L'Histoire d'une Burkinabé

Partie 19

J'ai tout donné pendant l'examen mais le plus dur ça a été la philosophie et la biologie. Pour ces épreuves il y avait des sujets au choix mais bizarrement pour la biologie, je connaissais les réponses de la première partie du sujet 1 et la deuxième partie du sujet 2. Je devais en choisir un pourtant. Cela n'a pas été facile. Cependant pour la philosophie j'étais déjà préparée psychologiquement. J'ai toujours eu du mal car je ne savais jamais quoi dire vu qu'il fallait combiner point de vu personnel et cours. 

En anglais, ah là j'avais tout déchiré, il s'agissait de ma matière préférée. Le professeur était cool en plus. Pour les mathématiques et la physique-chimie j'avais de l'espoir. C'était des sujets plutôt abordables. Concernant l'histoire-géographie et le français, il y avait aussi deux sujets différents.

L'examen avait pris fin, nous en avons eu pour quatre jour si je ne raconte pas de bêtises. La partie la plus difficile c'était l'attente. Avec ce que j'avais fait en biologie, je me demandais ce que j'allais bien pouvoir avoir comme moyenne. Mon professeur de maison, Monsieur Sory, me disait que le bac, je l'avais déjà en poche et que le soucis c'était la mention. Il avait vraiment confiance en moi. 

Je priais le Seigneur Tout Puissant pour avoir mon diplôme avec une bonne mention afin de pouvoir m'inscrire librement dans la filière de mon choix et aussi intégrer une bonne université. D'ailleurs, en parlant d'études universitaire, depuis toute petite je me suis demandé ce que je voulais faire plus tard. J'ai commencé avec styliste parce qu'au primaire, j'avais l'habitude de faire des croquis de mode et j'adorais ça. Je voulais devenir styliste modéliste et avoir ma propre marque de vêtements. 

Puis quand j'ai commencé à chanter et écrire des chansons, j'ai voulu devenir chanteuse, faire des tournées et voyager dans le monde. Ensuite, architecte. Construire des bâtiments un peu partout. Je crois que c'est ma mère qui m'avait mis cette idée dans la tête comme ma tantine Katia exerçait ce métier. 

C'était un peu le bazar mais au fond de moi ce qui était sûr c'est que je voulais être mon propre patron. Travailler à mon compte même si d'abord j'allais devoir peut-être commencer par travailler pour quelqu'un. 

A un moment, maman me parlait du "Business Administration" (Administration des Affaires) mais, je ne savais pas vraiment ce que c'était. J'ai donc fait des recherches et j'ai vu que ce programme n'était pas du tout mal. Le plus important pour moi c'était d'exercer un métier à travers lequel je pourrais m'épanouir, un métier pour lequel je serais fière de me réveiller chaque matin pour l'exercer. 

Aussi, j'ai toujours été une personne qui adore apprendre de nouvelles choses, être polyvalent en quelques sortes. Je ne voulais pas me concentrer sur une seule chose ou un seul domaine, devenir une "Business Woman" aurait été parfait pour moi à priori. Mon professeur trouvait que j'étais trop "soft" pour le monde des affaires, un milieu dans lequel il n'y a pas de sentiments mais pourtant je m'y voyais bien moi. 

Après avoir terminé l'examen, j'ai voulu me remettre au dessin. Cela me permettait de m'occuper un peu. J'ai donc demandé à mon père de m'apporter des feuilles blanches et il m'en apporta. J'ai pris une douche plus tôt ce soir-là pour me mettre rapidement au dessin. J'étais assise juste à côté de papa et je m'apprêtais à dessiner lorsqu'il me dit :

Lui : Qu'est ce que tu voulais faire avec les feuilles blanches ?

Moi : Je veux dessiner, j'avais arrêté avec les cours.

Lui : Tu veux dessiner alors que tu ne sais même pas si tu vas avoir ton bac

Moi : ...

Je n'ai pas répondu. Sur le coup je voulais pleurer. Monsieur Sory avait confiance en moi mais apparemment mon père non. Je ne sais pas si j'exagère mais si c'était quelqu'un d'autre qui m'avait dit ça, je n'aurais pas eu mal mais, ça venait de mon père. J'ai été sonnée, j'ai pris sur moi et continué à dessiner.