Partie 47

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J'étais à présent dans le bus, en train de me rapprocher de l'avion. Une fois arrivée, on vit deux personnes avec des gilets. Ces personnes vérifiaient une fois de plus l'identité de chaque voyageur et s'assuraient que nous étions tous au bon endroit. Après ce dernier contrôle, je monta les marches pour entrer dans l'avion et là, il y avait deux hôtesses. J'ai montré l'autre bout de ma carte d'embarquement à l'une d'entre elles pour être mieux située sur l'emplacement de mon siège. L'hôtesse me montra le couloir à prendre. Avec mon père, on avait réservé mon siège en ligne, je me trouvais dans la rangée du milieu. Je n'ai pas eu trop de mal à le retrouver et m'y installer.

Entre temps, le tonton dont je parlais, celui qui comme moi allait à Paris, m'approcha pour me demander si j'étais bien Djamila SAWADOGO la fille de Rose. J'ai répondu oui. Il me fit savoir qu'il avait été en contact avec ma mère, et qu'elle lui avait dit que je voyageais ce soir pour mes études. Il me donna sa carte, me souhaita bon voyage et retourna à son siège. Au moins je n'étais pas seule "seule", si on peut dire ça comme ça.

Une fois installée, maman m'appela pour savoir si j'avais pu embarquer et par la même occasion, si j'avais pu rencontrer le tonton dont elle me parlait un peu plus tôt. Puis, elle m'informa que mon père était bien rentré, me souhaita bon voyage et me demanda de les contacter dès mon arrivée. Je la remercia et raccrocha.

Il y avait toujours des éclairs dans le ciel, mais aucune goutte de pluie. Moi, j'étais assise à côté d'une dame claire qui parlait beaucoup trop. Elle était au téléphone au moment où je m'installais sur mon siège. J'étais calme dans mon coin, en train d'utiliser mon téléphone et, à un moment la dame s'aperçu qu'il y avait une de ses connaissances à bord. Cette dernière était loin derrière nous. Elle s'approcha puis elles commencèrent à discuter et, je suppose que la conversation était tellement agréable à tel point que la dame claire, c'est-à-dire ma voisine, me demanda si je pouvais changer de place pour que son amie puisse rester près d'elle. Au début, j'ai serré la mine et je suis restée silencieuse sans répondre. J'avais réservé ce siège, pourquoi en changer alors ? Elle pouvait très bien bouger pour aller rejoindre son amie à l'arrière.

J'ai failli refuser mais, j'ai fini par prendre sur moi et changer de place. J'étais à présent dans la rangée de gauche, près du hublot. A côté de moi, il y avait une dame assez calme. Finalement, j'étais bien contente d'avoir changé de place, là au moins j'étais tranquille et j'allais comprendre que Dieu ne fait jamais les choses au hasard. Aussi, j'allais pouvoir profiter un peu du paysage bien qu'il faisait sombre.

Tous les voyageurs étaient à bord, on s'apprêtait à décoller. Vite fait, je mis mon téléphone en "mode avion". On nous demanda d'attacher nos ceintures. Ma voisine l'avait déjà fait donc je n'ai pas pu voir comment elle s'y était prise. Je n'avais aucune idée de la manière dont je devais procéder. En me voyant souffrir avec ma ceinture, ma voisine m'aida et me demanda si je n'étais pas trop serrée. Elle était gentille même si elle ne parlait pas beaucoup. 

Je n'arrivais pas à y croire. J'étais sur le point de partir, partir loin, loin de ma famille. C'était ce que je voulais, j'avais attendu ce moment depuis si longtemps, je voulais vivre une nouvelle expérience. Pour moi, c'était trop beau pour être vrai. Moi qui avait toujours été à la maison, où on pouvait surveiller le moindre de mes faits et gestes, je n'aurai jamais cru mon père capable de me laisser partir mais voilà, Dieu avait exaucé mes prières. 

Au moment du décollage, je me sentais plutôt bien. J'allais enfin pouvoir me reposer un peu après cette journée de fou. Nous avions environ 8 heures de vol devant nous. Lorsque l'on embarquait il était presque 22h et l'atterrissage était prévu pour 6h (heure de France) donc 4h au Burkina. Quelques instants après le décollage, les hôtesses apportèrent la nourriture. Derrière chaque siège, il y avait une tablette, une petite table sur laquelle on pouvait déposer à manger. Et là encore, ma voisine m'aida à "déplier" la tablette car je ne savais pas du tout comment m'y prendre. Puis vint mon plateau, un plateau bien garni ! Il y avait du fromage, du pain, des fruits comme dessert, du jus, et un repas chaud. Miam miam ! 

En plus des tablettes derrière les sièges, il y avait aussi des écrans grâce auxquels on pouvait se distraire pendant le vol. Chaque passager avait droit à des écouteurs et une couverture douce alors, tout en mangeant, moi je regardais un film, je ne me souviens plus duquel. C'était agréable de regarder quelque chose tout en profitant de mon plat. 

J'ai toujours cru que dans l'avion j'aurai la nausée mais en fait non. Je me sentais bien, très bien même. J'avais juste l'impression d'avoir des fourmis dans les jambes et mes oreilles étaient bouchées à un moment. A part ça, tout allait bien. Après avoir mangé, les hôtesses passèrent pour débarrasser. J'étais pleine et prête à dormir. Comme il faisait froid, j'ai pris le gros pull que j'avais avec moi et je l'ai enfilé pour être bien au chaud. A partir de là, je me suis endormie.




P.S : Quelles sont vos impressions jusque là ? Laissez-moi savoir :) Merci


L'Histoire d'une BurkinabéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant