Le lendemain matin, c'est-à-dire le 29 Septembre, papa et moi, nous sommes allés chez Air France pour réserver mon billet mais, il n'y avait aucun vol direct pour Paris avant le dimanche (1er Octobre). Nous étions donc obligés de prendre celui du dimanche car la date limite à laquelle je devais me présenter en classe c'était le 2 Octobre. Mon père privilégiait les vols directs vu que c'était ma première fois.
Après Air France, nous sommes allés chez UBA (United Bank of Africa) pour créer ma toute première carte bancaire. Il y avait du monde et le processus fut assez long mais au final, je suis rentrée chez moi avec ma carte VISA, celle à travers laquelle mon père allait pouvoir me verser de l'argent.
Ce jour-là, j'ai envoyé un mail à Mme Antonelli pour lui faire savoir que j'avais obtenu le visa mais qu'il n'y avait aucun vol en direction de Paris avant dimanche. Je lui ai aussi dit que je prendrai ce vol là pour arriver le lendemain et me rendre directement à l'école pour rencontrer mon attaché de promotion. Elle me répondit qu'il n'y avait pas de problème et me souhaita un bon vol.
Deux ou trois semaines avant la rentrée, Lorraine, mon attachée de promotion envoya par mail un lien à partir duquel chaque étudiant pouvait choisir les cours qu'il aimerait prendre pour la session d'automne (c'était la même chose pour les sessions d'hiver et d'été, on pouvait choisir les cours qui nous intéressaient avant la reprise). Bien sûr, il y avait des cours obligatoires. Il faut aussi noter que la liste des cours disponibles en session d'automne était totalement différente de celle en session d'hiver et d'été. Chaque session avait sa particularité.
L'école proposait 2 rentrées, celle d'automne et celle d'hiver. De cette manière, c'était plus facile pour ceux qui voulaient se réorienter sans pour autant perdre une année. Si par exemple tu t'inscris en Septembre dans une école et que pour une raison ou autre tu n'aime pas trop le programme que tu as choisis, tu peux candidater pour intégrer un nouveau programme c'est-à-dire te réorienter et rentrer en Janvier. C'est un peu comme une seconde chance. Comme ça, tu ne perdras pas une année entière.
1 année = 2 semestres. Ceux qui commençaient en automne (Septembre) avaient des congés de Noël en Décembre et reprenaient en hiver (Janvier) pour aller en vacances à partir du 29 Avril. Ceux qui commençaient en hiver avaient droit à une pause (du 29 avril au 5 Mai). Il reprenaient les cours (session d'été) le 6 Mai. En gros c'était : automne - hiver ou hiver - été. PSB ne propose pas de session de rattrapage. Si tu ne valide pas tous les cours que tu as pris par exemple en hiver, tu es obligé d'attendre l'hiver prochain pour reprendre ces cours là, vu que les modules diffèrent par session.
A l'approche de mon départ, mon père échangeait beaucoup avec Mme Baron. Elle avait trouvé quelqu'un pour m'accueillir à l'aéroport et m'emmener à l'endroit où j'allais habiter. Cette personne c'était Agathe, son père était ami avec Mme Baron. Elle proposa de m'aider dans mes démarches comme créer un compte bancaire, trouver un logement, faire ma carte Navigo pour utiliser les transports en commun etc...
La veille de mon départ, c'est-à-dire le 30 Septembre, papa me donna l'adresse mail d'Agathe qu'il avait reçu de Mme Baron pour que je puisse déjà communiquer avec elle. Je lui donna mon numéro de téléphone, l'heure à laquelle je devais arriver et d'autres informations. Elle avait l'air gentille. Elle me donna aussi son numéro de téléphone grâce auquel, sur WhatsApp j'ai pu voir sa photo afin de pouvoir la reconnaître une fois arrivée.
J'avais un petit carnet dans lequel j'écrivais tout. Papa m'avait donné le numéro de téléphone de Mme Baron, celui de Mme Aulen (celle qui avait accepté de me louer son studio pour quelques semaines), son adresse postale et j'avais aussi noté dans le carnet le numéro de téléphone d'Agathe ainsi que l'adresse et le numéro de mon école. Tante Marthe avait donné à ma mère le numéro de téléphone de la sœur de son mari c'est-à-dire de sa belle sœur, Tante Sali qui vivait à Paris. Aussi, papa m'avait conseillé d'acheter une carte SIM Lycamobile à mon arrivée et d'ouvrir un compte chez LCL. J'avais tout noté dans mon carnet. Oui, je suis une personne assez organisée.
Il m'avait aussi donné une carte avec le plan du métro de Paris pour que je puisse me retrouver. Il m'expliquait un peu comment ça fonctionnait mais moi je n'y comprenais rien. Il me parlait de Paris, qu'en réalité ce n'était qu'une partie de l'Ile de France. Je ne savais absolument pas de quoi il parlait mais je l'écoutais seulement.
Mes valises étaient nettoyées, j'avais juste à y ranger mes affaires. On avait l'impression que je quittais la maison pour de bon, mon placard était quasiment vide. Je ne savais pas quoi prendre, quoi laisser, alors j'ai juste tout pris. Mon père m'avait donné un gros pull, des gants et un énorme bonnet recouvrant les oreilles.
Je partais avec deux valises et un sac à dos. Mon père était le superviseur, il voulait m'empêcher de prendre avec moi des choses inutiles et aussi s'assurer que je respectais les 23kg par baggage. Tout le monde à la maison me regardait faire mes valises avec un air triste. Ah, j'oubliais. A ce moment Claudia était enceinte, elle attendait une fille qui devait naître en Octobre comme moi.
Nous étions enfin dimanche. Le jour de mon départ. Djamila allait enfin quitter la maison. Cette année-là fut très longue et stressante pour moi. J'avais intégré l'IAM en fin janvier, j'avais eu du retard mais grâce à Dieu, tout s'est bien passé. J'ai dû aller en session pour rattraper les cours que j'avais manqué, juste après j'ai passé le TOEFL sans prendre des cours d'anglais. Les délais étaient serrés mais Dieu m'a montré que tout était possible. En 2017 je n'ai pas eu de vacances. J'ai pu me reposer seulement au moment où j'allais à Campus France et à l'Ambassade vu que je n'étudiais pas. Sinon, j'ai toujours été en mouvement.
J'avais fait de belles rencontres à l'IAM mais, il était maintenant temps pour moi de partir. Ah, quelle expérience ! Dans cette école, j'ai vu de tout. Une dame se promenait dans chaque classe pour réclamer la scolarité, ceux qui n'avaient pas payé étaient priés de sortir de la salle pour aller chercher l'argent. Je ne suis pas en train de dire qu'ils n'ont pas le droit de réclamer leur argent mais, il y a une manière de faire les choses. Qui sait, peut-être ils s'y prenaient autrement avant et ça n'aboutissait à rien donc ils ont changé de technique. Je n'en sais rien. A cela s'ajoute la perte de ma copie de maths, les avances du surveillant stagiaire, le report répétitif des cours etc.
Cependant, il y avait aussi du bon dans cette école comme par exemple des étudiants sociables, d'assez bon professeurs, la journée de l'intégration pendant laquelle chacun devait porter une tenue traditionnelle et si possible apporter des mets locaux. S'habiller en tenue traditionnelle n'était pas une obligation, certains préféraient juste porter la tenue ou s'habiller simplement sans en faire trop.
J'avais dis au vigile, le vieux monsieur avec qui je discutais souvent en attendant que ma mère vienne me chercher, que je partais pour la France. Je ne pouvais pas m'en aller sans lui dire aurevoir. Il était très content pour moi mais aussi un peu déçu car il se disais que si je quittais l'IAM, maman ne passerait plus pour le saluer. Vous savez dans la vie, il y a de très belles personnes et, lorsque l'on a la chance de rencontrer ses personnes là, on veut toujours rester en contact avec elles. C'est exactement ce que le monsieur ressentait. Il voyait plusieurs personnes chaque jour mais, rares étaient celles qui s'arrêtaient avec une grosse voiture pour discuter un peu avec lui et partager des kola. Il prit mon numéro et celui de ma mère. Il tenait à ce que je ne l'oublie pas une fois partie ...
VOUS LISEZ
L'Histoire d'une Burkinabé
AdventureCette histoire parle de ce par quoi je suis passée depuis mon plus jeune âge jusqu'à présent. Être l'aînée n'a pas toujours été facile et dans la vie il y a toujours des surprises. Je parle de mes études, de ma relation avec ma famille et de bien d'...