qu'il parlait tout à l'heure quand il nous donnait des conseils mais comme moi je n'entendais pas grand chose avec tout le bruit qu'il y avait autour, je n'ai pas su. 

Moi, lorsque je n'arrive pas à faire quelque chose je m'en veux toujours et je prends ça comme étant un échec. J'étais mal parce que l'histoire du créneau s'est répété. Je devais attendre deux bonnes semaines avant de pouvoir repasser le test. 

Le jour arrivé, mes parents avaient voyagé, chacun pour le travail mais cela ne leur a pas empêché de m'appeler pour me souhaiter bonne chance. A chaque fois que je me trouve devant un challenge ou autre, mes parents me souhaitent toujours bonne chance, et me donnent aussi des conseils. Ils sont justes géniaux.

C'était donc ma deuxième tentative. Même processus, mêmes choses sauf que cette fois-ci c'était un seul examinateur : une femme. Les gens ont tendance à dire que les femmes sont plus méchantes que les hommes, parfois c'est vrai. Bref, chacun à son tour passait au volant. Aussitôt monté, aussitôt descendu. La dame ne faisait durer personne, à peine si on avait le temps de conduire.

A mon tour, ah c'était chaud, j'avais peur mais je restais quand même concentrée. J'ai montré ce que j'avais appris pendant tout ce temps, puis on m'a demandé de descendre. Que s'est-il passé ? Mystère !

Je suis donc descendue pour aller encore chez le mécanicien du coin afin que Herman puisses venir nous chercher quand tout le monde aura fini. Etant donné que la dame ne m'a rien dit, pour moi j'avais une fois de plus essuyé un échec et, lorsque Herman est revenu nous chercher il m'a annoncé que j'avais eu mon permis. Hehe ! La joie était immense.

Dès que je suis arrivée à la maison, j'ai appelé mes parents pour leur annoncer la bonne nouvelle. Enfin, j'allais pouvoir conduire, j'attendais ce moment depuis si longtemps. Et, quelques semaines après, je me suis rendue à l'auto-école pour récupérer mon permis provisoire. Le directeur des lieux, celui chez qui je me suis rendu avec mon père pour m'inscrire, m'a félicité pour ma réussite.

Après avoir été en possession de mon permis provisoire, je continuais à voir mon moniteur, nous allions au même terrain (le terrain où j'avais mes cours de créneau) pour que je puisses m'entraîner et, petit à petit j'avais "la main" comme on dit. J'avais peur de circuler là où il y avait beaucoup d'embouteillages et de voitures mais Herman m'a dit : << Tu n'a pas passé le permis pour circuler dans les ci-mètres >>. Ah, il n'avait pas tord celui-là.

Souvent, papa me laissait le conduire les week-ends quand il devait sortir pour faire des courses. Je l'emmenais où il me disait de l'emmener, comme c'était des endroits qui m'étaient familiers, je connaissais parfaitement le chemin. J'adorais jouer le "chauffeur". Il s'asseyait là tranquillement en train de travailler sur son téléphone pendant que moi j'étais en mouvement entre les vitesses, les pédales, le volant et la route. C'est beaucoup, non ?

Bref, moi j'adorais ça. Surtout parce que j'avais l'habitude de toujours rester plantée à la maison. Maman elle, elle ne m'a jamais laissée la conduire en ville. Je me rappelle qu'avant que je ne m'inscrive à l'auto-école, lorsqu'elle voulait négocier avec moi pour que je fasses la cuisine et tout ça, elle m'avait promis un jour qui si je m'occupais de tout, quand elle reviendra elle m'apprendra un peu à conduire. J'ai donc accepté.

Du coup ce même jour, elle est rentrée autour de 17h et elle m'a prise pour aller dans un coin non loin de la maison. Là, elle m'a laissé le volant et on faisait le tour d'un jardin. A chaque fois que je le faisais mal, elle me disait de recommencer, encore et encore et encore, c'était sans fin. Et, parfois quand elle rentrait du travail et laissait la voiture devant le portail exprès, et quand la fille de maison allait lui ouvrir, elle lui disait de m'appeler pour que je fasses rentrer le véhicule. C'était sa manière à elle de m'aider à ne pas perdre la main. 

Ma mère c'est vraiment quelqu'un qui ne se laisse pas conduire par n'importe qui. Seul mon père et mon oncle qu'on appelle tonton petit Kab (petit Kaboré) étaient autorisés à la conduire. Sinon, elle conduisait elle-même, tout simplement. Et elle conduit vraiment, mais alors là vraiment comme un homme. Elle cascade, tourne en force, on se croirait dans "Fast and Furious". 

Malgré le fait que j'avais un permis de conduire, il y avait toujours un blocage. Je n'étais pas autorisée à sortir toute seule en voiture bien qu'il y en avait une pour moi. La Land Rover de couleur rouge était une voiture que mon père avait acheté pour qu'on nous dépose à l'école mes sœurs et moi mais comme entre temps nous n'avions plus de chauffeur, c'était maman qui nous y emmenait. La voiture était là, déposée seulement. Je pouvais sortir en voiture seulement si quelqu'un était à bord avec moi et quand je dis quelqu'un je parle de Claudia ou de mon père car ils étaient les seules personnes qui me laissait les conduire. Bien sûr mes sœurs aussi mais pour qu'elles soient à bord avec moi il faudrait quand même d'abord qu'il y ait soit papa ou Claudia. C'était soit ça soit rien du tout.

   

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PS : Hello la famille, je m'excuse pour le temps que j'ai pris avant de publier la suite, c'est juste à cause de cours mais j'espère vraiment faire de mon mieux pour publier au quotidien. Merci beaucoup et laissez moi vos commentaires, vos avis m'aideraient vraiment. Love & stay blessed 


L'Histoire d'une BurkinabéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant