Partie 13

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Ce jour-là, nous avions une conférence sur la littérature mais Ghislain n'y avait pas participé. J'y étais avec Sandra. A la descente, je l'ai rencontré dans la cours de l'école (j'ai oublié de préciser que sa jambe allait beaucoup mieux). On discutait et il m'a encore posé les mêmes questions : < qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu agis comme ça ces temps-ci ? >. J'étais là : < rien du tout. Il n'y a rien >. Nous n'avons pas pu terminer notre discussion car maman était venue me chercher. 

De retour chez moi, je lui ai envoyé un texto pour lui faire savoir que je serai à l'école le lundi (lundi 2 mai 2016 c'était un jour férié) pour étudier et que s'il voulait, il pouvait venir aussi. Il m'a dit OK. Lundi, je me suis apprêté et maman m'a déposé à l'école. C'était désert, il n'y avait que le gardien. Je me suis dirigée vers ma classe, j'ai commencé à écrire sur le tableau et quelques temps après il est arrivé. Comme il m'a vu concentrée sur ce que je faisais, il a préféré qu'on travaille et qu'après on discute. Chacun à son tour passait au tableau pour traiter des exercices. A mon tour, il s'est approché de moi et m'a pris par la main pour danser. Vous imaginez bien sûr j'étais perdue je ne comprenais rien du tout. 

Tout à coup, Sandra est arrivée. Elle était aussi surprise que moi. Elle sentait qu'elle n'était pas arrivée au bon moment et elle voulait partir mais nous l'avons retenu. On a tout essayé, bloquer les portes, l'attraper par la main, tout. C'était un peu comme une sequestration. Mais, malgré l'avoir forcé à rester, elle a fini par s'échapper. Avec elle, on ne s'ennuyait jamais. Quand elle est partie, on était assis tranquille et j'ai entamé la discussion :

Moi : Alors ? Qu'est-ce que tu avais à me dire ? 

Lui : Je voudrais comprendre pourquoi tu es devenue si distante, peut-être que tu penses que je m'en fou mais non pas du tout. Je veux savoir, s'il te plaît dis le moi

Moi : ( dans ma tête j'étais là "Ok doucement parce que là je ne te suis pas"). Mais j'ai fini par sortir un "Ah bon ! D'accord je vois mais je t'ai dis qu'il n'y a rien" 

Lui : Oui, tu penses que je m'en fou mais tu compte beaucoup pour moi. En réalité j'ai des sentiments pour toi, et ce depuis très longtemps, bien avant qu'on se parle toi et moi. Je te voyais souvent triste en classe de première mais je ne pouvais rien faire car on ne se parlait pas.  

Moi : Ah bon ? Tu es sûr que c'est pour moi que tu as des sentiments ?

Lui : Oui bien sûr ! Si tu veux parler de l'autre fille (celle dont il était amoureux selon moi) il n'y a rien du tout je te l'assure.

Moi : ...

Il m'a tendu la main pour que je m'approche de lui car il voyait bien que je n'était pas convaincue.

Lui : Tu penses à quoi ? 

Moi : Franchement, je ne sais même pas quoi dire

Lui : Oui, je comprends !

Moi : Lorsque je suis allée te voir à la clinique, couché avec ta jambe, eh bien depuis ce jour j'ai commencé à agir d'une manière étrange avec toi. Peut-être que le fait d'avoir vu que tu avais mal et que tu souffrais m'a fait réaliser qu'en vrai tu compte énormément pour moi. J'ai l'impression que je n'ai pas voulu être honnête avec moi-même.

Là j'ai commencé à tout déballer, je me suis laissée aller.

L'Histoire d'une BurkinabéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant