L'Histoire d'une Burkinabé

Partie 24

Je n'étais pas du genre à aller aux soirées mais là, c'était différent. Je devais être présente. Quelques semaines avant la soirée, Ghislain et son petit frère avaient eu un accident à moto, ils étaient tous les deux blessés. Lorsqu'il me l'a fait savoir, j'étais en panique totale, Comment ça s'est passé ? Vous allez bien ? Oh mon Dieu ! Après ça, je ne voulais plus qu'il circule à moto parce que c'était beaucoup trop dangereux. Je ne voulais pas que quelque chose lui arrive. 

Quand je me suis rendue à la fête de mon copain et de sa cousine, il y avait presque toutes les personnes avec qui j'ai passé ma classe de terminale. Sandra était là, c'était trop bien. Après le bac, on passait souvent du temps ensemble. Nous étions en train de discuter elle, Prisca et moi jusqu'à ce que Ghislain arrive. J'étais trop contente de le voir, il m'avait l'air si fragile dans sa chemise manche longue couvrant sa blessure au bras. Il me fit un bisou et coontinua à gauche à droite pour saluer les invités. 

Quelques instants après, il revint me voir en me disant attend moi là j'arrive avec maman. J'étais là : Whaaaaat ? Je n'étais pas préparée, j'avais un peu peur. C'est vrai qu'il me disait souvent que ses parents lui posait des questions sur moi du genre : << comment se passe votre relation ? tu l'aime vraiment ? pourquoi elle ne vient jamais à la maison ? >>. Il tenait ce soir-là, à me présenter officiellement à sa mère. Je le voyais se rapprocher avec elle. Je l'avais déjà vu à l'hôpital quand il s'était blessé au genoux mais j'allais enfin pouvoir lui parler. Une femme magnifique et tellement gentille. Elle me salua et me demanda comment j'allais, si je m'amusais bien à la soirée. 

Pour moi honnêtement c'était un immense honneur, il m'avait une fois de plus montré qu'il tenait à moi. Rien que d'en parler ça me fait chaud au coeur car personne n'avait jamais fait tout cela pour moi auparavant. J'ai pu le voir en bonne santé, son frère et lui donc c'était pour moi un soulagement. Ghislain était tout ce que j'avais longtemps cherché. Parfois je n'y croyais tellement c'était trop beau pour être vrai. Une fois, je voulais faire du sport autour du Monument des Martyrs et il a voulu venir avec moi donc aux environs de 16h, lorsqu'il y avait moins de soleil, je me suis apprêté, je l'attendais. Lorsqu'il arriva, il entra dans la maison pour saluer maman et Claudia avant qu'on y aille. Nous nous sommes mis à marcher, il prit ma main tout en souriant. On marchait main dans la main, comme s'il n'y avait que nous deux dans la rue, genre on s'en fichait des regards.

Et, lorsque nous somme arrivés au goudron que l'on devait traverser, il a fait quelque chose qui m'a étonné. Quelque chose que mon père avait l'habitude de faire quand on allait ensemble acheter du pain ou des gâteaux à la Baguette du Faso. Comme il n'y avait pas de place pour garer la voiture de mon père, eh bien il se garait de l'autre côté de la route et on devait traverser pour accéder à la boulangerie. Mon père se mettait toujours du côté duquel venait les voitures pour me protéger et c'est ce que Ghislain a fait ce jour-là. Il s'est mis du côté duquel venait les voitures en me prenant par la main pour traverser la route. Il faisait ça pour me protéger et personne d'autre à part mon père avait déjà fait cela. 

On courait autour du monument, tout doucement car il ne voulait pas que je me fasses mal. Il veillait à ce que je fasses une pause lorsque je n'en pouvais. En réalité, c'était normal que je sois fatiguée étant donné que je ne pratiquais pas le sport très souvent. Il était au petit soin, toujours à l'écoute. Bien sûr comme tous les couples, nous avions des moments moins beau pendant lesquels c'était chacun pour soit dans le sens où on ne se disait pas tout. Par exemple moi, lorsqu'il faisait quelque chose qui ne me plaisait pas, au lieu de le lui faire savoir je me taisais et je devenais froide avec lui. C'est comme s'il fallait que ce soit lui qui fasses le premier pas pour me demander ce qui n'allait pas. Oui je sais, j'avais un sale caractère. Et lui, parfois il était occupé du coup on ne discutait pas vraiment et au lieu de me le dire, eh bien il ne le faisait pas.Je crois que la plupart du temps, on se chamaillait pour des choses comme ça mais une fois qu'on parlait à coeur ouvert et qu'on se disait vraiment les choses, on arrivait toujours à se comprendre et tout allait bien à nouveau.